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Ce vendredi 28 mars, à l’occasion du triste anniversaire des trois ans de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, le groupe MR au Sénat a fait adopter une proposition de résolution affirmant son soutien indéfectible à l’Ukraine et à sa population.
Ce vendredi 28 mars, à l’occasion du triste anniversaire des 3 ans de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, le groupe MR au Sénat a fait adopter une proposition de résolution marquant son soutien indéfectible à l’Ukraine et à sa population. Plus de naïveté. Plus de demi-mesure. L’Europe doit assumer un rapport de force avec la Russie.
Portée par notre chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven et nos sénateurs Valérie De Bue et Jean-Paul Wahl, cette résolution insiste sur la nécessité de renforcer l’aide militaire, économique et humanitaire à l’Ukraine, d’intensifier les sanctions contre la Russie et ses alliés, et de garantir une réponse diplomatique forte pour faire face aux menaces qui pèsent sur la sécurité européenne.
« La guerre en Ukraine n’est pas une guerre lointaine. C’est une guerre contre nos valeurs. Elle nous impose de sortir d’un confort géopolitique illusoire : la paix durable passe par la victoire ukrainienne » déclare Gaëtan Van Goidsenhoven.
Voici quelques chiffres qui ne traduisent pas seulement l’ampleur du conflit, mais aussi le basculement historique d’une Europe qui refuse de subir :
Depuis le début de l’invasion russe, plus de 11 000 civils ont perdu la vie, tandis que 8 millions d’Ukrainiens ont été contraints de fuir leur pays, dont une partie vers la Belgique.
L’économie ukrainienne a été frappée de plein fouet, avec une chute brutale de 30 % de son PIB dès 2022.
Face à cette tragédie, l’Union européenne s’est mobilisée de manière inédite : 134,5 milliards d’euros ont été débloqués pour l’aide humanitaire, tandis que 43 milliards d’euros ont été consacrés à l’effort militaire, renforçant notamment l’interopérabilité avec les forces de l’OTAN.
Pour répondre à l’urgence, 500 millions d’euros ont été investis via le programme ASAP afin d’accélérer la production de munitions en Europe. Parallèlement, 15 trains de sanctions ont été imposés à la Russie, afin d’affaiblir ses capacités économiques et militaires.
Le Président du Mouvement réformateur Georges-Louis Bouchez l’affirmait à l’issue du sommet de la Démocratie : « L’Europe ne peut plus être la passagère naïve du monde d’hier. Elle doit se doter d’une véritable puissance stratégique ».
Notre résolution condamne explicitement les crimes de guerre, les attaques contre les civils et les infrastructures, ainsi que l’utilisation du viol comme arme de guerre, tout en rappelant l’urgence de documenter ces crimes et de poursuivre leurs auteurs, notamment à travers la Cour pénale internationale et un tribunal spécial pour le crime d’agression.
« Nous ne pouvons fermer les yeux sur les violences sexuelles massives, les déportations forcées, et les violations systématiques des droits humains. Les femmes, premières victimes invisibles de ce conflit, doivent être au cœur des préoccupations de la justice internationale. » souligne Valérie De Bue.
Avec cette résolution, le MR demande au gouvernement fédéral de :
Renforcer l’aide militaire, économique et humanitaire à l’Ukraine ;
Intensifier les sanctions contre la Russie et ses soutiens ;
Renforcer la cybersécurité face aux ingérences et intox russes ;
Faire de l’Ukraine un acteur central de toute négociation de paix ;
Stimuler la production d’armement européenne pour garantir notre autonomie stratégique ;
Renforcer la coopération militaire au sein de l’UE et de l’OTAN.
Le MR, plus que jamais, assume son rôle de force progressiste et responsable, en Belgique comme en Europe.
Retrouvez ici l’intervention complète de Gaëtan Van Goidsenhoven
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Trois ans.
Trois ans que l’Ukraine résiste, seule en première ligne, contre l’une des armées les plus brutales de notre époque. Trois ans que les Ukrainiens paient de leur sang et de leur liberté. Trois ans que nous regardons la Russie détruire des villes entières, assassiner des civils, violer des femmes, kidnapper des enfants. Trois ans que nous disons : « Nous soutenons l’Ukraine. »
Mais aujourd’hui, il faut aller plus loin. Parce que si nous soutenons vraiment l’Ukraine, alors nous devons l’aider à gagner. Si nous soutenons vraiment l’Ukraine, alors nous devons dire clairement que tout accord de paix qui légitimerait l’agression de Moscou est inacceptable. Si nous soutenons vraiment l’Ukraine, alors nous devons cesser de mesurer notre engagement à l’aune de notre lassitude.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas ici pour commenter l’histoire, mais pour peser sur son cours. Aujourd’hui, nous avons un choix à faire : céder aux voix du renoncement, aux sirènes de la résignation, ou affirmer, avec force et clarté, que nous ne trahirons ni l’Ukraine, ni l’Europe, ni nous-mêmes.
Ce conflit est un test. Un test pour nous, Européens. Un test pour notre détermination, pour notre solidarité, pour notre capacité à comprendre que ce qui se joue là-bas décidera de notre avenir ici.
Car ne nous y trompons pas : ce n’est pas seulement l’Ukraine que la Russie cherche à soumettre. C’est l’Europe tout entière qu’elle veut voir s’effondrer sous le poids de ses divisions et de sa faiblesse.
Soyons clairs : l’agression russe n’est pas une guerre comme une autre. Ce n’est pas un conflit entre États, une dispute de frontières. C’est une tentative brutale et méthodique de démantèlement d’un État souverain. C’est une déclaration de guerre aux principes mêmes qui fondent l’Europe et l’ordre international. Laisser Poutine gagner, c’est valider la loi du plus fort. C’est dire à chaque dictateur qu’il peut envahir son voisin s’il a assez de chars et de missiles. C’est condamner l’Europe à l’instabilité, à l’insécurité et, tôt ou tard, à la guerre.
Chers collègues,
Nous nous sommes trop souvent raconté des histoires.
En 2014, après l’annexion de la Crimée, nous avons pensé que Poutine se contenterait de ce territoire et que quelques sanctions suffiraient à le dissuader d’aller plus loin.
En 2022, lorsqu’il a lancé son offensive contre Kiev, nous avons espéré qu’il se heurterait à un échec rapide ; que l’Ukraine tiendrait et qu’en quelques semaines, quelques mois tout au plus, la Russie se retirerait, humiliée.
