Le secteur de l’e-commerce ne cesse de se développer. La Belgique se doit d’être attractive. Le Groupe MR du Sénat a donc déposé une proposition de résolution riche en pistes et solutions.
Le « cas Zalando », point de départ de la réflexion du groupe MR Sénat
Il y a quelques mois, l’épisode de la non-installation d’un centre logistique de l’entreprise Zalando en terre wallonne faisait la une des médias et provoquait un débat politique sur l’attractivité de notre pays pour ces géants de l’e-commerce. Avec 1.500 emplois directs en jeu, le cas Zalando illustre le potentiel économique d’un secteur en pleine croissance.
Dans le monde, l’e-commerce pèse près de 3.000 milliards de dollars de chiffres d’affaires, avec une croissance à deux chiffres chaque année depuis 2014. En Belgique, 60% des consommateurs ont passé au moins une commande en ligne en 2017, un chiffre également en constante augmentation.
Conscient que cette problématique nécessite l’implication tant du Fédéral que des entités fédérées, le groupe MR du Sénat, par l’intermédiaire du Sénateur Olivier Destrebecq, a récemment déposé une proposition de résolution appelant les acteurs politiques à prendre le problème à bras le corps, l’objectif étant également d’améliorer la présence en ligne des commerçants belges, alors que nos concitoyens achètent massivement sur des sites étrangers.
Des pistes de solution innovantes réparties en 3 volets
Le constat posé par Olivier Destrebecq est largement partagé par les spécialistes : la concurrence entre Etats pour attirer les grands acteurs de l’e-commerce est rude. Et si le gouvernement fédéral a déjà pris diverses mesures (diminution du handicap salarial avec nos pays voisins, autorisation du travail de nuit, réduction de la TVA sur l’immobilier professionnel semi-industriel et logistique), des efforts restent nécessaires pour combler le retard, notamment vis-à-vis des Pays-Bas.
Mais le coût du travail ne constitue pas le seul argument de poids dans l’installation ou non de centres logistiques en Belgique. Le groupe MR du Sénat propose donc d’explorer des pistes transversales pour améliorer l’attractivité de notre pays et le développement de l’e-commerce, concentrées en trois volets : attractivité internationale, développement en ligne des acteurs nationaux et accessibilité des citoyens.
Parmi les pistes évoquées, l’évaluation des missions économiques menées par les agences fédérales et régionales pour le commerce extérieur, l’amélioration de l’accès aux centres logistiques et l’assurance de livraisons rapides ou encore une formation digitale à destination des entrepreneurs et des citoyens ainsi que la sécurisation des paiements en ligne.
L’e-commerce ou le reflet des enjeux majeurs de la Belgique
La mise en œuvre de telles mesures requiert l’implication tant du Fédéral que des Régions et des Communautés. Mais le développement d’une stratégie nationale coordonnée sur l’e-commerce peut également être le reflet d’une volonté de répondre aux grands enjeux de notre pays.
La mobilité n’est-elle pas en effet pointée du doigt comme un facteur déterminant dans le choix des entrepreneurs de ne pas s’installer en Belgique ? Le potentiel est pourtant réel : la société de consultance PwC classait la Wallonie en quatrième position sur cinquante en termes d’attractivité pour les investisseurs en matière d’accueil des plateformes logistiques.
Il y a donc lieu de promouvoir l’e-commerce tant notre pays tirerait de grands bénéfices à s’approprier le tournant numérique. La Belgique peut d’ailleurs se doter d’un rayonnement international et favoriser l’émergence d’acteurs belges dans un secteur d’avenir porteur de croissance et d’emploi.
Favoriser le développement de géants belges de l’e-commerce
Le développement de la présence en ligne des commerçants belges constitue en effet un enjeu connexe à l’attractivité de notre pays sur le plan international. Plus de 5.000 personnes travaillent en effet dans la vente en ligne (dans la catégorie « business-to-consumer »). L’année dernière, ce sont près de 6 milliards d’euros qui ont été dépensés sur des sites belges.
Une meilleure présence en ligne des commerçants belges, en ce compris les plus petites enseignes, est essentielle. Celles-ci subissent en effet une concurrence accrue de la part des grands sites Internet dont l’offre importante de produits modifie les habitudes des consommateurs et met sous pression les commerces physiques. La transformation du secteur doit s’accompagner, et même promouvoir l’émergence de champions belges de l’e-commerce.Cet axe fait partie intégrante du texte porté par Olivier Destrebecq et le groupe MR du Sénat.
La proposition de résolution va désormais suivre son parcours en commission Affaires Régionales. Elle sera discutée puis soumise au vote dans les prochaines semaines.