Malaria : un combat continu
Le Sénateur MR Jacques Brotchi a rencontré mardi matin son homologue camerounais Pierre Flambeau Ngayap et Hervé Verhoosel, deux représentants du partenariat Roll Back Malaria. Au centre de la discussion : les moyens de lutter contre le paludisme.
En l’absence de Jean-Paul Wahl, en mission à l’étranger, le Sénateur Jacques Brotchi a représenté le groupe MR mardi matin lors d’une rencontre particulière des plus intéressantes avec le Dr Pierre Flambeau Ngayap et Hervé Verhoosel, tous deux présents en Belgique pour plaider la cause du partenariat Roll Back Malaria.
Le premier nommé, Sénateur camerounais, est également pharmacien, économiste et juriste de formation. « Il faut absolument maintenir le cap du soutien des partenaires européens à la lutte contre la malaria pour espérer voir cette maladie régresser le plus rapidement possible, a commencé Pierre Flambeau Ngayap avant de donner quelques caractéristiques du mal. Le paludisme touche davantage les plus jeunes, surtout les enfants de moins de 5 ans. Et, chez les adultes, ce sont les femmes enceintes les plus atteintes. »
Parmi les mesures prises au Cameroun, la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide n’est manifestement pas suffisante car seule une moitié de la population en est pourvue et parce que l’effort de pédagogie ne suit pas.
Les conséquences sont de divers ordres, notamment au niveau de l’éducation et du travail. « Si des enfants scolarisés attrapent la maladie, ils ne peuvent plus aller à l’école, a expliqué le Sénateur de Douala. Mais quand il s’agit d’un enseignant, c’est parfois une classe ou toute une école qui doivent fermer leurs portes. Avec, à la clef, une jeunesse moins bien formée… Idem avec les parents atteints et dont les jours d’hospitalisation sont décomptés des salaires… »
A l’échelon mondial, le paludisme provoque la mort de quelque 580.000 personnes par an (tout en en touchant 198 millions), principalement chez les moins de 5 ans. Un nombre d’autant plus incroyable que cette maladie peut être prévenue et guérie, comme l’a rappelé Hervé Verhoosel, lors de l’entrevue avec Jacques Brotchi.
D’où le rôle prépondérant du plaidoyer de Roll Back Malaria. Cette initiative de l’OMS (organisation mondiale de la santé) a activement contribué à diviser par deux le nombre de cas et de décès depuis 2000. Autre donnée interpellante : la perte de productivité subie par le continent africain à cause de la malaria est estimée annuellement à 12 milliards de dollars.
De quoi susciter encore davantage l’intérêt d’un Jacques Brotchi qui, de par sa formation médicale, était déjà soucieux par rapport à cette thématique. « Le Sénat travaille actuellement sur un rapport d’information consacré à la pauvreté infantile, a-t-il précisé. Nous allons veiller à ce que le paludisme et ses conséquences ne soient pas oubliés. Par ailleurs, le meilleur moyen de contrer la maladie en Afrique reste la prévention, que ce soit à l’aide de moustiquaires et/ou de produits… avec l’espoir qu’un vaccin finisse par être trouvé. »
Et le Sénateur MR de terminer en assurant à ses deux interlocuteurs que tout le groupe MR au Sénat serait sensibilisé mais aussi qu’il tenterait de faire passer le message bien au-delà du Parlement.