En 2023 et 2024, nous avons cru que les contre-offensives ukrainiennes allaient définitivement inverser le cours de la guerre.
Et nous sommes là, en 2025, à constater que la guerre continue. Que les lignes bougent peu, que les morts s’accumulent, que le soutien international vacille. Que les États-Unis hésitent. Que l’Europe, qui promet beaucoup, tarde parfois à livrer.
Nous sommes là, en 2025, à entendre des voix nous dire qu’il faut maintenant négocier, qu’il faut trouver un accord avec Moscou, que la guerre coûte trop cher, que l’Ukraine doit faire des concessions.
Mais je vous le demande : quelles concessions ?
L’Ukraine devrait-elle abandonner Donetsk et Louhansk ? Devrait-elle accepter que des millions de ses citoyens vivent sous une occupation russe brutale ? Devrait-elle tourner la page sur les massacres de Boutcha, d’Irpin, de Marioupol ?
Soyons sérieux.
Nous savons tous ce qui arriverait si nous poussions l’Ukraine à un « compromis » aujourd’hui. Ce serait un Minsk 3, une trêve temporaire, un gel des positions qui ne ferait que préparer la prochaine offensive russe, dans un an, dans cinq ans, dans dix ans.
Nous avons déjà vécu cela. Nous avons vu ce que les accords de Minsk ont produit après 2014 : un conflit larvé, des violations incessantes, puis une invasion totale.
Alors aujourd’hui, je vous le dis avec gravité : si nous laissons l’Ukraine perdre, nous préparerons notre propre défaite.
Chers collègues,
Nous sommes à un tournant. L’Europe n’a plus le droit d’être naïve.
L’histoire nous regarde. Ce que nous ferons – ou ne ferons pas – dans les mois à venir décidera de l’avenir de l’Ukraine, mais aussi du nôtre. Car ne nous y trompons pas : ce conflit n’est pas un affrontement lointain entre deux pays. Il est une épreuve pour l’Europe, pour l’Occident mais aussi pour la Belgique.
Car que nous apprend l’histoire ? Qu’aucune dictature ne s’arrête d’elle-même. Que chaque concession faite à un agresseur nourrit sa prochaine agression. Que chaque faiblesse nourrit sa prochaine audace.
Nous avons déjà trop tardé. Il a fallu l’horreur de Boutcha pour que nous comprenions qu’aucune négociation avec Poutine n’est possible. Il a fallu l’attaque contre la centrale de Zaporijjia pour que nous saisissions la gravité de la menace nucléaire. Il a fallu le sabotage des infrastructures énergétiques européennes pour que nous réalisions que nous étions aussi en guerre – même si nos villes ne brûlent pas.
Aujourd’hui, nous devons aller plus loin.
Dès lors, nous devons renforcer immédiatement notre soutien militaire. Pas demain, pas dans six mois, mais maintenant. L’Ukraine a besoin de munitions, de systèmes de défense aérienne, d’avions de combat. Elle a besoin d’armes pour tenir, et d’armes pour avancer.
Nous devons durcir nos sanctions. Non, la Russie n’est pas « à bout de souffle ». Non, le régime de Poutine ne vacille pas. Oui, il a subi des pertes colossales, mais il compense par la terreur et par une économie de guerre soutenue par la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Tant que Moscou pourra financer son effort de guerre, tant que ses entreprises pourront contourner nos sanctions en passant par des pays tiers, la guerre continuera.
Nous devons garantir à l’Ukraine son adhésion à l’Union européenne. Parce que l’Europe ne peut plus se permettre de rester à mi-chemin. Parce qu’un pays qui se bat pour défendre nos valeurs doit être accueilli parmi nous. Parce que c’est le seul signal de long terme qui puisse dire à la Russie : « Vous avez perdu. »
Enfin, nous devons nous préparer.
Car si l’Ukraine tombe, personne ne sait où s’arrêtera la Russie.
Certains pensent que l’OTAN suffira à dissuader toute nouvelle aventure militaire de Moscou. Peut-être. Mais peut-être pas.
Si demain, des « séparatistes » pro-russes apparaissent en Estonie, en Lettonie, en Moldavie, en Géorgie, que ferons-nous ?
Si demain, Moscou teste notre solidarité en provoquant une crise aux frontières de la Pologne ou de la Roumanie, serons-nous prêts à répondre ?
Nous devons comprendre une chose essentielle : nous sommes entrés dans une ère où la guerre n’est plus une hypothèse lointaine, mais une possibilité tangible.
Cela signifie que l’Europe doit se réarmer, et vite.
Cela signifie aussi que nous devons renforcer notre industrie de défense, mutualiser nos efforts, cesser d’attendre que les États-Unis fassent le travail à notre place.
Cela signifie, enfin, que la Belgique aussi doit prendre ses responsabilités. Augmenter notre budget militaire n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Contribuer à la défense de l’Ukraine, c’est investir dans notre propre sécurité.
Chers collègues,
Je sais que certains d’entre vous se disent que ce discours est trop alarmiste ; que ce type de résolution n’a pas sa place dans cet hémicycle.
Mais demandez-vous ceci : si nous avions tenu ces propos en 2014, en 2015, en 2016, peut-être que nous n’en serions pas là aujourd’hui. Demandez-vous comment les familles assiégées depuis trois, les soldats se sacrifiant au front accueilleront la nouvelle de notre soutien, celui du Sénat de Belgique. Est-ce réellement si inutile ?
Nous n’avons pas le droit de répéter les erreurs du passé.
Nous devons être lucides. Nous devons être fermes.
Nous devons soutenir l’Ukraine non pas par charité, non pas par émotion, mais parce que c’est notre intérêt stratégique. Parce que ce combat est celui de la liberté contre la dictature. Parce que nous n’avons pas d’autre choix si nous voulons préserver la paix sur notre continent.
C’est pourquoi la résolution que je dépose aujourd’hui est une nécessité. Elle est un engagement ferme, sans ambiguïté. Elle condamne, avec la plus grande fermeté, l’agression russe et ses crimes de guerre. Elle appelle à intensifier notre soutien à l’Ukraine – militairement, économiquement, diplomatiquement. Elle exige que la Belgique et l’Union européenne renforcent les sanctions contre la Russie et ses alliés. Elle affirme que la paix ne peut pas être un marché de dupes où l’Ukraine serait contrainte de céder ses territoires pour acheter un cessez-le-feu temporaire. Enfin, elle s’inscrit dans la droite ligne des 3 résolutions déjà adoptées par notre assemblée lors de la législature précédente et souligne, par la même occasion notre constance.
