« Pénuries et augmentations de prix sont un poison pour le secteur de la construction ! »
Le Sénateur germanophone Alexander Miesen questionne le ministre David Clarinval et tire la sonnette d’alarme.
Début avril, Fedustria, la Fédération belge de l’industrie du textile, du bois et de l’ameublement, a tiré la sonnette d’alarme : à la suite des mesures prises pour contenir la pandémie, de nombreuses entreprises du secteur de la construction, entre autres, sont désormais confrontées à une pénurie d’approvisionnement en matériaux de construction. Le Sénateur de la Communauté germanophone Alexander Miesen (PFF) a donc interrogé le ministre fédéral des PME, David Clarinval (MR), sur cette situation.
« Fedustria garde un œil critique sur l’évolution des prix. Celui du bois a augmenté de 40% pendant la pandémie, tandis que pour les textiles, l’augmentation se situe entre 7,7% et 14,6%. Ce sont des sommes immenses. Étant donné que l’économie est de toute façon sous pression actuellement, les pénuries et les augmentations de prix sont un poison pour les secteurs manufacturiers tels que la construction », constate Alexander Miesen, qui ajoute qu’il est également inquiétant de constater que les prix ne devraient pas se normaliser avant 2022.
Les entreprises doivent s’attendre à des mois incertains, car aucun calcul raisonnable n’est possible. « S’il y a une chose dont nous n’avons certainement pas besoin dans le climat économique actuel, c’est d’une paralysie du secteur de la construction due à des pénuries et à une augmentation du coût des matériaux de construction. Ce secteur est crucial car d’innombrables entreprises et emplois en dépendent. »
« Le marché européen s’est vidé, les prix augmentent »
Dans sa question, Alexander Miesen aborde donc trois points : les conséquences des mesures Corona sur le secteur de la construction, la situation actuelle de ce secteur et les approches à adopter pour remédier aux pénuries de matériaux. « Les productions ont été réduites dans le monde entier, explique-t-il. Actuellement, certaines matières premières n’arrivent plus du tout en Europe, car d’autres pays les achètent au niveau international en grandes quantités et à des prix plus élevés. En conséquence, le marché européen s’est vidé et les prix augmentent.»
Le libéral exhorte à rechercher la solidarité avec les partenaires européens, car ce problème ne peut être résolu seul. A ses yeux, une démonstration de force doit maintenant être entreprise pour mieux répartir les ressources et ne pas laisser le marché européen s’assécher davantage.
« L’Est de la Belgique n’est pas non plus une île, conclut Alexander Miesen. Je reçois beaucoup de plaintes de la part des nombreuses petites et moyennes entreprises de cette région. J’espère donc que le ministre et le gouvernement fédéral dans son ensemble prendront mon interpellation au sérieux et que des solutions seront présentées. Si le secteur de la construction ne bouge pas, il en sera de même pour beaucoup d’autres choses. Ce serait un désastre. »