Dans une question écrite, le Sénateur Alain Destexhe s’inquiétait de l’indépendance du Centre d’études Guerre et Société suite à son absorption par les Archives générales du Royaume. La réponse de la Secrétaire d’Etat est arrivée… et se veut rassurante.
Le 24 mai dernier, Alain Destexhe avait adressé une question écrite à Elke Sleurs, la Secrétaire d’Etat à la Politique scientifique (notamment). Le Sénateur MR voulait en fait s’informer sur l’avenir du Ceges (Centre d’études Guerre et Société), qui avait été absorbé par les Archives générales du Royaume en janvier de cette année.
En résumé, Alain Destexhe demandait quel bilan on pouvait déjà tirer de ce transfert de service, si l’indépendance du Ceges avait été préservée ou encore la manière dont les scientifiques percevaient ce changement (à lire in extenso par ici).
Un mois plus tard, le Sénateur a reçu la réponse, relativement rassurante, de la Secrétaire d’Etat. La voici ci-dessous dans son intégralité.
« L’intégration du CegeSoma comme direction opérationnelle (DO) au sein des Archives de l’État est un processus à divers niveaux, tant administratifs et financiers que scientifiques. Après cinq mois, il est sans doute prématuré de faire déjà un premier bilan détaillé.
1) Les archives du CegeSoma ont toujours été accessibles de façon exemplaire et l’amélioration de leur préservation et de leur accès n’était pas la motivation première. Cependant, l’alignement des normes d’ouverture à la recherche et d’inventoriage sur celles des Archives de l’État pourra à moyen terme augmenter la qualité.
2) Depuis le 1er janvier 2016, les décisions en matière de budget et de personnel ne sont plus prises au niveau du CegeSoma mais du conseil de direction des Archives de l’État. L’autonomie scientifique est garantie, vu que les missions de la DO CegeSoma ont été reprises telles quelles dans l’arrêté royal d’exécution et ajoutées aux missions des Archives, et que la continuité d’un comité scientifique spécifique est prévue. Celui-ci est compétent pour transmettre des avis au conseil scientifique des Archives, conseil où le CegeSoma est lui-même représenté par deux membres (le directeur et le président du comité).
3) L’intégration du CegeSoma aux Archives de l’État constitue une opportunité pour les deux. C’est évidemment un processus qui prend du temps, le CegeSoma ayant été un petit centre autonome depuis toujours. La proximité disciplinaire entre les scientifiques facilite grandement l’intégration. Le statut du CegeSoma se trouve consolidé et il bénéficie des infrastructures des Archives, notamment en province, pour pouvoir rayonner dans tout le pays.
L’avenir du Journal of Belgian History est assuré grâce aux Éditions des Archives, qui disposent de leur propre imprimerie. Des initiatives ont été prises pour renforcer les liens entre les scientifiques (organisation d’une journée annuelle rassemblant tous les scientifiques afin de développer l’esprit de corps, collaboration dans le cadre du programme BRAIN et d’autres projets de recherche conjoints, etc.). »