Alors je vous le dis, avec force : adoptons cette résolution. Renforçons notre engagement. Restons aux côtés de l’Ukraine jusqu’à la victoire.
Et que plus jamais, l’histoire ne puisse dire de nous que nous avons manqué à notre devoir.
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/03/IMG_1112.jpg19201920Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-03-28 16:33:412025-03-28 16:43:30Le Sénat adopte la résolution du MR : soutien total à l'Ukraine, pression maximale sur la Russie
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Ce vendredi 28 mars en séance plénière, le groupe MR au Sénat a fait adopter une résolution dénonçant avec fermeté la situation dramatique des femmes en Afghanistan sous le régime des talibans.
« Les talibans ont transformé l’Afghanistan en prison pour la moitié de sa population. Invisibles et désormais silencieuses, les femmes sont victimes d’une régression alarmante et intolérable qui répond à la définition d’apartheid fondé sur le sexe », explique Viviane Teitelbaum. Il ne s’agit pas de discrimination, mais d’ un système de gouvernance fondé sur l’effacement des femmes.
Les faits sont accablants :
– 1,1 million de filles exclues de l’enseignement secondaire ;
– 0 femme dans les institutions publiques ou judiciaires ;
– 18 % des Afghanes n’ont rencontré aucune femme en dehors de leur famille depuis trois mois ;
– 68 % d’entre elles déclarent une santé mentale « mauvaise » ou « horrible » ;
– En 2023, près de 30 % des filles de moins de 18 ans étaient déjà mariées, dont près de 10 % avant l’âge de 15 ans
Les talibans interdisent désormais aux femmes de se déplacer seules, de travailler, de se rendre dans des lieux publics, elles ne peuvent plus faire entendre leur voix en public, chanter ou lire à voix haute, ni même entendre d’autres femmes dans l’espace public.
Par cette résolution, le MR demande au gouvernement fédéral de :
– D’exiger des Nations unies la reconnaissance de l’apartheid sexuel ou de genre comme crime contre l’humanité;
– Renforcer les sanctions diplomatiques et économiques ciblant les talibans ;
– Conditionner l’aide internationale au respect des droits des femmes
– Renforcer l’accueil et la protection des militantes afghanes
Viviane Teitelbaum : « Reconnaître et combattre l’apartheid fondé sur le sexe est un combat pour les droits humains universels, un combat pour la justice et la dignité. Ne laissons pas éteindre leur voix, disparaître leurs visages ».
Gaëtan Van Goidsenhoven, chef de groupe MR au Sénat, conclut : « Refuser d’agir, c’est consentir à la barbarie. Cette résolution est un signal fort : la Belgique ne détournera pas le regard ».
Le Mouvement réformateur réaffirme que les droits des femmes ne sont pas négociables, et que la lutte pour la dignité humaine ne s’arrête pas à nos frontières.
Retrouvez ici l’intervention complète de Viviane Teitelbaum :
Monsieur le Président, Cher.e.s collègues,
Il y a trois ans, en août 2021, le monde regardait avec effroi les talibans reprendre Kaboul, s’emparer du pouvoir, entraînant une régression rapide et alarmante des droits humains et des droits des femmes. Depuis, la situation des femmes afghanes continue de se détériorer sous les yeux du monde entier.
Le régime des talibans ne s’est pas contenté de restreindre les droits des femmes. Pour les femmes et les filles de ce pays, il ne s’agit pas d’une simple régression mais d’un véritable système organisé et institutionnalisé d’oppression fondé sur le sexe, qui vise à exclure les femmes et les filles de la vie publique, à les priver de leurs droits fondamentaux et, in fine, à les effacer de la société.
Elles ne peuvent plus aller à l’école, à l’université. Elles ne peuvent plus travailler. Elles ne peuvent plus se soigner, ni soigner les autres. Elles ne peuvent plus se déplacer seules, ni même se rendre dans un parc. Elles doivent se couvrir entièrement lorsqu’elles quittent leur domicile, jusqu’à mettre un masque sur la bouche. Elles ne peuvent plus faire entendre leur voix en public, chanter ou lire à voix haute. Le gouvernement taliban a transformé l’Afghanistan en une immense prison pour la moitié de sa population. Invisibles et désormais silencieuses.
Il faut une réponse internationale. Nous devons nommer ce crime pour ce qu’il est : un apartheid sexuel ou de genre.
L’apartheid, tel que défini par le droit international, n’est pas limité à la race. La Convention internationale de 1973 sur la répression du crime d’apartheid et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale définissent l’apartheid comme un système institutionnalisé de domination et d’oppression systématique d’un groupe sur un autre, dans l’intention de maintenir ce système.
Pour Annie Sugier, présidente de la ligue internationale des droits des femmes, le parallèle entre l’Afrique-du-Sud et l’Afghanistan ou l’Iran s’impose : il y a dans les deux cas « un système institutionnalisé qui se fonde sur une séparation et une inégalité », la définition de l’apartheid.
L’ONU, des juristes internationaux, des organisations de défense des droits humains reconnaissent aujourd’hui que ce qui se passe en Afghanistan correspond exactement à cette définition.
Ce n’est pas une simple série de lois misogynes. C’est un système de gouvernance fondé sur l’effacement des femmes. Le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation en Afghanistan, Richard Bennett, l’a clairement exprimé : « L’institutionnalisation de l’oppression des femmes en Afghanistan n’est pas une simple discrimination, c’est un apartheid de genre. Un système conçu pour exclure, dominer, terroriser les femmes. »
L’interdiction d’étudier touche aujourd’hui plus de 80 % des filles du pays. L’accès à l’université leur est interdit. L’interdiction de travailler a contraint les femmes à quitter les administrations, les entreprises et les organisations humanitaires, les condamnant ainsi à la dépendance économique et à l’invisibilité. L’interdiction de circuler est tout aussi implacable : elles ne peuvent pas voyager sans un homme de leur famille, ni prendre un vol intérieur sans tuteur, ni même marcher seules dans la rue. L’interdiction de parler et d’être entendue est un pas de plus vers leur effacement. En octobre 2024, une nouvelle directive leur a même interdit d’entendre d’autres femmes dans l’espace public.
