La vision climatique et énergétique de l’Union
Les auditions se poursuivent au sein de la commission des Compétences régionales du Sénat. Avec, en ligne de mire, l’élaboration d’un rapport d’information sur le processus décisionnel intrabelge de répartition de l’effort climatique.
Deux experts européens étaient présents lors de la dernière réunion de la commission des Compétences régionales du Sénat. Peter Van Kemseke, membre du cabinet du vice-Président de la Commission européenne (et chargé de l’union de l’Energie) ainsi que Tom Van Ierland, de la Direction générale Action pour le Climat, toujours de la Commission européenne.
Jean-Paul Wahl, Valérie De Bue et Alain Destexhe, de même que les autres Sénateurs présents à ces deux auditions ont donc eu droit à des avis éclairés sur une thématique actuelle et complexe en lien dirct avec le sujet du rapport d’information sur lequel ils travaillent actuellement et qui sera consacré au processus décisionnel intrabelge de répartition de l’effort climatique.
Deux spécialistes qui ont pu présenter la vision climatique et énergétique de l’UE (vision qui est toujours en lien avec d’autres politiques comme l’emploi, l’agriculture ou encore l’innovation). Il a également été question des différentes législations et communications de la Commission européenne qui sont déjà en vigueur ou qui vont l’être.
La manière dont la répartition de l’effort entre les Etats-membres a, elle aussi, été abordée. Les plus riches devant en faire davantage que les plus pauvres, le critère du PIB est important… mais pas unique, une série d’autres critères s’y ajoutant.
Très intéressé, à l’instar de ses coreligionnaires MR, le Sénateur Alain Destexhe n’a pas manqué de questionner les deux représentants de la Commission européenne.
Par rapport au système ETS (relatif aux échanges de quotas d’émission), le citoyen ixellois a demandé comment il serait possible d’éviter une faillite vu les prix extrêmement bas.
Il lui a été répondu que le système n’est pas en faillite mais qu’il ne fonctionne pas comme souhaité. Son avantage est d’être basé sur le marché, sur le coût-efficacité. En ce moment, il est vrai qu’il ne fonctionne pas car les prix sont très bas (4 à 5€) alors que 20€/tonne ou davantage serait un prix intéressant et encourageant pour les entreprises. Il est dès lors envisagé de mettre en place un mécanisme pour stabiliser le système (pour 2019). Il existe parallèlement une proposition qui date de l’année passée qui est en cours de négociation afin d’optimaliser le système.
Alain Destexhe a ensuite cité Jean Tirole, prix Nobel d’Economie, qui a vivement critiqué les Accords de Paris, arguant que la solution serait un prix du carbone identique. « Un prix du carbone unifié serait une bonne idée, a, en substance, estimé son interlocuteur. Toutefois, il faut être réaliste et cela ne se fera pas dans les années à venir malheureusement. Il existe des projets pilotes notamment en Chine ou au Canada. »
Le Sénateur MR a, enfin, interrogé les deux experts sur les voitures électriques et leur efficacité.
Suite lors de la prochaine réunion de la commission.