Le Roi Philippe était au Parlement fédéral, le jeudi 22 novembre, à l’occasion du centenaire du discours du trône d’Albert Ier. Le Souverain en a profité pour visiter l’exposition mise sur pied par le Sénat autour de deux tapisseries installées dans la salle de lecture.
C’était le 22 novembre 1918. Quelques jours après l’Armistice de la Première Guerre mondiale, le Roi Albert Ier prononçait un discours au Parlement fédéral. Un siècle plus tard, son arrière-petit-fils, S.M. le Roi Philippe, s’est rendu au même endroit le temps d’une célébration de cette allocution historique qui annonçait la démocratisation du pays (suffrage universel, libertés syndicales…). Une séance qui s’est tenue dans l’hémicycle de la Chambre des représentants en présence, entre autres, des Sénateurs MR Christine Defraigne, Anne Barzin, Jean-Paul Wahl, Alain Destexhe et Olivier Destrebecq.
Quelques instants plus tard, le Souverain a quitté la Chambre des représentants pour rallier la salle de lecture du Sénat. Il y a découvert l’exposition intitulée « Les couleurs de la Libération – la tapisserie raconte ».
Retour en 1934, comme l’a souligné la Présidente Christine Defraigne, lorsque le Sénat a commandé deux tapisseries monumentales pour son Salon Vert. La première devait représenter la prestation de serment de Léopold III en février 1934 et la seconde, le retour victorieux d’Albert Ier à la tête des troupes belges ce fameux 22 novembre 1918.
« Cette commande est exceptionnelle, a rappelé Christine Defraigne. Le Sénat n’avait plus commandé d’art monumental depuis près d’un demi-siècle. En 1934, la tapisserie est en crise, mais le Sénat souhaite explicitement soutenir les artisans tapissiers qui ont asuré une partie de la renommée du pays et s’inscrire dans un certain renouveau du genre. »
La fierté des vainqueurs, l’épuisement de la population
C’est Anto-Carte qui sera finalement choisi pour réaliser les deux oeuvres. L’homme n’est pas un inconnu : il est aussi peintre, dessinateur d’affiches, concepteur de décors de théâtre… Le tissage sera, lui, effectué par la manufacture Gaspard De Wit.
« Avec cette tapisserie, Anto-Carte et la Manufacture De Wit ont réussi à concentrer en une image monumentale un écheveau complexe de récits et d’émotions, a souligné la Présidente. La tapisserie ne raconte pas seulement l’histoire du Roi. Elle montre aussi la fierté des vainqueurs et l’orgueil des chefs militaires. Les visages las des soldats du front rappellent l’épuisement de la population. Des personnalités de l’époque, des diplomates et des hommes politiques contemplent la scène du haut des balcons. Là aussi, l’intensité dramatique est palpable. »
Cette oeuvre, de même que celle qui montre la prestation de serment de Léopold III et de nombreux documents originaux qui les expliquent, sont à découvrir au Sénat lors de visites guidées historiques (gratuites) et artistiques (payantes) mais aussi en ligne.