L’objectif de consacrer 0,7% du revenu national brut à la Coopération au développement n’a jamais été atteint par la Belgique. Parmi les causes à cette promesse internationale non-tenue, figure notamment le manque de coopération intra-belge. Une proposition de résolution du CD&V cosignée par le MR pointe des solutions pour enfin respecter cet engagement.
Les chiffres sont incontestables : en 2019, la Belgique n’a consacré que 0,38% de son revenu national brut (RNB) à la Coopération au développement ; cela alors qu’elle s’était autrefois engagée, à l’instar d’autres pays, à atteindre le cap du 0,7%. Une promesse que certains sont pourtant parvenus à tenir comme, en 2017, le Danemark, le Royaume-Uni, le Luxembourg et la Suède.
La Belgique a pourtant essayé. Sous le gouvernement Leterme, le ministre de la Coopération au développement, à savoir Charles Michel, était parvenu à porter ce budget au niveau le plus élevé jamais atteint. Les économies réalisées par la suite depuis 2011 ont, à l’inverse, eu pour effet de ramener la part du RNB à seulement 0,38% en 2019. De quoi inciter le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE à pointer la Belgique du doigt.
L’origine du problème est à chercher du côté de la répartition de l’effort national. Là aussi, les données chiffrées sont éloquentes : de 2014 à 2017, tandis que le fédéral augmentait son apport de 1,76 à 1,88 milliard d’euros, les autres composantes du pays (Régions, Provinces et Communes) passaient, elles, de 90,41 à 80,51 millions d’euros.
La solution tient en deux mots : coopération et collaboration ! Comme l’explique clairement la proposition de résolution déposée ce vendredi en séance plénière du Sénat par le CD&V avec le soutien du MR (via la cheffe de groupe Anne Barzin et le Sénateur Philippe Dodrimont), « il faudra que l’ensemble des autorités concernées assument leurs responsabilités découlant de l’application de cette norme de croissance de 0,7% en partant du principe d’une répartition proportionnelle des efforts budgétaires ; chaque niveau de pouvoir doit assumer une part des efforts ».
Et le texte de souligner les rappels à l’ordre du Conseil supérieur des Finances ou encore de la Cour des comptes sur le même sujet, estimant que « nous ne parvenons pas suffisamment, en Belgique, à coordonner et ajuster nos budgets » et ajoutant que « le non-respect des objectifs budgétaires fixés par l’UE peut entraîner une sanction financière pour la Belgique ».
La proposition de résolution adresse donc quatre demandes aux différents gouvernements du pays. Il s’agira de définir d’un commun accord une stratégie de croissance afin d’atteindre l’objectif prévu de 0,7% du RNB d’ici 2030 au plus tard ; d’inscrire cette norme de 0,7% à l’ordre du jour de la Conférence interministérielle de Politique étrangère (CIPE) ; de traduire l’accord conclu au sein de la CIPE en un accord volontaire de coopération définissant une stratégie de croissance ; et de viser la norme de 0,7% dans leurs budgets respectifs d’ici 2030 au plus tard, en l’absence d’un accord au sein de la CIPE ou d’un accord de coopération entre le fédéral et les entités fédérées.