Le Sénat a fait sa rentrée, ce 9 octobre. Dans son discours, la Présidente Christine Defraigne a notamment rappelé les devoirs des parlementaires, le rôle du Sénat dans l’Etat fédéral… et la prochaine mise en ligne de la banque de données sur les questions institutionnelles.
Séance doublement particulière, ce mardi 9 octobre 2018 dans l’hémicycle du Sénat : c’était la rentrée parlementaire…de la dernière session de la législature. Comme de coutume, c’est un discours de la Présidente Christine Defraigne qui a ouvert la séance.
Cette dernière a d’emblée rappelé que cette année était coincée entre deux scrutins : les élections communales et provinciales du 14 octobre et les régionales, fédérales et européennes du 26 mai 2019. « Elle sont toujours vécues avec une certaine tension par ceux qui y participent, a souligné Christine Defraigne. Et, pour le public, elles sont synonymes de spectacle garanti. Mais elles contribuent aussi à donner un nouvel élan à notre démocratie. »
La Présidente a de suite ajouté que les élus sont « les premiers gardiens de nos structures démocratiques ». Et de citer une récente étude qui indique qu’un quart des jeunes voteraient pour un leader autoritaire davantage que pour une forme d’Etat démocratique. « C’est inquiétant ! ».
Christine Defraigne a donc mis en avant que « le minimum que nous, parlementaires, puissions faire, mais aussi le plus essentiel, est d’exercer notre mandat avec attention et respect, du premier au dernier jour ».
Le discours présidentiel a alors bifurqué vers le rôle du nouveau Sénat subséquent à la sixième réforme de l’Etat. « Il ne contrôle aucun gouvernement mais il informe, réfléchit, assure une fonction de médiation…, a noté Christine Defraigne. Il le fait avant tout pour les matières qui échappent à la compétence d’un niveau de pouvoir unique : pauvreté, santé, mobilité, qualité de l’air… »
Et La Présidente de pointer les rapports d’information dont son institution est devenue une spécialiste : « ils se concentrent sur le talon d’Achille de tout Etat fédéral, à savoir la sauvegarde d’une politique cohérente et la préservation de l’efficacité des pouvoirs publics ».
Une opportunité de dialogue
Sur le rôle médiatiquement effacé du Sénat, Christine Defraigne ne cache pas qu’elle n’est pas surprise : « Le Sénat travaille à l’abri des regards et en profondeur. Il s’agit essentiellement d’une assemblée qui est au service des autres assemblées. Il offre aux Sénateurs des entités fédérées l’opportunité de dialoguer entre eux ainsi qu’avec les administrateurs fédéraux. C’est pourquoi je pense que toute l’énergie que ces Sénateurs investissent, par exemple dans les rapports d’information, pourrait recevoir un plus grand rayonnement. »
Se réjouissant des nombreux rapports d’information adoptés à l’unanimité, Christine Defraigne a continué en affirmant être certaine que le Sénat contribuait, sans bruit, à l’entente mutuelle tellement nécessaire dans un Etat fédéral sain.
Petit bonus pour la route, la Sénatrice liégeoise a levé le voile sur un projet du Sénat qui devrait se concrétiser dans un mois. Le site Internet www.senat.be devrait accueillir prochainement une banque de données sur les affaires institutionnelles. Il s’agira du meilleur moyen d’obtenir réponses aux questions sur tout ce qui concerne la législation actuelle, les procédures en matière de réglementations institutionnelles…
La conclusion ? « La sérénité, l’expertise et le sens du consensus ont toujours été les lignes de force du fonctionnement de notre assemblée, a terminé la Présidente du Sénat. Je sais que vous continuerez à les défendre, même au cours d’une année parlementaire qui sera encadrée par deux joutes électorales, véritables catalyseurs politiques. »