« Une commémoration est aussi l’occasion de réfléchir au monde d’aujourd’hui et de demain »
Le Sénat a accueilli la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 2018. La Présidente Sabine Laruelle a, à cette occasion, délivré un message tourné vers le futur.
A l’occasion de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918, l’hémicycle du Sénat a accueilli une cérémonie dédiée à la fin de ces quatre années de guerre qui ont marqué le monde. L’occasion également d’élargir le propos, comme lors du discours de Sabine Laruelle, la Présidente de la Haute Assemblée. Une allocation à lire ci-dessous in extenso.
« Je voudrais débuter ma courte allocution en vous souhaitant à chacune et, chacun et en particulier à vous les jeunes, la bienvenue dans cet hémicycle du Sénat. Sénat, qui avec les autres Parlements de Belgique, est le cœur de notre démocratie. Vous êtes ici chez vous.
Na vier afschuwelijke jaren, luidt 11 november 1918 het einde van de Eerste Wereldoorlog in. De geallieerden winnen de oorlog, Duitsland is volledig verslagen. Het is Wapenstilstand.
De vertegenwoordigers van Duitsland en van de geallieerden ontmoeten elkaar om de vijandelijkheden te beëindigen. Die bijeenkomst vindt plaats in een aangebouwde restauratiewagen in een open plek in Rethondes, in het bos van Compièges, ten noorden van Parijs. Het staakt-het-vuren gaat in om 11 uur en luidt het einde van een oorlog in die bijna 20 miljoen doden, invaliden en gewonden heeft gemaakt, van wie 8 miljoen burgers. Op de avond van 11 november spreekt de Franse president, Georges Clemenceau, de volgende woorden uit: “We hebben de oorlog gewonnen, maar niet zonder kommer. Nu moeten we de vrede winnen en dat zal misschien nog moeilijker zijn. ».
Het Verdrag van Versailles zal enkele maanden later worden ondertekend.
Zodra de Wapenstilstand van kracht is, beginnen de militairen en vluchtelingen naar huis te keren, vaak na vele jaren weg te zijn geweest. De Belgische Staat moet het land reorganiseren en zorg dragen voor de gewonden, gehandicapten, weduwen, wezen. De Staat moet ook een land dat zware verwoestingen onderging, wederopbouwen. Zo waren bijvoorbeeld zeven Belgische steden het doelwit van gerichte militaire operaties: Visé, Aarschot, Andenne, Tamines, Dinant, Leuven en Dendermonde. Diksmuide, dat vlak achter de loopgraven lag in vijandelijk gebied, is één grote ruïne.
Dès l’Armistice, il y a aussi et surtout une volonté de revivre. C’est dans cet esprit que quelques jours après la signature de l’Armistice, le 22 novembre 1918, le Roi Albert Ier entre dans la ville de Bruxelles libérée. Une somptueuse tapisserie représentant le retour victorieux du Roi Albert à la tête de ses troupes à Bruxelles est d’ailleurs exposée dans la salle de lecture du Sénat, je vous invite vraiment à aller la découvrir. L’image de la « Grande Guerre est en effet liée de façon indissociable à celle du Roi Albert Ier, notre « Roi-chevalier », très présent parmi les troupes tout au long des combats. Son discours historique devant les Chambres réunies annonce, après quatre années de guerre, une ère nouvelle.
La leçon à tirer d’une guerre est toujours la même: plus jamais ça! Il n’y a pas de bonne guerre. Cette vérité est encore trop souvent oubliée. De trop nombreux conflits armés touchent aujourd’hui encore des filles et des garçons de vos âges qui ne demandent pourtant qu’à apprendre, qu’à jouer et qui tous les soirs s’endorment dans la peur et le bruit des armes et des bombardements.
Mais c’est aussi la raison pour laquelle je me réjouis que, chaque année, le 11 novembre, vous les jeunes puissiez rencontrer ici au Sénat des personnes qui ont connu une guerre. Des femmes et des hommes qui, comme combattants, résistants ou prisonniers, ont vécu dans leur chair l’inhumanité de la guerre. Des hommes et des femmes qui peuvent dire à quel point une guerre ne fait que détruire. Des femmes et des hommes qui nous rappellent cette vérité : « plus jamais ça ».
Vous qui êtes assis dans cet hémicycle saviez-vous qu’un tribunal militaire allemand a siégé ici même pendant la Première Guerre Mondiale. Et que c’est ici que des citoyens, comme vous et moi qui luttaient pour préserver leur liberté, et celles de leurs concitoyens, furent condamnés à mort.
La commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918 ne doit pas être qu’une simple évocation du passé ; elle est aussi l’occasion de réfléchir au monde d’aujourd’hui et de demain. Le véritable enjeu est la préservation et l’approfondissement des valeurs pour lesquelles nos parents, nos grands-parents, vos arrières grands-parents se sont battus. Ces valeurs de liberté, d’égalité, de tolérance en un mot nos valeurs démocratiques ont été attaquées par le passé et elles le sont encore parfois aujourd’hui. C’est notre responsabilité individuelle et collective, c’est votre défi à vous les jeunes de faire en sorte que le dialogue prenne le pas sur la violence aveugle, de faire en sorte que ces valeurs soient plus fortes demain.
Daarom lijkt het mij zo belangrijk dat deze ontmoeting tussen jongeren en de vrouwen en mannen die de oorlog van dichtbij hebben meegemaakt, jaarlijks in de Senaat plaatsvindt. De Senaat is en moet een plaats zijn voor dialoog, een forum waar iedereen zijn mening op een serene en vreedzame manier kan brengen, onbevreesd een standpunt kan verdedigen en aan anderen de mogelijkheid bieden om hetzelfde te doen, met wederzijds respect en luisterbereidheid. De Senaat is de belichaming van de grote waarde die democratie heet.
La vocation d’une assemblée parlementaire est de réunir des personnes par-delà les clivages. Elle est aussi de jeter des ponts entre le passé, le présent et le futur afin que les leçons du passé, que les générations précédentes ont souvent apprises en payant le prix fort, ne tombent pas dans l’oubli. L’attention constante que nous portons à leur courage et aux sacrifices qu’elles ont consentis est sans doute la meilleure façon de leur témoigner notre reconnaissance et de consolider aussi, dans la foulée, la démocratie de demain. »