De la principauté de Liège au Palais de la Nation en passant par les Parlements wallon et de la Communauté française, le quotidien de Christine Defraigne est aussi trépidant qu’intéressant. Petit aperçu en quelques lignes.
« L’E40 ne s’améliore pas, même un vendredi. » Dans sa voiture, quelque part entre la cité ardente et la capitale, Christine Defraigne éprouve une énième fois les joies de la mobilité autoroutière.
Pas de quoi cependant arriver en retard au premier rendez-vous de la Présidente du Sénat : le discours d’ouverture d’un colloque consacré aux compétences transversales dans la Belgique fédérale.
Le tout coïncidant avec la sortie d’un ouvrage des éditions Die Keure, le troisième d’une trilogie entamée avec les compétences des Régions et poursuivie avec celles des Communautés.
Un colloque de plus ?
« Mon idée a toujours été que le Sénat constitue une maison accueillante et ouverte sur la société civile, qu’il incarne une forme de démocratie participative, explique sa Présidente. Nous avons la capacité et la disponibilité pour répondre aux nombreuses demandes, servons-nous en ! D’autant que ces colloques ont le mérite de nourrir les réflexions et sont en lien direct avec nos prérogatives, qu’il s’agisse de ceux sur le burden sharing, la neutralité de l’Etat, les libertés fondamentales… ».
11 h retentissent au carillon du Palais de la Nation. Christine Defraigne rencontre S.E. Mme Vesna Arsic, Ambassadeur de Serbie en Belgique, dans le Salon gris, qui jouxte son bureau. Une longue conversation privée qui abordera notamment l’Union européenne (au sein de laquelle la Serbie aimerait faire son entrée), le Kosovo…
Arrivent midi et la réunion du comité de gestion du Sénat avec des questions de personnel, de budgets, de contrats d’assurances…
Au programme de l’après-midi : la commission des Affaires institutionnelles, dont Christine Defraigne assure également la présidence. A l’ordre du jour, figurent une présentation et un échange de vues sur la BTF ICJ (Belgian Task Force fot International Criminal Justice) en présence du Ministre de la Justice Koen Geens.
C’est également au sein de cette commission qu’a, par exemple, été réalisé le rapport d’information consacré à la coparentalité et que s’élabore actuellement un autre rapport dédié à la problématique des perturbateurs endocriniens.
« Faire tourner les assiettes chinoises »
La suite de la journée, c’est en Principauté qu’elle s’est déroulée. Outre sa fonction de Présidente du Sénat, Christine Defraigne est également leader de la principale force d’opposition au conseil communal de Liège. «Cela me demande énormément de travail, avoue-t-elle. Sans parler du Parlement wallon ou du Parlement de la Communauté française, où je me rends dès que le Sénat m’en laisse l’opportunité. Je reste évidemment attentive à un certain nombre de dossiers mais je dois souvent faire des choix. Comment assumer tout cela ? Je fais tourner les assiettes chinoises, comme j’ai coutume de dire. Après, il s’agit d’être en bonne santé et d’avoir une excellente organisation.»
Pas facile non plus de garder de la place dans l’agenda pour la famille, les amis, les loisirs… et les livres, Christine Defraigne étant une liseuse invétérée. «La plupart du temps, c’est entre 23 h et minuit que je trouve le moyen d’ouvrir un roman, un essai…», note-t-elle.
Un conseil en passant ?
«Le plus chouette bouquin que j’aie lu récemment, c’est « Les fantômes du vieux pays », de Nathan Hill. Je pourrais également citer « L’art de perdre », d’Alice Zeniter, dans lequel je suis actuellement plongée, ou encore « L’Archipel d’une autre vie » d’Andreï Makine. La lecture est, pour moi, un plaisir, un moyen de m’évader; je ne pourrais pas vivre sans.»