Les PME et la révolution numérique
Dans une question écrite, Jean-Paul Wahl se penche sur la situation des petites et moyennes entreprises belges.
Ce n’est pas un secret : la révolution numérique est porteuse de multiples opportunités pour les petites et moyennes entreprises. Elle constituera même probablement dans les années à venir un des principaux moteurs de croissance, d’emplois et de bien-être.
Oui mais voilà, au niveau belge, si les PME ont conscience de l’impact considérable de ce changement technologique sur le paysage concurrentiel, la révolution proprement dite n’est pas sans poser certains problèmes à plusieurs d’entre elles.
Une situation qui préoccupe le Sénateur MR Jean-Paul Wahl, cela même si les divers niveaux de pouvoir compétences ont déjà mis en place des mesures censées favoriser la révolution numérique des PME, qu’il s’agisse des politiques de soutien du gouvernement fédéral ou de celles des entités fédérées.
Le chef de groupe MR au Sénat a donc récemment adressé une question écrite à Alexander De Croo, le vice-Premier ministre en charge de la Coopération au développement, de l’Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste.
Voici, dans l’ordre, les interrogations de Jean-Paul Wahl :
« Où se situent les PME belges en matière de vente en ligne par rapport à leurs concurrentes européennes tant à l’import qu’à l’export ? Constatez-vous une évolution positive de la tendance ces dernières années ? Des disparités existent-elles entre les différentes Régions du pays ? Quelles mesures ont été prises en concertation avec les Régions afin de réduire l’incompréhension des multiples offres du marché numérique au sein des PME ? »
La réponse était attendue au plus tard le 30 mars… et elle arrivée dans les délais.
La voici:
« Questions 1 et 2
Il existe deux sources statistiques différentes permettant de quantifier le chiffre d’affaires réalisé via le commerce électronique.
En premier lieu, je cite la source statistique officielle de la Direction générale Statistiquedu SPF Economie, Classes moyennes, P.M.E. et Energie, qui publie des chiffres portant sur la part du commerce électronique dans le chiffre d’affaires des entreprises. Ces parts sont calculées chaque année à partir d’une enquête, conduite par la Direction générale Statistique sous l’égide d’Eurostat, sur l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication « TIC » et de l’e-commerce dans les entreprises. Ces chiffres sont ventilés selon la taille d’entreprise :
très petites entreprises (moins de 10 salariés),
petites entreprises (de 10 à 49 salariés),
moyennes entreprises (entre 50 et 249 salariés),
grandes entreprises (plus de 249 personnes salariés).
En second lieu, il y a des données publiées par European « B2C » ECommerce, la voix du secteur e-commerce en Europe, qui regroupe principalement les associations et fédérations nationales des entreprises impliquées dans le commerce électronique. Ces données sont exprimées en valeur (exprimées en unité monétaire) et globalisent le chiffre d’affaires de l’ensemble des entreprises actives dans l’e-commerce, ce qui ne permet pas de les ventiler selon la taille des entreprises.
Les tableaux 1 et 2 ci-dessous présentent les pourcentages du chiffre d’affaires provenant de l’e-commerce ventilés en fonction de la taille des entreprises d’une part, et un aperçu des ventes en ligne, d’autre part. La Belgique est comparée à ses voisins (Allemagne, France, Pays-Bas et Royaume-Uni).
Les données chiffrées belges reprises dans le tableau 1 sont les résultats des enquêtes effectuées annuellement par la Direction générale Statistique. Pour les autres pays, les données proviennent de la base de données d’Eurostat. De manière générale, il est à noter que les chiffres de la Belgique sont supérieurs à ceux des pays voisins tant en ce qui concerne les petites entreprises (10-49 personnes) que les moyennes entreprises (50-249 personnes). Pour ce qui est de la Belgique, et pour notamment 2016, on peut lire que 9% et 31% du chiffre d’affaires, respectivement des petites entreprises et des moyennes entreprises, ont été générés par le commerce électronique.
Les 9% se décomposent comme suit : 5% provient des ventes (hors TVA) via un site web (B2C, B2B et B2G) et 4% provient des ventes via l’échange de données informatisé (EDI). Les 31% se répartissent comme suit : 7% provient des ventes (hors TVA) via un site web et 24% provient des ventes via l’échange de données informatisé.
Les calculs effectués par le service « Data & Analyse » de l’Observatoire des PME du SPF Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie, sur la base des données du tableau 2, montre que la Belgique a globalement enregistré le plus fort taux de croissance des ventes en ligne, sur la période de 2012 à 2016 : 93,6% pour la Belgique contre l’Allemagne (80,8%), le Royaume-Uni (78,7%), la France (58,7%) et les Pays-Bas (51,3%).
3.
Le tableau 3 ci-dessous illustre un instantané portant sur les pourcentages du chiffre d’affaires des entreprises réalisé via l’e-commerce pour chacune de trois Régions, en fonction de la taille d’entreprise. Force est de constater qu’il existe bel et bien des disparités dans ces pourcentages entre les trois Régions du pays, mais elles sont essentiellement liées à la taille des PME.
Tableau 3 : Ventilation régionale du pourcentage du chiffre d’affaires des entreprises réalisé par le commerce électronique
Petite entreprises sauf secteur financier (10-49 personnes employées)
2015 2016
Région de Bruxelles-Capitale 6,5 13,3
Région flamande 10,9 8,1
Région wallonne 6,9 7,8
Très petites entreprises, sauf secteur financier (5-9 personnes employées)
2015 2016
Région de Bruxelles-Capitale 4,3 4,2
Région flamande 5,6 9,5
Région wallonne 4,3 8,2
Moyennes entreprises, sauf secteur financier (50-249 personnes employées)
2015 2016
Région de Bruxelles-Capitale 41,9 62,5
Région flamande 19,2 15,7
Région wallonne 11,8 11,7
Source : Direction générale « Statistique – Statistics Belgium ».
4.
De manière générale, il semble ressortir des données publiées par la plateforme ECommerce Europe que les ventes de l’ensemble des entreprises belges engagées dans le commerce électronique progressent favorablement, mais l’état de ce secteur pourrait davantage être amélioré par le renforcement et la poursuite d’une série d’actions à mettre en œuvre, aussi bien du côté des consommateurs que de celui des entreprises, en vue de réduire certains obstacles au développement des ventes en ligne.
5.
A l’heure actuelle, il n y a pas des mesures prises en concertation à ce sujet entre le pouvoir fédéral et les pouvoirs régionaux. »