« La profession de journaliste a profondément évolué »
Le Sénat a organisé un colloque sur la liberté de la presse au XXIe siècle, le vendredi 29 novembre. Dans son discours d’introduction, la Présidente Sabine Laruelle a notamment rappelé l’attention portée par la Haute Assemblée aux questions touchant cette question.
Garantie par la Constitution depuis 1831, la liberté de la presse était au coeur d’un colloque, le vendredi 29 novembre, dans l’hémicycle du Sénat.
C’est Sabine Laruelle qui, en sa qualité de Présidente de la Haute Assemblée, a ouvert l’événement par le biais d’un discours qui a notamment rappelé l’importance accordée à plusieurs reprises par le Sénat à la thématique du jour. La Sénatrice gembloutoise a, par exemple, cité les travaux de la commission de la Justice de 1995 qui avaient débouché sur plusieurs propositions de loi et même sur une révision de l’article 150 de la Constitution. Il y a aussi eu, durant la législature écoulée, un rapport d’information sur le droit de réponse. Sans oublier le futur rapport d’information qu’il est prévu d’établir prochainement sur les fake news.
« La liberté de la presse, comme le stipule la Constitution, n’est pas seulement l’un des fondements de l’Etat de droit, elle aussi la pierre angulaire de notre système démocratique, a souligné Sabine Laruelle. Elle jouit donc d’une protection spéciale, en particulier aux articles 25 et 150 de la Constitution. Aucune censure ne peut ainsi être introduite et un système spécifique de responsabilité en cascade a été appliquée aux auteurs, éditeurs, imprimeurs et diffuseurs de documents. Quant aux délits de presse, ils sont en principe portés devant les cours d’assises. »
Sauf qu’avec le temps, les médias et le journalisme ont évolué. La presse traditionnelle a changé. Les informations affluent par de nombreux autres canaux : radios, télévision mais également les réseaux sociaux.
« La profession de journaliste a, elle aussi, profondément évolué, a poursuivi la Présidente du Sénat. Ceux-ci bénéficient-ils encore d’une protection suffisante contre les poursuites ? La cour d’assises est-elle toujours la juridiction la mieux placée pour juger les délits de presse (même si, dans les faits, cela arrive rarement) ? Nous devons donc oser nous demander si le régime de protection conçu par le Constituant au XIXe siècle est encore approprié aujourd’hui, et quelle est, en ce XXIe siècle, la meilleure façon d’encadrer la liberté de la presse. »
L’organisation d’un colloque se justifiait donc pleinement et, a fortiori, dans l’hémicycle du Sénat.