Une matinée de réflexion sur le statut de cohabitant s’est déroulée au Sénat. La Présidente Christine Defraigne a ouvert l’événement.
Lieu d’exception pour l’organisation de colloques, le Sénat n’a pas failli à sa réputation, la semaine dernière, en accueillant une matinée de réflexion mise sur pied par le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Son thème ? Au-delà du statut de cohabitant.
Comme souvent, c’est Christine Defraigne qui s’est chargée d’ouvrir cet événement par le biais d’un discours devant un hémicycle qui affichait complet.
La Présidente du Sénat n’a évidemment pas manqué de souligner combien cette institution constitue la plateforme idéale pour « une réflexion de qualité sur la problématique générée par le statut juridique de cohabitant dans une perspective de lutte contre la pauvreté » de par son rôle de lieu de rencontre de tous les pouvoirs et sa mission de s’intéresser aux matières transversales.
Faisant référence au 9e Rapport bisannuel « Citoyenneté et pauvreté », Christine Defraigne a rappelé que les personnes en situation de pauvreté subissaient une pression importante sur leur vie privée dès lors qu’elles doivent faire preuve d’une transparence totale dans les informations qu’elles sont amenées à dévoiler sans avoir suffisamment accès aux données qui les concernent.
« Une des questions posées par le rapport est celle de savoir s’il n’existe pas trop souvent une vie privée à deux vitesses et s’il n’y a pas lieu de s’interroger sur la proportionnalité des mesures de contrôle par rapport aux objectifs visés », a-elle notamment demandé.
La Sénatrice liégeoise a ensuite fait le lien avec les travaux déjà réalisés par le Sénat. Comme le rapport d’information sur l’égalité hommes-femmes qui, il y a trois ans, indiquait que « le statut de cohabitant dans notre protection sociale peut être une clause de précarité vu le montant moins important des allocations sociales octroyé à cette catégorie de personnes ; force est de constater que les femmes sont majoritairement concernées ».
Et la Présidente de faire le lien avec un second rapport, consacré à la lutte contre la pauvreté infantile, où il était souligné « qu’une sécurité sociale centrée exclusivement sur les plus pauvres risque de générer des inégalités entre groupes vulnérables de la population confrontés parfois aux mêmes difficultés sans pour autant bénéficier des mêmes statuts et droits d’augmenter les risques de perte de droits lors des changements de statut ».