Le triple enjeu des NAC : écologie, santé publique et bien-être animal
Le Sénat a adopté en plénière une proposition de résolution concernant les nouveaux animaux de compagnie (NAC) d’origine exotique. Le texte était une initiative du Groupe MR et plus particulièrement du chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven.
Communément désignés par l’acronyme NAC, les nouveaux animaux de compagnie sont de plus en plus présents dans les foyers belges. Ce qui n’est pas sans poser certaines questions voire causer nombre de problèmes, par exemple lorsque ces NAC, souvent d’origine exotique, sont relâchés dans une nature qui n’est pas la leur.
Spécialiste du bien-être animal, le chef de groupe MR au Sénat Gaëtan Van Goidsenhoven avait proposé il y a un peu plus d’un an que la Haute Assemblée se saisisse de la thématique par le biais d’une proposition de résolution cosignée par l’ensemble des Sénatrices et Sénateurs MR, avec le soutien de l’Open VLD.
Le dossier a fini par aboutir en commission, puis en séance plénière où, le 16 juillet, il a été adopté avec une large majorité. C’est fort logiquement Gaëtan Van Goidsenhoven qui a pris la parole pour défendre le texte, en commençant par rappeler les divers enjeux liés aux NAC, a fortiori ceux d’origine exotique.
« Il y a l’enjeu écologique et les risques pour le maintien de la biodiversité, a commencé le Sénateur anderlechtois. L’abandon de certains types de NAC en milieu naturel peut en effet entraîner des conséquences néfastes sur le plan de la biodiversité locale. Différentes espèces, par leur régime alimentaire ou par leurs caractéristiques comportementales, risquent alors de nuire au développement de la faune et/ou de la flore locale. »
Les risques sur la santé publique et les possibles zoonoses ont également été pointées : « Les animaux exotiques importés sont susceptibles de véhiculer des pathogènes auxquels notre système immunitaire ou celui de la faune locale n’est pas préparé. Réguler et contrôler davantage certaines espèces de NAC sur le territoire belge contribuerait donc, à notre petite échelle, à s’inscrire dans une stratégie de prévention contre l’émergence de nouvelles zoonoses. »
La gestion des surpopulations et les risques de saturation des refuges sont, eux aussi, extrêmement préoccupants. En sa qualité de président de la SRPA Veeweyde, Gaëtan Van Goidsenhoven ne pouvait que souligner « l’abandon croissant des NAC nécessite une prise en charge parfois compliquée pour certains refuges animaliers, qui connaissent de plus en plus de difficultés pour accueillir les animaux domestiques plus traditionnels. »
Last but not least, reste le risque de se trouver confronté à un animal dangereux. La sécurité de la population constitue donc également un enjeu lié aux nouveaux animaux de compagnie d’origine exotique.
Autre problème que la résolution n’a pas manqué de signaler : l’explosion du commerce international d’espèces sauvages, qui est désormais considéré comme un des trafics les plus lucratifs au monde avec le commerce de la drogue.
Autant de constats mis en exergue par la résolution qui dresse toutefois une série de solutions permettant d’améliorer la situation. Onze demandes pragmatiques et réalistes qui font référence à une nécessaire harmonisation des listes positives d’animaux pouvant être détenus (la compétence étant régionales, des différences existent d’une Région à l’autre), mais aussi à l’importance de mettre en commun des ressources dévolues au contrôle du commerce et de la détention des NAC d’origine exotique.
« Il est extrêmement important de définir un cadre règlementaire qui soit le plus complet et protecteur possible pour ces nouveaux animaux de compagnie, a d’ailleurs déclaré Gaëtan Van Goidsenhoven en mettant en avant le caractère urgent de la problématique. D’un côté, nous observons la complexité du cadre réglementaire et, de l’autre, nous observons cette forte augmentation de l’acquisition des NAC à peu près partout dans le monde en raison des facilités qu’offre Internet. Faisons dès lors en sorte d’envoyer un message fort à l’ensemble des gouvernements de notre pays. Je suis convaincu que cette proposition peut représenter une source inspirante pour les différents niveaux de pouvoir concernés. »