Les premières auditions relatives à la proposition de résolution sur l’e-commerce ont permis de pointer les coûts en matière d’environnement et de mobilité des livraisons rapides. Solution possible : la conscientisation des consommateurs, pas toujours au courant des conséquences de leurs achats.
L’e-commerce, ce sont des vendeurs, des acheteurs mais aussi de très nombreuses livraisons en camionnettes et utilitaires légers, que ce soit de Bpost ou de sociétés privées. C’est notamment ce qui est d’emblée ressorti des premières auditions menées par la commission des Compétences régionales du Sénat dans le cadre de l’examen de la proposition de résolution sur l’e-commerce.Un texte qui, c’est à souligner, a été initié par Olivier Destrebecq et le Groupe MR.
Le problème, tant au niveau de la mobilité que de l’environnement, c’est que nombre de ces véhicules circulent à moitié vide si pas à peine remplis. La cause : le désir des acquéreurs d’obtenir au plus vite ce qu’ils viennent de commander en ligne. Hormis les repas, livrés dans l’heure ou presque, il s’agit généralement de voir arriver sa livraison dès le lendemain.
« Outre la politique de retours gratuits, la rapidité des livraisons implique l’impossibilité de regrouper davantage de marchandises dans les camionnettes, a pointé Cathy Macharis, professeur à la Faculté des sciences économiques, sociales et politiques de la VUB, lors de son audition au Sénat. Conséquence: ces transports génèrent plus de trafic, notamment dans les centres-villes. A Bruxelles, par exemple, on estime à 45.000 le nombre de colis livrés quotidiennement. Et les prévisions parlent de 10 voire 30% d’augmentation d’ici 2028. Avec ce que cela suppose point de vue embouteillages. »
Sans parler de l’aspect environnemental : les véhicules utilitaires légers, non-taxés, sont en effet responsables de 15% des émissions du transport dans les villes.
Des solutions créatives plutôt que des taxes
Faudrait-il passer par des taxes destinées à inciter les acheteurs en ligne à adapter leurs comportements ? Olivier Destrebecq est opposé à ce principe. Il plaide, lui, pour des solutions créatives ne nécessitant pas de recourir à des taxes. Le Sénateur MR de La Louvière cite notamment l’utilisation de micro-hubs de livraisons, la réaffectation d’endroits publics fréquentés (des gares, par exemple) ou encore l’intelligence artificielle.
Autre moyen de faire baisser les nuisances en matière d’environnement et de mobilité : conscientiser les utilisateurs de l’e-commerce. Les consommateurs ne sont pas toujours au courant de ce qu’induisent leurs achats en ligne. S’ils savaient qu’il existe des choix plus durables, la situation pourrait déjà être améliorée.
A noter que les premières auditions ont déjà permis de pointer les problèmes de flexibilité du marché du travail en Belgique (à redécouvrir par ici).