La proposition de résolution contre l’antisémitisme des Sénateurs Brotchi et De Gucht a été adoptée par le Sénat, en séance plénière. Le fruit d’une belle collaboration entre l’Open VLD et le MR sur une cause malheureusement toujours d’actualité.
L’approbation unanime, ce vendredi, par tous les groupes politiques du Sénat de la proposition de résolution contre l’antisémitisme est un signal particulièrement fort, selon les principaux auteurs Jean-Jacques De Gucht (Open Vld) et Jacques Brotchi (MR) : « Une vaste étude européenne nous a appris, cette semaine, que 39% des Juifs belges ont été victimes de harcèlement antisémite l’année passée. Pire : la Belgique est le pays européen où les victimes d’antisémitisme signalent le moins souvent les attaques qu’elles subissent, parce qu’elles croient que cela ne servira à rien. C’est précisément la raison pour laquelle nous avons déposé cette résolution. Notre pays doit leur tendre la main et les assurer du bien-fondé de la démarche de porter plainte. »
Une action efficace et visible de la part de la police et du pouvoir judiciaire est en effet d’une grande importance dans la lutte contre l’antisémitisme. Elle conforte les victimes en leur donnant un signal clair que leur plainte fera l’objet d’un suivi attentif et que le Parlement en sera informé, soulignent les Sénateurs De Gucht et Brotchi. Tel est l’objectif de cette résolution et de ses cinq mesures spécifiques destinées à annihiler l’antisémitisme.
La première ? Que le gouvernement nomme un coordinateur national de la lutte contre l’antisémitisme, à l’instar de l’Allemagne, de la Suède et de la Bulgarie, où pareille fonction existe déjà.
Une deuxième mesure consiste à identifier clairement, sur une base annuelle, le nombre d’actes de nature antisémite et le nombre de dossiers effectivement poursuivis, ainsi que le nombre de condamnations qui en résultent. Ce n’est qu’en mesurant le phénomène que nous pourrons renforcer l’ensemble de la politique de lutte contre l’antisémitisme. Les chiffres récents des pays voisins indiquent tous une augmentation des crimes antisémites. Curieusement, en ce qui concerne la Belgique, ni la police ni la justice ne disposent de chiffres officiels concernant les crimes à caractère antisémite.
Les données livrées par la communauté juive et Unia livrent également des signes évidents d’une augmentation de ces cas. Lors des auditions en commission du Sénat, Unia a d’ailleurs confirmé que les chiffres pour 2018 indiquaient une augmentation marquée par rapport à 2017.
Troisièmement, la cellule de veille sur l’antisémitisme doit être remise en mouvement. En 2004, le gouvernement fédéral a décidé de créer une cellule de veille. Celle-ci comprenait la police, le ministère public, des représentants de la communauté juive et les cabinets compétents (Justice et Affaires intérieures). Cette cellule s’est réunie pour la dernière fois en 2013 et n’a plus été convoquée depuis lors.
Une quatrième mesure concerne l’inclusion d’un module spécifique sur l’antisémitisme dans les politiques d’éducation et d’intégration. Si nous voulons vraiment réduire l’antisémitisme, il faut s’y attaquer, surtout à titre préventif. « En ce qui concerne tant l’intégration que l’éducation, une attention particulière devrait être accordée à l’antisémitisme et au rôle néfaste des idées antisémites, complètent Jean-Jacques De Gucht et Jacques Brotchi. C’est pourquoi il est capital que l’enseignement accorde une attention particulière à l’Holocauste et que nous veillions à ce que les enseignants bénéficient de la formation appropriée et du soutien nécessaire pour ce faire et pour aborder le sujet de la diversité. »
Last but not least, il faut pouvoir disposer d’une définition de travail univoque. Pour combattre efficacement l’antisémitisme, il s’agit de pouvoir l’identifier d’une manière claire et partagée par tous.
Le large soutien de tous les groupes politiques du Sénat doit maintenant se traduire par des actions politiques concrètes de la part du gouvernement en place, estiment les Sénateurs Brotchi et De Gucht : « Ce vote est historique et le gouvernement a donc un mandat direct pour mettre en œuvre immédiatement les mesures qu’il contient. Le soutien est large et le mandat est clair. »
« La lutte contre l’antisémitisme passe outre les frontières des partis. L’antisémitisme est répréhensible et exige une réponse forte du gouvernement mais aussi et surtout de la société, concluent les deux Sénateurs Brotchi et De Gucht. Ce vendredi, en adoptant cette résolution, le Sénat, s’est prononcé d’une seule voix : l’antisémitisme doit être combattu dès maintenant. »