Situation critique à l’Est du Congo : nous demandons une action immédiate !
- Condamner fermement l’invasion rwandaise et exiger un retrait immédiat des troupes étrangères.
- Demander une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et l’application de sanctions diplomatiques et économiques contre le Rwanda.
- Renforcer l’aide humanitaire et soutenir les missions de maintien de la paix.
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Aujourd’hui, nous vous appelons à prendre position sur une crise d’une gravité extrême : la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Cette crise ne peut plus être ignorée. Depuis plusieurs mois, la ville de Goma ainsi que l’ensemble de la région frontalière entre la RDC et le Rwanda sont en proie à une escalade de violence qui dépasse le cadre d’un simple conflit local. Nous parlons ici d’une invasion déguisée, d’une violation flagrante du droit international, et d’un drame humanitaire qui appellent une réaction forte de notre part.
Des milliers de soldats de l’armée régulière rwandaise, en soutien au groupe rebelle du M23, ont franchi la frontière et sont directement impliqués dans les combats. Cette agression, dénoncée par de nombreux représentants au sein de l’Union européenne, constitue une atteinte intolérable à la souveraineté de la RDC. Face à cette situation, plusieurs grandes puissances occidentales ont conseillé à leurs ressortissants de fuir la ville de Goma, devenue un théâtre de guerre et ont rappelé leur personnel voir suspendu leur coopération.
Les chiffres sont accablants : plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année. Les infrastructures vitales sont détruites, plongeant des centaines de milliers de civils dans des conditions de survie précaires. L’ONU et d’autres organisations internationales craignent une extension du conflit, risquant d’embraser toute la région des Grands Lacs, alors même que la Mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays subit des assauts répétés et est régulièrement prise pour cible.
La Belgique, à travers son histoire et son engagement pour la stabilité de cette région, ne peut rester silencieuse.
Une résolution ambitieuse est dès lors nécessaire.
C’est dans ce contexte que nous avons signé cette proposition de résolution portée. Ce texte que nous examinons aujourd’hui poursuit différents objectifs, à savoir :
1. Condamner fermement l’invasion rwandaise et exiger le retrait immédiat des forces militaires étrangères de la République Démocratique du Congo.
2. Appeler à une nouvelle réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies, afin d’obtenir une condamnation explicite et des mesures contraignantes contre les responsables de ces violences.
3. Soutenir la MONUSCO dans leur mission de protection des civils et de stabilisation de la région.
4. Promouvoir des sanctions économiques et diplomatiques contre le Rwanda, incluant la suspension des accords commerciaux et financiers tant que ce pays n’aura pas cessé son soutien au M23.
5. Renforcer notre aide humanitaire, en collaboration avec l’Union européenne et les organisations non gouvernementales.
Mes chers collègues, au-delà des enjeux diplomatiques et stratégiques, c’est une question de responsabilité. La population congolaise attend de la communauté internationale qu’elle entende sa détresse et sa colère et qu’elle prenne pleinement ses responsabilités.
Aujourd’hui, il n’est pas exclusivement question de droit, mais avant tout et surtout : d’humanité. Les massacres, les exécutions sommaires, les violences sexuelles, les déplacements massifs de population ne peuvent être tolérés.
Il est de notre devoir de nous positionner avec fermeté. Cette résolution, loin d’être une simple déclaration de principe, est un appel à l’action. Elle engage la Belgique à peser sur la scène internationale, à utiliser les leviers diplomatiques et économiques pour mettre un terme à cette tragédie qui se déroule sous nos yeux.
Nous devons dépasser nos clivages politiques et parler d’une seule voix. La Belgique a toujours été un pays engagé pour la paix et la justice. En adoptant cette résolution, nous envoyons un signal clair : nous ne tolérerons pas l’impunité et nous défendrons, avec détermination, les principes du droit international et des droits de l’Homme.
Le fait que des propositions de résolutions similaires soient soumises dans plusieurs assemblées parlementaires de notre pays semble selon nous être une bonne chose. Cela renforce, en effet, le message que nous voulons délivrer. De plus, la portée des textes délivrés par notre haute assemblée demeure importante, notamment à l’étranger.
Je vous invite donc, Mesdames et Messieurs, à soutenir cette proposition de résolution.
Je vous remercie.