Enfin, l’interdiction d’exister est devenue une réalité implacable. Elles sont emmurées vivantes chez elles. Un système qui réduit une moitié de la population à l’état de fantôme n’est pas par ignorance, et ce n’est ni une déficience, ni même une carence ou une absurdité, c’est une barbarie.
Ces interdictions ne sont pas seulement des atteintes aux droits fondamentaux. Elles ont des conséquences tragiques et immédiates. L’explosion des mariages forcés et précoces est l’une des plus dramatiques. En 2023, près de 30 % des filles de moins de 18 ans étaient déjà mariées, dont près de 10 % avant l’âge de 15 ans et parfois elles sont vendues dès l’âge de 6 ans à des hommes plus âgés pour nourrir leurs familles.
Privées d’éducation, ces jeunes filles sont enfermées dans des foyers où elles deviennent des servantes ou des esclaves sexuelles. L’interdiction de l’accès aux soins et les mariages forcés font exploser le nombre de grossesses précoces. D’après ONU femmes, d’ici 2026, les grossesses forcées augmenteront de 45 % et la mortalité maternelle de 50 %.
De plus, 68% pour cent des femmes afghanes déclarent souffrir de détresse mentale sévère. Cent quarante suicides de femmes ont été recensés en 27 mois. Et combien de suicides que nous ne saurons jamais, car dans une société où les femmes n’ont plus de voix, même leur mort passe sous silence. Nous assistons à un véritable féminicide d’État, un crime dont la seule finalité est l’effacement d’un sexe du corps social.
Parce que nous ne pouvons pas rester spectateurs, spectatrices, notre résolution demande au gouvernement fédéral d’exiger des Nations unies la reconnaissance de l’apartheid sexuel ou genre comme crime contre l’humanité. Nous devons durcir les sanctions contre les talibans, et faire du respect des droits des femmes et des filles une condition essentielle à notre niveau d’engagement avec les talibans dans tous les domaines, y compris dans le cadre de l’aide humanitaire. Nous devons renforcer l’accueil et la protection des militantes afghanes en danger.
Et surtout, nous devons être cohérent.e.s. Pas une once de légitimité, pas un compromis avec un régime qui asservit les femmes.
Chères, chers collègues,
N’ayant plus nulle part où se réfugier, victimes de viols collectifs et de tortures si elles sont emprisonnées, et les talibans ont dissous tous les mécanismes destinés à protéger les femmes contre un taux extrêmement élevé de violences domestiques. L’Afghanistan est aujourd’hui la situation la plus extrême pour les femmes.
A l’instar du courage des Afghanes, qui dans la foulée de la promulgation de la loi qui leur impose de cacher leur visage et éteindre leur voix, se sont filmées en train de chanter, nous devons agir.
A l’instar de Richard Bennet, le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Afghanistan qui a déclaré devant le Conseil des droits de l’homme que le système institutionnalisé d’oppression fondée sur le genre des talibans serait constitutif d’un crime contre l’humanité, et rappelant qu’en Iran aussi la répression contre les femmes est systémique, nous devons agir.
Nous devons poser un acte fort. Refuser à notre niveau d’être complices de cette situation, et exiger que ce crime soit reconnu et combattu.
Il faut reconnaître et mettre fin à l’apartheid fondé sur le sexe. Ce combat pour les droits des femmes Afghanes, et au-delà, pour les femmes iraniennes aussi, et partout, est un combat pour les droits humains universels, un combat pour la justice et la dignité.
Je vous remercie.
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/03/IMG_1079.jpg19201920Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-03-28 16:21:542025-03-28 16:21:54Viviane Teitelbaum porte la voix des femmes afghanes au Sénat : Adoption d’une résolution contre l’apartheid fondé sur le sexe ou le genre imposé par les talibans en Afghanistan
Alors que se clôturait le Colloque sur l’autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ?, la sénatrice Viviane Teitelbaum a aussi rendu hommage à l’initiateur de ce colloque, son collègue Philippe Dodrimont. Pour des raisons de santé, ce dernier n’a malheureusement pas pu être présent au Sénat ce 21 mars. Mais son engagement en faveur d’une société plus inclusive, porté notamment à travers la résolution adoptée le 17 mai 2024, a été le moteur de cette initiative. Viviane Teitelbaum a donc pris la parole pour lire un message qu’il a souhaité adresser à l’ensemble des participants.
Courrier de Philippe Dodrimont – Conclusion du colloque
Madame la Vice-Présidente du Sénat,
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les orateurs,
Chers participants,
C’est avec une grande émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui, bien que ce soit à distance et non depuis cette tribune où j’aurais tant aimé être présent à vos côtés. Croyez bien que mon absence est indépendante de ma volonté, et que je partage en pensée chaque échange, chaque témoignage, chaque engagement qui ont marqué cette journée.
Il y a quelques mois, lorsque j’ai eu l’honneur de déposer la proposition de résolution pour améliorer l’intégration des personnes porteuses d’une déficience mentale, c’était avec la conviction profonde qu’un changement était nécessaire et possible. Cette conviction, je ne l’ai pas portée seul. Elle est née des rencontres que j’ai faites sur le terrain, avec des familles, des associations, des éducateurs, des sportifs, des artistes, mais surtout avec ces hommes et ces femmes qui, malgré les obstacles, nous démontrent chaque jour qu’ils ont leur place pleine et entière dans notre société.
Ce colloque en est la preuve vivante : les idées avancent, les consciences évoluent, et la volonté d’agir est bien réelle. En unissant nos forces, nous avons le pouvoir de traduire cette volonté en actions concrètes.
L’inclusion ne doit pas être une promesse sans lendemain. Elle ne doit pas être une faveur accordée, mais un droit garanti. Et elle ne doit pas être vue comme un défi uniquement pour les personnes concernées, mais bien comme une richesse collective qui profite à toute notre société.
Aujourd’hui, nous avons posé des bases solides. Mais ce qui compte maintenant, c’est ce que nous allons en faire.
Je forme le vœu que les débats de cette journée nourrissent des engagements durables. Que les décisions politiques qui suivront s’inspirent des propositions formulées ici. Et que chacun d’entre nous, à sa manière, continue à porter cette cause.
Parce qu’au-delà des lois et des institutions, c’est par nos choix quotidiens, par notre manière de considérer l’autre, de lui donner sa place, que nous construirons une société réellement inclusive.
