Christine Defraigne vient d’adresser une question écrite à Maggie De Block, Ministre fédérale des Affaires sociales et de la Santé publique. La Présidente du Sénat y aborde la problématique des denturistes diplômés.
« Suite à la rencontre des représentants de l’Union belge des denturistes diplômés, j’ai eu connaissance du problème auquel cette Union et les professionnels en faisant partie devaient faire face : ils ne sont pas encore reconnus comme professionnels et, en conséquence, il est impossible pour ceux-ci d’implanter en Belgique un cursus scolaire et un diplôme consacrés à cette pratique. »
C’est en ces termes que commence la question écrite que Christine Defraigne, Présidente du Sénat, a adressée le 19 mars à Maggie De Block, la Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique. La Sénatrice MR explicite alors son propos, rappelant que les denturistes, spécialistes de la pose de prothèses dentaires amovibles, « ont à coeur de mettre l’accent sur le versant psychologique des personnes âgées, notamment en maisons de repos ».
Voici, in extenso, la suite de l’interrogation de Christine Defraigne…
« Ils démontrent que cette pratique particulière est complémentaire au travail des dentistes et faciliterait l’accès aux soins de santé pour les personnes en nécessitant et ce, à tous les niveaux. Le coût d’une prothèse dentaire est élevé, et ces professionnels paramédicaux proposeraient un prix moindre. De plus, la reconnaissance d’une nouvelle discipline professionnelle engendrerait de l’emploi, nécessaire à l’ensemble de la Belgique.
Un débat devrait donc être ouvert au fédéral et avec les entités fédérées et en compagnie des denturistes et des dentistes afin de réfléchir à une solution adaptée qui convienne à l’ensemble des acteurs.
J’aimerais savoir s’il existe une réflexion sur la création de ce nouveau type de profession paramédicale. Le gouvernement soutiendrait-il un tel projet ? Une modification législative est-elle envisagée afin de reconnaître cette discipline ? Comment pourrait-on envisager de les intégrer professionnellement ? Une nouvelle filière d’études paramédicales pourrait-elle également être envisagée ? »
La réponse est arrivée quelques semaines plus tard. La voici in extenso:
« L’honorable membre trouvera ci-après la réponse à sa question.
Actuellement, je ne mène pas de discussion avec les denturistes en ce qui concerne leur agrément.
Selon le Conseil de l’art dentaire – qui me conseille en matière de professions de l’art dentaire – il n’est pas nécessaire, pour différentes raisons, de reconnaître la profession de « denturiste » en tant que tel.
Le besoin de prothèses amovibles, par exemple, est en baisse en raison d’une meilleure sensibilisation sur la nécessité de la prévention et sur des visites plus régulières chez le dentiste. Par conséquent, il n’y a pas de raison de créer une nouvelle profession de soins agréée pour un dispositif médical qui est de moins en moins utilisé.
Par ailleurs, le degré de difficulté du traitement par prothèse augmente, en raison du vieillissement de la population et de la polymorbidité qui y est associée. Les patients concernés ont donc besoin de praticiens avec des qualifications médicales (contrairement à la formation existante de denturiste).
De plus, la recherche a montré que cinq ans après l’introduction de la profession de « denturiste » dans une province canadienne, le prix d’une prothèse chez le dentiste ou chez un denturiste était identique, mais la satisfaction du patient était plus grande chez le dentiste. Un cabinet aménagé de manière adéquate et hygiénique ne peut pas être exploitable économiquement s’il sert uniquement pour des traitements avec des prothèses amovibles.
En revanche, les professionnels de ce groupe pourraient être pris en considération comme aides compétents sous la supervision du dentiste. Nous tiendrons compte de cette réflexion dans le cadre de la révision de l’arrêté royal n° 78.
Les organisations professionnelles VVT et VBT font partie du Conseil de l’art dentaire et, à ce titre, elles seront certainement associées aux (futures) discussions (éventuelles) en la matière. »