En 2015, 530 Belges se sont rendues aux Pays-Bas dans le but d’avorter… sur le conseil de centres de planning familial. Le délai de 22 semaines (contre 12 en Belgique) a son importance dans ce phénomène.
L’information est parue récemment dans la presse (qui se basait sur les données de l’IGZ, l’organisme néerlandais pendant de notre SPF Santé publique) : en 2015, 530 Belges ont traversé la frontière avec les Pays-Bas dans le but d’avorter… sur le conseil de centres de planning familial.
Il est vrai qu’Outre-Moerdijck, la législation diffère quelque peu de celle en vigueur en Belgique. Une interruption volontaire de grossesse y est en effet possible dans un délai de 22 semaines, contre 12 en Belgique. Ce qui peut s’avérer salutaire pour les femmes qui changent d’avis ou qui apprennent leur grossesse trop tard. Le bémol, pour elles, c’est qu’en n’étant plus couvertes par l’Inami, elles doivent ensuite débourser de 670 à 870 euros.
Résultat : seules les femmes disposant de moyens financiers suffisants ont la possibilité d’interrompre leur grossesse aux Pays-Bas.
Préoccupée depuis de nombreuses années par le sujet de l’IVG, la Présidente du Sénat Christine Defraigne a dernièrement adressé une question écrite à Koen Geens, le ministre de la Justice.
« Comment expliquez-vous cette différence si importante de délai entre la Belgique et les Pays-Bas ?, lui a-t-elle notamment demandé. Quelles sont les motivations et les arguments en faveur d’un délai belge de 12 semaines ? »
Christine Defraigne a également interrogé le ministre sur le fait que son cabinet ait ou non déjà travaillé sur ce problème (et si des échanges avec son homologue néerlandais avaient déjà eu lieu). « Une concertation avec les centre de planning familial et les entités fédérées est-elle envisagée », a-t-elle terminé.