Je tiens à remercier chaleureusement les intervenants, le personnel du Sénat et toutes celles et ceux qui, aujourd’hui, ont partagé leurs idées et leurs expériences. Je vous assure que, même si je ne suis pas parmi vous aujourd’hui, mon engagement demeure total. La période de maladie que je traverse me permet aussi de mesurer ô combien il est nécessaire de pouvoir compter sur les autres pour affronter toute situation invalidante.
Les personnes les plus fragiles doivent être au cœur de nos préoccupations. Elles doivent savoir à quel point nous pensons à elles, en ce moment.
Et je vous donne rendez-vous, non pas dans un an, non pas dans dix ans, mais dès demain, pour continuer ensemble à transformer nos ambitions en réalités.
Avec toute mon amitié et ma reconnaissance,
Philippe Dodrimont
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2024/05/dbbaeba2-9c3b-40bf-8f86-5d6634515ca6.jpg888888Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-03-24 22:07:472025-03-24 22:07:47Colloque sur l'autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? - Courrier de Philippe Dodrimont
Le 21 mars, à l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, le Sénat a accueilli le colloque « Autonomie et déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? » à notre initiative.
Cet événement s’inscrit dans la suite de la résolution portée par le sénateur Philippe Dodrimont, adoptée en séance plénière le 17 mai 2024. Experts, associations, responsables politiques et familles se sont réunis pour aborder les défis majeurs que rencontrent les 165 000 personnes vivant avec une déficience intellectuelle en Belgique, autour de thématiques clés comme l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins et à la vie citoyenne.
Pour conclure cette journée d’échanges, la sénatrice Viviane Teitelbaum a rappelé que l’inclusion des personnes porteuses d’un handicap intellectuel n’est pas un simple idéal, mais une exigence démocratique. En insistant sur la nécessité de traduire les engagements politiques en actions concrètes, elle a souligné l’importance de créer des environnements accessibles, de lutter contre les discriminations systémiques et de reconnaître pleinement la citoyenneté de chacun. Sa prise de parole a réaffirmé la volonté du MR de placer l’humain et la dignité au cœur de ses priorités politiques.
Retrouvez ici son intervention complète
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
En clôturant cette journée riche en échanges et en témoignages, je tiens tout d’abord à exprimer au nom de mon groupe, ma profonde gratitude envers l’ensemble des intervenant.e.s et organisateurs qui ont permis la tenue de ce colloque. Votre engagement est un moteur essentiel pour construire une société plus inclusive, plus juste et plus respectueuse de chacun.
Je suis désolée de n’avoir pu suivre en présentiel tous les débats, – je remplace mon collègue GVG qui regrette de ne pouvoir être là, mais je sais que ce fut une journée intense, marquée par des interventions de grande qualité, qu’il est nécessaire de mettre en lumière et de porter hors de ces murs.
Vous avez partagé des réflexions, des expériences et des solutions concrètes pour répondre à une question fondamentale : comment favoriser l’inclusion des personnes porteuses d’une déficience mentale ?
Cette journée a commencé en abordant une question essentielle : c’est à dire le regard que notre société porte sur les personnes en situation de handicap mental. Encore trop souvent, elles font face à des stéréotypes, à des discriminations, et à une forme d’invisibilité institutionnelle qui les empêche de prendre pleinement leur place en tant que citoyens à part entière.
Nous avons pris conscience de l’importance d’un changement de paradigme et de la nécessité d’une approche holistique de la problématique, fondée sur le droit et plus particulièrement les droits de ces concitoyen.ne.s.
Vous avez mis en avant l’évolution du cadre législatif et les nécessaires adaptations pour garantir une réelle autonomie aux personnes en situation de handicap mental. Il nous a aussi été rappelé – et évidemment nous en sommes conscient- que le combat pour l’inclusion doit être un engagement permanent. Et c’est aussi notre responsabilité. Également quant à l’accompagnement des familles dès l’annonce du diagnostic.
Il est clair que nous devons aller au-delà des textes et faire en sorte que les droits consacrés deviennent effectifs dans la vie quotidienne.
L’inclusion ne peut être complète sans une véritable intégration dans le monde du travail et de l’éducation. Pourtant, aujourd’hui encore, les taux de scolarisation et d’emploi des personnes porteuses d’une déficience mentale restent bien en deçà de la moyenne nationale.
Il faut inverser cette tendance et des exemples inspirants ont été apportés.
Un autre exemple, que je connais, c’est celui de la Ferme Nos Pilifs qui réussit à offrir des opportunités professionnelles réelles et valorisantes aux personnes en situation de handicap, en sublimant leurs compétences et en leur offrant un cadre adapté. Un modèle qui mérite d’être soutenu, multiplié et promu massivement.
Il a aussi été question de l’importance d’un enseignement spécialisé accessible et bien intégré dans le parcours éducatif global, permettant aux jeunes de se préparer au monde du travail tout en bénéficiant des aménagements nécessaires.
Car si des protections existent, elles restent encore trop souvent contournées ou mal appliquées. L’enjeu est donc double : adapter les dispositifs pour les rendre réellement inclusifs et sensibiliser les employeurs à la richesse que représente la diversité.
Une inclusion réussie passe par un accès garanti à des soins adaptés et à un accompagnement continu tout au long de la vie. Ce fut le sujet du troisième panel où on a insisté sur l’importance de soins de qualité et la réalité de la transversalité des soins, qui permettent aux personnes porteuses d’un handicap mental d’améliorer leur autonomie et leur qualité de vie. Il a aussi été souligné la nécessité de renforcer ces services et de garantir une prise en charge personnalisée, en tenant compte des spécificités de chaque personne.
Ce panel nous rappelle une chose fondamentale : le handicap mental ne disparaît pas à l’âge adulte. Il nécessite un suivi constant et quotidien, qui ne doit pas être une charge pour les familles mais une responsabilité collective de notre société.
Enfin, nous avons exploré une dimension souvent sous-estimée mais essentielle : le rôle du sport et de l’art dans l’inclusion.
Dans le dernier panel, on nous a présenté le formidable travail du Créahmbxl, qui permet à des artistes en situation de handicap mental d’exprimer leur talent et de trouver une place dans le paysage culturel. Pascal Duquenne, à travers son parcours exceptionnel, nous a montré que le handicap n’est pas une barrière à la réussite artistique. (Son engagement et sa carrière sont une inspiration pour nous tous).
