Jeunes radicalisés : quid après l’IPPJ ?
Dans une question écrite au ministre Jambon, Jean-Paul Wahl se préoccupe de l’accompagnement de ces ados « fichés ».
Le 31 octobre dernier, le chef de groupe MR au Sénat Jean-Paul Wahl a adressé une question écrite à Jan Jambon, le Vice-premier ministre en charge de la Sécurité, de l’Intérieur et de la Régie des bâtiments. Son thème ? Les adolescents radicalisés.
Jean-Paul Wahl y rappelle notamment la récente annonce de Rachid Madrane. Le ministre socialiste de l’aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Promotion de Bruxelles et des Sports de la Communauté française déclarait ainsi qu’en 2016, douze adolescents ont été placés en institution publique de protection de la jeunesse (IPPJ) pour faits de radicalisation contre trois en 2014 et six en 2015.
Cette hausse continue s’expliquerait selon le ministre Madrane par l’intensification des enquêtes et de la surveillance. Le même ministre a par ailleurs ajouté qu’il avait demandé qu’un accompagnement post-institutionnel ait lieu pour éviter les récidives.
Et le Sénateur MR d’interroger Jan Jambon sur deux points bien précis : « Existe-t-il des synergies mises en place avec les IPPJ pour éviter que des adolescents « fichés » pour faits de radicalisation ne récidivent à l’âge adulte ? Rachid Madrane, a-t-il impliqué le niveau fédéral pour mettre en place l’accompagnement post-institutionnel dont il parle? »
La réponse était attendue au plus tard le 1er décembre 2016. Elle est arrivée le 23 février 2017.
La voici:
1.
La police intégrée – par le biais des TFL (Task Force Locale) et en étroite concertation des partenaires, assure un suivi des jeunes radicalisés, qui peuvent également faire l’objet d’un suivi en CSIL (Cellule de Sécurité Intégrale Locale). Les contacts avec les IPPJ (Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse) se font via les Zones de Police.
La problématique du suivi des jeunes en IPPJ est multiple et nécessite une grande communication entre services de police, magistrats et les éducateurs des IPPJ, non seulement dans un but d’informer ces services sur l’existence de signes de radicalisation d’un mineur, mais aussi de la prise en charge.
Un projet – appelé PSYRAD – est mis en place par la Ville de Liège et l’Université de Liège, qui consistera en une prise en charge multidisciplinaire de jeunes de retour de zones de conflit ne faisant pas l’objet de poursuites judiciaires.
2.
Le niveau fédéral n’est actuellement pas directement impliqué dans cet accompagnement post-institutionnel, visant à travailler en étroite collaboration avec la famille, les établissements scolaires et tous les autres services d’aide à la jeunesse, afin de permettre aux jeunes de se réinsérer dans la vie, de construire un projet de vie.
Il est à préciser que le Juge de la jeunesse décide de mesures (accompagnement familial, formation, interdiction de fréquentations, etc.) dont l’exécution relève d’un suivi par le SPJ (Service de Protection de la Jeunesse).
La police locale peut en être informée et peut être amenée à remettre un rapport au juge.
Cette même police locale, faisant partie des CSIL et des TFL, peut assurer le relais au niveau fédéral.