Discriminations envers la communauté LGBTI: le triste exemple polonais
Trop souvent, les membres de la communauté LGBTI voient leurs droits déniés. La haine et le rejet de ces personnes constituent des violences inacceptables. Pointant du doigt l’actualité en Pologne, le Groupe MR du Sénat a déposé lors de la séance plénière du 15 mai une proposition de résolution formulant plusieurs demandes aux gouvernements.
Dire qu’il ne fait pas bon appartenir à la communauté LGBTI dans certaines parties de la Pologne relève de l’euphémisme. Les illustrations du climat délétère qui règne dans nombre de collectivités locales sont nombreuses avec, en guise de triste fleuron de cette homophobie manifeste, l’instauration de « zones libres de l’idéologie LGBTI ». Le tout légitimé par les positions du PiS, le parti au pouvoir.
Une situation qui ne peut laisser insensible ni inactif. Le Groupe MR du Sénat a donc profité de la séance plénière du vendredi 15 mai pour déposer une proposition de résolution (qui a, in fine, été prise en considération par la Haute Assemblée et devrait prochainement arriver en commission) qui vise la Pologne mais pas uniquement.
« La haine et le rejet des personnes LGBTI constituent des actes d’une violence inacceptable, déclarent les Sénateurs MR Gaëtan Van Goidsenhoven, Sabine Laruelle, Georges-Louis Bouchez, Philippe Dodrimont, Véronique Durenne, Alexander Miesen et Jean-Paul Wahl. Ces dernières sont pourtant, dans plusieurs endroits, contraintes de vivre cachées sous peine de subir des attaques psychiques ou physiques… commises parfois même avec le concours des autorités publiques. Par cette proposition de résolution, nous voulons rappeler avec force notre engagement en faveur des droits fondamentaux des personnes LGBTI et le besoin impérieux de faire respecter la Convention européenne des Droits de l’Homme. Toute atteinte à ces droits doit être condamnée avec force ! »
La proposition de résolution du Groupe MR, qui a également été cosignée par la Sénatrice Stéphanie D’Hose (Open VLD), énonce plusieurs demandes au gouvernement fédéral.
• Dénoncer publiquement et condamner toute discrimination contre les personnes LGBTI et leurs droits fondamentaux par les autorités publiques, y compris les discours de haine tenus par des autorités publiques et des élus dans un contexte électoral, ainsi que les proclamations, en Pologne, de zones libres de la soi-disant « idéologie LGBTI » ;
• Oeuvrer, au sein du Conseil de l’Union européenne, pour que des mesures soient prises à l’encontre du gouvernement polonais dans le cadre de la procédure « article 7 » du Traité sur l’Union européenne actuellement en cours, et d’inclure l’instauration de zones anti-LGBT dans les considérations de cette procédure ;
• Plaider, au niveau européen, pour la mise en place d’un principe de conditionnalité des aides européennes au respect strict de l’Etat de droit et des droits des minorités, et notamment les personnes LGBTI ;
• Soutenir, chez nous, en Pologne et ailleurs, la mise en place d’enquêtes concernant les discriminations que subissent les personnes LGBTI, les mesures d’accompagnement de ces personnes et le renforcement des protections dont elles doivent bénéficier.
Quant aux exécutifs régionaux et communautaires, en plus du fédéral, il leur est demandé :
De poursuivre, au niveau européen et dans leur action extérieure, le soutien inconditionnel aux personnes LGBTI et la promotion active de leurs droits, que ce soit au sein de relations diplomatiques ou commerciales et afin que le respect de l’Etat de droit et des minorités soit un préalable à tout accord international ;
D’inviter les communes concernées à revoir leur partenariat ou jumelage avec des communes polonaises s’étant déclarées « libres de l’idéologie LGBTI ».