Christine De Keersmaeker et Celine Ramaekers, de Special Olympics Belgium, ont, quant à elles, mis en avant l’impact du sport dans l’intégration des personnes porteuses d’une déficience mentale. Le sport n’est pas seulement un loisir, c’est un puissant vecteur de socialisation et d’estime de soi.
Ce colloque s’inscrit, en ces murs, dans une dynamique initiée par la Résolution déposée par le sénateur Philippe Dodrimont, avec le soutien de Special Olympics Belgium l’an dernier.
Cette résolution souligne des mesures concrètes à mettre en œuvre :
• Un recensement plus précis des personnes concernées, basé non sur des critères administratifs, mais sur leurs besoins réels.
• Une meilleure accessibilité des infrastructures sportives et culturelles.
• Une révision des dispositifs de soutien à l’emploi pour favoriser une intégration professionnelle effective.
• Une réflexion approfondie concernant le renforcement des aides aux soins et à l’accompagnement, notamment par la création de nomenclatures spécifiques à l’INAMI.
Mais une résolution ne suffit pas. Elle doit être suivie d’actions concrètes.
Car l’inclusion des personnes en situation de handicap mental ne doit plus être une simple promesse. Elle doit être une réalité tangible, portée par une volonté politique forte.
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/03/IMG_1007.jpg12901290Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-03-24 22:03:282025-03-24 22:03:28Colloque sur l’autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? – Intervention de Viviane Teitelbaum
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À l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, le Sénat a accueilli ce 21 mars un colloque intitulé « Autonomie et déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? », à notre initiative.
Cet événement s’inscrit dans la continuité de la résolution portée par le sénateur Philippe Dodrimont et adoptée en séance plénière le 17 mai 2024.
Soutenu par Special Olympics Belgium, ce colloque a réuni experts, associations, décideurs politiques et familles autour d’un objectif commun : améliorer concrètement l’inclusion des 165 000 personnes vivant avec une déficience intellectuelle en Belgique, en agissant notamment sur l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins et à la participation citoyenne.
Valérie De Bue, vice-présidente du Sénat, a ouvert ce colloque avec un message en rappelant l’importance de garantir à chaque personne en situation de handicap intellectuel sa pleine place dans notre société : accès aux droits, à l’éducation, à l’emploi, à la culture. Une société inclusive est une société plus juste.
Découvrez l’intégralité de son intervention ici
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
C’est avec une grande émotion et une immense fierté que je vous accueille aujourd’hui pour ce colloque intitulé « Autonomie et déficience mentale: comment favoriser l’inclusion ? ». Cette rencontre est bien plus qu’une discussion : c’est un engagement collectif, un pas vers une société plus juste, où chacun a sa place, indépendamment de ses capacités.
Met dit colloquium zetten we het inhoudelijke werk voort dat hier is aangevat, meer bepaald in het kader van het voorstel van resolutie dat we samen met Special Olympics Belgium hebben opgesteld. Dit initiatief, dat door de Senaat is aangenomen, streeft naar een betere inclusie van mensen met een mentale stoornis in onze samenleving. We willen daartoe concrete stappen zetten: het onderwijs toegankelijker maken, de professionele integratie vergemakkelijken, sportieve en culturele activiteiten aanmoedigen en aangepaste zorg verzekeren. Kortom, uit dit voorstel van resolutie blijkt onze vastberaden wil om woorden in daden om te zetten en daadwerkelijk het verschil te maken.
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Prenons l’exemple de Lou B., parrain de notre évènement. Ce jeune artiste talentueux, aveugle et atteint d’un trouble du spectre autistique, a su transformer son handicap en une force. Grâce à sa passion pour la musique et à un environnement bienveillant, il s’est révélé être un pianiste et chanteur exceptionnel, touchant le cœur du public lors de son passage dans « The Voice Belgique ». Son histoire illustre combien il est essentiel d’offrir des opportunités d’expression et de reconnaissance aux personnes en situation de handicap, car elles ont tant à apporter à notre société.
Aan de andere kant van de taalgrens herinnert voormalig minister Wivina Demeester, moeder van een zoon met het syndroom van Down en oprichtster van Monnikenheide, ons eraan hoe belangrijk de ondersteuning van de families is. Met dit dienstverleningscentrum creëerde ze een plek waar mensen met een mentale stoornis zich kunnen ontplooien, terwijl hun naasten even op adem kunnen komen. Het verhaal van Monnikenheide is een bron van inspiratie, uit een tijd waarin er nog weinig structuren of ondersteuning beschikbaar waren. Het bewijst bovendien dat er oplossingen kunnen worden gevonden voor een waardige opvang, aangepast aan de behoeften van iedereen.
L’histoire de Pascal Duquenne est également révélatrice du pouvoir de l’art et du spectacle comme outils d’inclusion. Acteur talentueux et artiste accompli, il a su prouver que le syndrome de Down n’était pas un frein à l’épanouissement personnel et professionnel. Récompensé pour son rôle marquant dans « Le Huitième Jour », il est aujourd’hui un modèle inspirant pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Son parcours démontre qu’avec le bon accompagnement et la reconnaissance de leurs talents, les personnes déficientes mentales peuvent exceller et participer pleinement à la société.
Quant à Quentin Parent, artiste du Créahmbxl, il illustre une autre facette de l’inclusion à travers l’expression théâtrale. Grâce à son engagement dans diverses productions artistiques, il montre que le handicap ne doit pas être un obstacle à la créativité. Le théâtre lui permet de s’exprimer librement, de renforcer son autonomie et de partager ses émotions avec le public. Son parcours nous rappelle à quel point l’accès aux arts est fondamental pour l’épanouissement de chacun.
Laten we het tot slot hebben over Celine Ramaekers, turnster en atlete bij Special Olympics Belgium. Met haar parcours bewijst ze dat sport een krachtige hefboom kan zijn voor inclusie. Door verschillende medailles te winnen op de Nationale Spelen en deel te nemen aan de Wereldspelen in Berlijn, is zij een toonbeeld van doorzettingsvermogen en succes. Haar inzet als ambassadrice voor inclusie in de sport getuigt van de positieve impact van deze initiatieven op welzijn en persoonlijke groei.
