Le 8 mai, septante-trois ans plus tard…
Le Sénateur Brotchi a témoigné dans le cadre des commémorations de la fin de la deuxième guerre mondiale des deux ans et demi durant lesquels lui et ses parents ont été cachés dans un village ardennais.
C’était le 8 mai 1945. La deuxième guerre mondiale prenait fin. Septante-trois ans plus tard, le Sénat a accueilli une commémoration de cet événement marquant de l’Histoire avec, pour témoigner face à un public intergénérationnel, deux personnalités d’exception : le résistant Roger Coekelberghs et le Sénateur Jacques Brotchi, né en 1942.
« Je suis un enfant d’immigrés, a-t-il notamment expliqué. Mes parents ont fui la Roumanie en raison de l’antisémitisme qui y montait. Ils sont venus en Belgique, à Liège, et travaillaient tous les deux dans la dentisterie lorsque la guerre a éclaté… »
Durant deux ans et demi, Jacques Brotchi a connu la vie d’enfant caché, avec ses parents, au sein d’un petit village ardennais. A noter qu’outre la famille Simon, qui les accueillait, tous les autres habitants étaient au courant de la présence de ces trois Juifs. « Et personne n’a rien dit, tous étant du côté de la Résistance, a souligné le Sénateur ucclois. C’était remarquable. »
Jacques Brotchi ne s’est pas contenté de partager cette expérience personnelle, il a également fait le point sur la situation actuelle à l’échelon européen voire mondial.
« Il y a un antisémitisme qui remonte, nous ne sommes pas à l’abri, a-t-il notamment déclaré. Je ne sais pas ce qui pourrait arriver dans le futur. Il est donc très important de pouvoir témoigner, que chacun soit au courant de l’histoire du passé, afin qu’elle ne se renouvelle pas. »
Plus largement, alors qu’on le questionnait sur le conflit syrien et la montée des extrémismes, le Sénateur a répondu qu’il fallait être vigilant. « Il faut accepter qu’on puisse penser autrement mais sans transiger sur la Constitution et les lois du pays où l’on se trouve. Chacun peut avoir ses convictions mais, pour moi, la primauté de la loi l’emporte sur la primauté de la religion. »
A noter que,, plus tôt dans l’après-midi, la Présidente du Sénat Christine Defraigne avait introduit cette rencontre dans l’hémicycle par un discours (à lire par ici).