Le Comité d’avis fédéral chargé des questions européennes s’est réuni ce mardi dans l’hémicycle du Sénat. Au menu : une rencontre exceptionnelle avec Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne, et Marianne Thyssen, commissaire belge en charge notamment de l’Emploi, à propos du fameux Plan Juncker. Une séance à laquelle ont pris part les Sénateurs MR Jean-Paul Wahl et Valérie De Bue ainsi que la Présidente du Sénat Christine Defraigne.
Plan d’investissement pesant quelque 315 milliards d’euros, le Plan Juncker (du nom du président de la Commission européenne) a été présenté dans ses grandes lignes mardi dans l’hémicycle du Sénat. Une réunion qui s’est tenue dans le cadre du Comité d’avis fédéral des questions européennes qui, pour rappel, réunit des représentants de la Chambre mais aussi du Sénat.
Pour parler de ce sujet ô combien important, deux intervenants de luxe ont été introduits par la Présidente Christine Defraigne : le vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen et la commissaire belge Marianne Thyssen en charge notamment de l’Emploi.
Le premier nommé a commencé en rappelant que « 2015 sera la première année depuis longtemps où l’on pourra observer une croissance en Europe ». Et le vice-président d’estimer qu’il faudra s’assurer que cette reprise soit durable, par exemple en poursuivant les réformes censées renforcer compétitivité européenne.
Comment y parvenir ? En favorisant les investissements. En l’occurrence, il s’agirait d’injecter quelque 300 milliards d’euros au cours des trois prochaines années, histoire de créer de l’emploi, d’avoir davantage de compétitivité et de stimuler le potentiel de croissance de l’Union.
Pour ce faire, il conviendra d’améliorer le fonctionnement, entre autre, du commercial. « Il y a toujours vingt-huit systèmes fiscaux différents et autant de systèmes de protection des données qui rendent le commerce transfrontalier extrêmement compliqué, a relevé Jyrki Katainen. Autres besoins : harmoniser les marchés numériques, augmenter les connectivités entre les pays et même au sein de ceux-ci au niveau du secteur énergétique… »
Autre pan de ce plan : le pipe-line de projets. L’idée serait d’offrir à ceux-ci une meilleure visibilité afin de favoriser la rencontre entre l’offre et la demande. Une manière d’aider les PME, qui manquent souvent de capitaux.
Marianne Thyssen, elle, a appuyé l’utilité du Plan Juncker, rappelant que celui-ci « pourra rapporter énormément à l’économie belge ». La commissaire européenne a expliqué que la priorité était de « veiller aux emplois, à la croissance et à l’équité ».
Cela en donnant une impulsion pour relancer le moteur économique. « Car tout ne doit pas venir des pouvoirs publics, a ajouté Marianne Thyssen. Faire davantage de dette n’est pas une option. Au contraire de créer un levier avec un peu d’argent public pour canaliser beaucoup d’argent privé vers l’économie. »
La commissaire a terminé son intervention en pointant une donnée interpellante : si le taux de chômage en Belgique est plus bas que la moyenne européenne, le chômage des jeunes dans le Royaume, lui, est plus important que celui du continent.
Deux exposés intéressants qui n’ont pas tardé à susciter plusieurs remarques et questions des députés et sénateurs. Un hémicycle où se trouvaient justement les Sénateurs MR Jean-Paul Wahl et Valérie De Bue.