Le monde du travail constitue un enjeu crucial. Trop peu d’employeurs sont sensibilisés aux bénéfices de l’inclusion et hésitent encore à embaucher des personnes porteuses d’une déficience mentale. Pourtant, des initiatives existent : en Wallonie et à Bruxelles, comme c’est le cas avec la Ferme Nos Pilifs, des entreprises de travail adapté permettent à ces personnes de s’insérer professionnellement, tandis qu’en Flandre, des programmes offrent aux personnes en situation de handicap des opportunités d’apprentissage sur le terrain. Malgré ces efforts, beaucoup de travailleurs en situation de déficience mentale restent confrontés à des contrats précaires, à des rémunérations insuffisantes ou à des aménagements inadaptés à leurs besoins spécifiques.
Ik ben ervan overtuigd dat iedereen zijn plaats moet kunnen vinden op de arbeidsmarkt en gewaardeerd moet worden om zijn of haar capaciteiten. Bedrijven kunnen worden aangemoedigd om een inclusiever beleid te voeren, niet door overdreven verplichtingen, maar via concrete stimulansen, zoals een systeem van subsidies voor de aanpassing van de werkplek. Gelijke kansen moeten een drijvende kracht zijn in onze samenleving, en professionele inclusie is daar een essentieel onderdeel van.
Un autre défi majeur est la sensibilisation des collègues et des employeurs. De nombreux travailleurs en situation de déficience mentale se heurtent encore à des préjugés ou à un manque d’adaptations dans leur environnement professionnel. La mise en place de formations spécifiques à destination des employeurs et des équipes de travail, ainsi que des aides financières incitatives, peut favoriser une intégration plus fluide et durable.
Tot slot moet de toegang tot zorg en sociale ondersteuning worden verbeterd. In België blijft het zorgaanbod versnipperd over de verschillende regio’s en beleidsniveaus. Mensen met een mentale stoornis en hun families worden vaak geconfronteerd met een ware lijdensweg om de juiste zorg te verkrijgen. De wachttijden voor een plaats in een gespecialiseerd centrum lopen soms op tot verschillende jaren, en de toegang tot gezondheidswerkers die opgeleid zijn in de specifieke behoeften van deze patiënten, blijft ontoereikend.
Les soins médicaux et psychologiques doivent être adaptés aux besoins spécifiques des personnes avec une déficience mentale. Par exemple, la communication avec un patient atteint d’une déficience mentale requiert des méthodes différentes, adaptées à sa compréhension et à son rythme. De même, les suivis en santé mentale pour ces publics sont rares, alors même que de nombreuses personnes souffrent de troubles anxieux ou dépressifs liés à leur isolement social et aux difficultés qu’elles rencontrent au quotidien.
We moeten de toegankelijkheid van de zorg opnieuw bekijken door de procedures te vereenvoudigen, innovatie te stimuleren en zorgverleners te ondersteunen die hun praktijken willen aanpassen. De keuzevrijheid van de families moet worden gewaarborgd, zodat ze kunnen opteren voor oplossingen die het beste aansluiten bij de behoeften van hun dierbaren. Er is een collectieve inspanning nodig om ervoor te zorgen dat iedereen, waar hij of zij ook woont in België, toegang heeft tot medische en therapeutische zorg op maat van zijn of haar situatie.
L’autonomie des personnes en situation de déficience mentale ne peut être un simple vœu pieux. Elle doit être une priorité politique et sociale. L’inclusion n’est pas un acte de charité, c’est un droit fondamental. Nous devons œuvrer pour une société qui valorise la diversité et reconnaît le potentiel de chacun.
Vandaag biedt dit colloquium ons de kans om ideeën uit te wisselen, voorstellen te doen en vooral in actie te komen. Want alleen samen kunnen we een samenleving opbouwen waarin iedereen, ongeacht zijn of haar mogelijkheden, zich volledig kan ontplooien.
Merci à toutes et tous pour votre engagement. Place aux discussions, place aux solutions !
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/03/485828908_18094098214552822_2908389963145216122_n.jpg14401440Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-03-24 21:55:522025-03-24 22:03:55Colloque sur l'autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? - Intervention de Valérie De Bue
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Ce vendredi 21 février, Valérie De Bue a officiellement passé le relais après sept mois à la présidence ad interim du Sénat. Une période intense durant laquelle elle a œuvré pour moderniser l’institution.
Durant son mandat, Valérie De Bue a porté une réforme institutionnelle d’envergure : la fusion des services de la Chambre des représentants et du Sénat.
Elle a également cloturé des travaux mémoriels importants, avec la mise en lumière du rôle des chemins de fer belges dans les déportations durant la Seconde Guerre mondiale et la remise de 30 recommandations concrètes.
Sur le plan diplomatique, son mandat a été rythmé par de nombreuses rencontres avec des partenaires internationaux. Canada, France, Allemagne : autant de collaborations renforcées pour affirmer la place de la Belgique sur la scène internationale.
Lors de son dernier discours en tant que Présidente, Valérie De Bue a tenu à saluer l’ensemble des équipes du Sénat. Des juristes aux communicants, en passant par les collaborateurs politiques et les équipes logistiques, elle a souligné l’importance de leur engagement quotidien.
« Une institution n’est rien sans celles et ceux qui la font vivre. Derrière chaque séance plénière, chaque rapport, chaque réforme, il y a des femmes et des hommes engagés, qui garantissent, souvent dans l’ombre, le bon fonctionnement de cette maison. » a-t-elle déclaré.
Valérie De Bue a adressé ses vœux de succès à son successeur, Vincent Blondel, qui prend la tête d’une institution en pleine mutation.
Notre groupe ainsi que l’ensemble du Mouvement réformateur salue son engagement et son travail au service d’un Sénat plus moderne et plus efficace.
Retrouvez ici le discours prononcé par Valérie De Bue
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Beste personeelsleden van de Senaat,
Het is met ontroering dat ik u vandaag toespreek bij de overdracht van het voorzitterschap. Het was een eer en een voorrecht om deze functie op te nemen. Ik wil dan ook iedereen bedanken die heeft bijgedragen tot de goede werking van onze instelling.
À vous, Monsieur « le Président » Blondel, je souhaite tout le succès possible dans cette mission qui est désormais la vôtre. Vous prenez la tête d’une assemblée dont le rôle, est amené à évoluer.
Comme le disait Winston Churchill : « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. »
Zoals u weet, bepaalt het meerderheidsakkoord de afschaffing van de Senaat tegen 2029.
