Après une unanimité en commission, c’est le même vote qu’a obtenue en plénière la proposition de résolution sur la promotion de la langue allemande. Un texte qui avait été déposé par Alexander Miesen. Retour sur ses fondements avec le Sénateur germanophone libéral.
La séance plénière du 17 juin du Sénat a débuté avec un point qui tenait fort à coeur à Alexander Miesen. Il s’agissait en effet de présenter et de voter une proposition de résolution déposée précédemment par le Sénateur germanophone (à lire en intégralité par ici). Son objet : la promotion de la langue allemande, comme l’a expliqué l’intéressé lors de son passage à la tribune de l’hémicycle.
Voici quelques extraits marquants du discours du citoyen de Büllingen.
Un exemple pour commencer. « Imaginez un citoyen néerlandophone qui vit à Anvers. Il reçoit un courrier de la part du SPF, ouvre la lettre et note que celle-ci est en français, alors même qu’il vit en région de langue néerlandaise.Ne comprenant rien, cette personne se dit qu’il y a certainement une loi qui dit qu’elle devrait recevoir ce type de courrier en néerlandais et décide donc de recherche cette règle sur Internet via le site www.juridat.be. Mais le site n’est disponible qu’en français. Rassemblant toutes ses connaissances en français, elle parvient à trouver le texte juridique qu’elle cherche… et s’aperçoit qu’il n’existe pas en néerlandais. »
Le paradoxe germanophone. « Une telle situation est impensable de nos jours en Belgique. Elle est cependant possible sur le territoire des communes de langue allemande. De tels cas, les citoyens germanophones y sont régulièrement confrontés, qu’il s’agisse de matières fédérales ou régionales… Cela alors que la Constitution prévoit l’existence de la Communauté germanophone (article 2), le territoire de langue allemande (article 4) ou encore que le texte de la Constitution existe également en allemand (article 189)… N’oublions pas la Cour d’Arbitrage qui, dans un jugement du 14 juillet 1994, a énoncé que tous les textes juridiques devaient être disponible en langue allemande. »
Dans les faits. Formellement l’allemand est équivalent aux deux autres langues nationales mais certains sites Internet des pouvoirs publics fournissent davantage d’informations en anglais qu’en allemand… Et puis, comment expliquer que, dans certains ministères, on soit parfois très réticent à traduire des textes en allemand ? »
L’objectif de la résolution. « Attirer l’attention sur ce problème et donner des pistes d’améliorations qui pourraient être apportées. Huit demandes concrètes sont formulées dans le texte… Je souligne toutefois qu’il y a déjà eu des efforts faits par le gouvernement fédéral pour améliorer la situation ces dernières années., notamment via l’adoption des lois Collas. Néanmoins, la situation n’est toujours pas satisfaisante aux yeux des citoyens germanophones… L’adoption de cette résolution par le Sénat serait, pour nous, un signal fort et un signe de respect de la langue allemande. »
Informations complémentaires sur les fondements de cette résolution en cliquant sur ces quelques mots.