16% de diabétiques en Wallonie contre 7,4% en Flandre
En réponse à une question écrite de Gaëtan Van Goidsenhoven, le ministre de la Santé publique révèle d’importantes disparités entre Région par rapport à l’importance du diabète et de son diagnostic.
Trop de diabétiques ignorent qu’ils le sont, expliquait, il y a quelques mois, Gaëtan Van Goidsenhoven dans une question écrite adressée au ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit). Le Sénateur et chef de groupe MR y pointait notamment l’importance de la prévention pour traiter au mieux le diabète et interrogeait celui qui est aussi Vice-premier ministre sur des points bien précis.
La réponse est parvenue au Sénat tout récemment. Se fondant sur une enquête nationale menée en 2018 et 2019, elle présente nombre de données chiffrées, soulignant par exemple que « la prévalence du diabète est significativement plus élevée en Région wallonne (16,2%) qu’en Région flamande (7,4%) et en Région bruxelloise (8,0%) ».
Le texte précise par ailleurs que « le pourcentage de personnes dont le diabète n’est pas diagnostiqué ou n’est pas contrôlé de manière optimale est significativement plus élevé en Région wallonne (8,7%) qu’en Région flamande (2,9%) ».
La réponse du ministre, est à lire dans son intégralité ci-dessous :
En 2018 et 2019, Sciensano a organisé pour la première fois une enquête nationale sur la santé en Belgique. Cette enquête a été menée auprès de 1184 personnes (https://his.wiv-isp.be/fr/SitePages/Rapports.aspx). En combinant les données avec les informations autodéclarées sur les maladies et affections provenant de l’enquête sur la santé, il est possible d’examiner dans quelle mesure la population a conscience de certains problèmes de santé. Les mesures de base effectuées dans le cadre de cette enquête sont, conformément aux directives européennes, les suivantes : mesure de la tension artérielle, pesée, mesure de la taille et du tour de taille et détermination du niveau de cholestérol et de sucre dans le sang.
Les chiffres clés relatifs au diabète (type 1 et 2) de cette enquête sur la santé indiquent que 10% de la population adulte (18 ans et plus) en Belgique est diabétique, qu’un peu plus d’un patient diabétique sur trois (37%) n’est pas diagnostiqué et que 18% des patients prenant des médicaments contre le diabète ont quand même un taux de glycémie trop haut. Le chiffre portant sur le nombre de diabètes non diagnostiqués est compatible avec ce qui est observé dans d’autres pays occidentaux. 5% de la population a un diabète non diagnostiqué ou mal contrôlé. Parmi les personnes non diabétiques, 5% d’entre elles présentent un taux de glycémie accru qui indique un risque de diabète.
La prévalence du diabète est significativement plus élevée en Région wallonne (16,2%) qu’en Région flamande (7,4%) et en Région bruxelloise (8,0%). De même, le pourcentage de personnes dont le diabète n’est pas diagnostiqué ou n’est pas contrôlé de manière optimale est significativement plus élevé en Région wallonne (8,7%) qu’en Région flamande (2,9%).
Le traitement de cette maladie dépend du type de diabète. Le diabète de type 2 est généralement traité de manière médicamenteuse, mais il arrive parfois que ce soit uniquement sans médicament, grâce à des conseils diététiques personnalisés, de l’exercice physique et des conseils généraux comme la diminution de la consommation d’alcool. Les méthodes de traitement avec médicaments comprennent les antidiabétiques oraux et l’insuline.
Les patients atteints du diabète de type 1 sont toujours traités à l’insuline. 7,7% des adultes (18 ans et plus) prennent des médicaments contre le diabète. Parmi toutes les personnes diabétiques, 85,6% sont sous traitement médicamenteux. Parmi ces personnes prenant des médicaments contre le diabète, 81,8% sont assez bien régulées.
Pour l’instant, aucune campagne d’information ou de sensibilisation spécifique au diabète n’est prévue. Comme vous le savez, la politique préventive en matière de santé relève de la compétence des entités fédérées. Dans le cadre de la prévention du diabète et d’autres maladies chroniques, il demeure important de se concentrer sur la promotion d’un mode de vie sain (alimentation saine, exercice en suffisance, ne pas fumer, consommation d’alcool modérée).
Le constat de l’enquête sur la santé en Belgique, selon lequel un patient diabétique sur trois n’est pas diagnostiqué, souligne la nécessité d’un dépistage plus poussé du diabète.
Le médecin généraliste joue un rôle essentiel à cet égard. Domus Medica et la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) disposent de directives en matière de dépistage du diabète en médecine générale, et utilisent le score FINDRISC. Ce score se base sur l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille, le recours aux antihypertenseurs, l’exercice physique journalier, la consommation de fruits et de légumes, la perturbation temporaire du métabolisme glucidique et l’apparition du diabète dans le cercle familial. Il permet d’identifier les personnes présentant un risque accru de développer du diabète pour lesquelles il est conseillé de procéder à une piqûre à jeun afin d’évaluer le taux de glycémie.