Guerre, famille et transmission
Résistance et collaboration dans les mémoires… et au Sénat le temps d’une journée d’étude introduite par la Présidente Sabine Laruelle.
Intéressante et pertinente journée d’étude que celle qu’accueille le Sénat ce jeudi 3 octobre. Son titre – Guerre, famille et transmission – est éloquent : l’idée est en effet d’évoquer la résistance et la collaboration dans les mémoires familiales et publiques en Belgique. Un événement qui a été introduit par Sabine Laruelle.
La Présidente de la Haute Assemblée n’a pas caché se sentir concernée par la thématique. « Ma famille a subi, comme tant d’autres, de multiples privations. Mon grand-père maternel a été prisonnier de guerre 40-45 et déporté en Allemagne pour travailler dans une exploitation agricole. Aujourd’hui, alors que nous célébrons le 75e anniversaire de la Libération, il nous revient à tous de devenir des passeurs de mémoire et ce afin que cela ne se reproduise plus jamais.«
Elle est ensuite revenue sur la diversité des profils et actes inhérents au conflit mondial en question : « Cette période tragique ne se résume pas en une opposition entre collaborateurs et résistants, entre bons et méchants, entre libérateurs et oppresseurs. La réalité est bien plus nuancée.«
Et Sabine Laruelle de faire référence à la série télévisée Kinderen van de collaboratie qui révélait que quelque 300.000 personnes ont été soupçonnées ou accusées de collaboration… à tort ou à raison et à différents degrés. « Preuve, s’il en fallait, du traumatisme subi, infligé et parfois revisité par la population, à des degrés divers« , a-t-elle complété.
La Présidente du Sénat a continué son allocution en rappelant dans les grandes lignes le programme de la journée, qu’il s’agisse des traces de la seconde Guerre mondiale dans les archives du Sénat ; des exposés d’experts mêlant histoire, politique et psychologie ; du rôle de la presse dans la construction et la transmission de la mémoire collective ; d’un débat avec le public…
Sans oublier Transmemo. « Il s’agit de l’aboutissement d’un projet de recherche financé par Belspo et la Politique scientifique, a expliqué la Présidente du Sénat. Vous devinez facilement qu’en tant qu’ancienne ministre fédérale en charge de la Politique scientifique, l’aboutissement de ce projet qui évoque comment les familles ont vécu les conséquences de la collaboration ou de la résistance, suscite mon plus vif intérêt.«
Un point d’orgue parmi d’autres au cours d’une journée née de la collaboration du Cegesoma et des universités de Gent et Louvain-la-Neuve qui s’annonçait intéressante à plus d’un égard.