La plupart des personnes les plus pauvres au monde sont des femmes qui n’ont pas un accès équitable aux ressources dont elles auraient besoin pour améliorer leur situation économique et sociale. La résolution adoptée par le Sénat veut contribuer à solutionner cette problématique.
C’est fait ! Ce vendredi 28 avril 2017, le Sénat, réuni en séance plénière, a adopté la proposition de résolution cosignée par les Sénatrices MR et Open VLD Christine Defraigne, Valérie De Bue, Ann Brusseel et Martine Taelman sur le thème du renforcement de l’autonomie financière des femmes dans les pays en voie de développement (texte complet à découvrir en cliquant ici).
Plus qu’une simple déclaration d’intention, cette résolution poursuit quatre grands objectifs complémentaires qui passeront par une demande au gouvernement fédéral.
Il s’agira tout d’abord de soutenir des projets concrets visant à permettre aux femmes dans les pays en développement d’accéder effectivement ) un compte bancaire personnel qu’elles pourront gérer elles-mêmes.
Deuxième but : continuer à soutenir les projets de la Banque mondiale en matière d’inclusion financière.
L’idée est ensuite d’élaborer des projets concrets visant à renforcer l’inclusion financière, et en particulier à supprimer tous les obstacles légaux et technologiques à l’accès des femmes à un compte bancaire personnel.
Last but not least, il conviendra d’élaborer des projets visant à supprimer les obstacles légaux et réglementaires qui empêcher les femmes d’accéder à un compte bancaire personnel.
La résolution ne vient pas de nulle part. Elle se fonde sur une série de constatations, elles-mêmes basées sur d’éloquentes réalités.
Quelques illustrations ? Pas moins de 90% des pays examinés par la Banque mondiale ont au moins une loi qui empêche les femmes de prendre des décisions en toute indépendance, de faire une demande de passeport, d’exercer certains métiers ou d’ouvrir un compte bancaire.
20% des pays possèdent au minimum dix lois qui marquent une différence entre les sexes. Dans dix-neuf pays, l’homme est le chef légal du ménage. Dans quinze pays, il a son mot à dire au sujet du travail de sa femme. Heureusement, la situation tend à s’améliorer par endroit.
Bref, à l’heure actuelle, plus de 1,3 milliards de femmes sont exclues du système financier. Avec un fossé hommes-femmes encore plus marqué en Asie du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où les femmes ont 40% de chances en moins que les hommes d’être titulaires d’un compte.
Or, l’accès au système financier formel permet aux personnes concernées d’accroître leur patrimoine personnel et est un catalyseur pour l’autonomie économique de la femme. Même l’instrument le plus simple, à savoir un compte bancaire, est très précieux : il offre un abri sûr pour l’épargne et la possibilité d’effectuer des paiements de manière fiable et bon marché entre membres d’une famille. Il ouvre également des portes en vue de l’obtention de crédits pour faire tourner une entreprise ou suivre une formation.
A noter également que, selon une enquête néerlandaise, les femmes consacrent 70% de leurs revenus au ménage, contre 35% pour les hommes.
Autant de raisons qui ont sous-tendu l’élaboration de la présente résolution ainsi que son adoption par le Sénat ce 28 avril 2017.