Les auditions se poursuivent au sein de la commission des Compétences communautaires du Sénat. En vue : l’élaboration d’un rapport d’information sur la santé mobile. Un thème qui, sans surprise, intéresse fortement Jacques Brotchi.
Trois auditions figuraient au programme de la dernière commission des Compétences communautaires du Sénat. Pour rappel, les membres travaillent actuellement à la réalisation d’un rapport d’information sur « les nouvelles applications en matière de soins de santé et notamment de santé mobile.
Que retenir du passage de ces trois experts ? Petit aperçu des passages les plus marquants…
Premier à s’exprimer, le professeur Johan Decruyenaere (chef de clinique et président de la Platform voor digitale geneeskunde en nieuwe medischs technologieën à l’UZ Gent) a notamment indiqué que la santé mobile (M-Health, dans le jargon) doit permettre de répondre à de nombreux défis : vieillissement de la population, pyramide des âges inversée, 25% de personnes de plus de 65 ans en 2040 en Belgique, problèmes d’obésité, hausse du diabète de type 2…
Cela alors qu’en parallèle, les personnes ne souffrent plus d’une mais de plusieurs maladies, que l’espérance de vie augmente, que le cancer est passé du stade de maladie fatale à celui de maladie chronique…
A suivi le docteur Benjamin Fauquert, médecin généraliste et chercheur à l’Ecole de Santé publique de l’ULB. Il a insisté, entre autre, sur les impératifs de confidentialité. Il est vrai que, sur le marché noir, il est possible de revendre les données personnelles des patients. Les assureurs et firmes commerciales sont potentiellement intéressés. Sans parler des bases de données, qui peuvent être piratées.Le droit à l’oubli (qui n’existe pas encore en Belgique, au contraire de la France, par exemple) doit également être pris en compte.
Quant à Frank Robben, administrateur-général de la Banque Carrefour de la Sécurité sociale et de la plate-forme eHealth, il a rappelé que sa structure existait depuis 2008-09, mais aussi qu’en 2012, elle avait eu une table ronde consacrée aux priorités liées à l’informatisation.
Au niveau des questions, le Sénateur MR Jacques Brotchi n’a pas pu cacher son intérêt pour ces sujets. L’ancien neurochirurgien est intervenu pour demander à Frank Robben quelles étaient les précautions pour qu’un médecin n’ayant rien à voir avec un patient ne puisse pas accéder aux données de ce dernier. Autrement dit, comment contrebalancer le respect de la vie privée et la technologie ?
Il lui a été répondu qu’aux dernières nouvelles, 3,6 millions de patients avaient déjà donné leur consentement éclairé pour échanger des informations, 40.000 nouveaux s’ajoutant chaque semaine. Point rassurant : via divers systèmes, il faut s’authentifier pour avoir accès à certaines données ; c’est donc bien un prestataire en lien avec le patient qui pourra les retrouver sur la plate-forme.