Une institution n’est rien sans celles et ceux qui la font vivre au quotidien. Aujourd’hui, pour ma dernière prise de parole au perchoir, je tiens à adresser un hommage appuyé à l’ensemble du personnel du Sénat.
Derrière chaque séance plénière, chaque commission, chaque rapport, il y a des femmes et des hommes qui, souvent dans l’ombre, assurent avec rigueur et engagement le bon fonctionnement de cette maison.
Onder jullie zijn er juristen die de teksten en procedures tot in de puntjes beheersen en daardoor de kwaliteit van het wetgevend werk waarborgen. Er zijn secretarissen en adviseurs die, dankzij hun expertise en onpartijdigheid, zorgen voor de continuïteit van de parlementaire werkzaamheden. Er zijn logistieke en technische diensten die gewoon onmisbaar zijn om onze zittingen in goede omstandigheden te kunnen laten plaatsvinden.
Il y a des communicants, qui veillent à ce que nos débats soient accessibles et compris du public. Il y a aussi les équipes du protocole, garantes du bon déroulement des cérémonies et des relations officielles. Nous pouvons également compter sur les personnes, qui nous assistent à l’étranger dans nos missions et facilitent nos échanges internationaux.
Enfin, il y a celles et ceux qui assurent le bon fonctionnement administratif du Sénat, depuis la gestion des ressources humaines jusqu’à la gestion financière, en passant par l’accueil, la documentation et les archives.
Je tiens à exprimer également mes remerciements au Directeur général et au Greffier, véritables chefs d’orchestre de notre institution, qui jonglent avec les dossiers, les urgences et parfois même avec notre impatience, le tout avec un flegme admirable !
Zonder uitzondering draagt ieder van hen bij tot de rijkdom en efficiëntie van deze instelling. De expertise die zij in de loop der jaren hebben opgebouwd, is kostbaar en moet meegenomen worden in de toekomstige fusie met de Kamer van volksvertegenwoordigers. Het is essentieel dat die overgang plaatsvindt met respect voor ieders loopbaan, vaardigheden en specificiteiten.
Cette période de transition ne doit en aucun cas faire oublier le travail remarquable accompli chaque jour par celles et ceux qui, par leur engagement et leur compétence, garantissent le bon fonctionnement de cette assemblée. Le Sénat, c’est avant tout vous.
Aux côtés des sénateurs, il y a aussi les collaborateurs politiques, qui jouent un rôle essentiel et souvent méconnu dans la vitalité du débat parlementaire. Ils assistent les élus dans la rédaction des textes, l’analyse des dossiers et la préparation des interventions en commission ou en séance plénière. Ils sont les chevilles ouvrières de nos travaux, apportant leur expertise, leur capacité d’analyse et leur engagement au service du débat démocratique.
Achter de schermen van het openbaar debat waken zij nauwlettend over het wetgevende aspect. Zij stellen onderbouwde argumenten op en zorgen ervoor dat de senatoren in staat zijn hun rol voluit te vervullen. Het zijn gepassioneerde vrouwen en mannen, vaak nog jong, die ook de toekomst van onze democratische instellingen belichamen.
Leur rôle doit être pleinement reconnu et valorisé, et je tiens aujourd’hui à les remercier pour leur engagement sans faille. Ils contribuent, chaque jour, à faire vivre cette maison et à donner du sens à nos travaux.
Pour ma part, ces 7 mois à la tête du Sénat ont été une expérience intense et enrichissante, que j’ai vécue du fond du cœur et avec un réel plaisir.
Ik verlaat deze functie met de voldoening dat ik een assemblee heb gediend waarvoor ik een diepe waardering heb, en met de overtuiging dat u, meneer de Voorzitter, dit werk vastberaden zult kunnen voortzetten.
Merci à toutes et tous pour votre engagement, et longue vie à notre démocratie.
Valérie De Bue
Présidente du Sénat
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/02/Design-sans-titre-1.png10801080Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-02-21 14:54:272025-02-22 10:25:45Valérie De Bue clôture sa présidence ad interim : une présidence marquée par l’action et la modernisation
L’Est de la République démocratique du Congo est en proie à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent. La ville de Goma est aujourd’hui le théâtre d’un conflit ouvert, marqué par une ingérence militaire étrangère et des violations massives des droits humains.
Des milliers de soldats rwandais soutiennent activement les rebelles du M23, violant la souveraineté de la RDC.
Plus de 400.000 déplacés fuient les combats, dans des conditions de survie précaires.
Les infrastructures civiles sont prises pour cible, menaçant la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
La Belgique doit agir et peser sur la scène internationale pour mettre fin à ces atrocités. C’est pourquoi nous déposons une proposition de résolution au Sénat belge pour :
Condamner fermement l’invasion rwandaise et exiger un retrait immédiat des troupes étrangères.
Demander une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et l’application de sanctions diplomatiques et économiques contre le Rwanda.
Renforcer l’aide humanitaire et soutenir les missions de maintien de la paix.
Ce n’est pas seulement une question de politique, mais d’humanité.
Nous appelons tous les parlementaires à soutenir cette résolution. Nous devons parler d’une seule voix : celle de la justice, de la paix et du respect du droit international.
Retrouvez ici le discours du chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven prononcé lors de la séance plénière du 21 février :
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Aujourd’hui, nous vous appelons à prendre position sur une crise d’une gravité extrême : la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Cette crise ne peut plus être ignorée. Depuis plusieurs mois, la ville de Goma ainsi que l’ensemble de la région frontalière entre la RDC et le Rwanda sont en proie à une escalade de violence qui dépasse le cadre d’un simple conflit local. Nous parlons ici d’une invasion déguisée, d’une violation flagrante du droit international, et d’un drame humanitaire qui appellent une réaction forte de notre part.
Des milliers de soldats de l’armée régulière rwandaise, en soutien au groupe rebelle du M23, ont franchi la frontière et sont directement impliqués dans les combats. Cette agression, dénoncée par de nombreux représentants au sein de l’Union européenne, constitue une atteinte intolérable à la souveraineté de la RDC. Face à cette situation, plusieurs grandes puissances occidentales ont conseillé à leurs ressortissants de fuir la ville de Goma, devenue un théâtre de guerre et ont rappelé leur personnel voir suspendu leur coopération.
Les chiffres sont accablants : plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année. Les infrastructures vitales sont détruites, plongeant des centaines de milliers de civils dans des conditions de survie précaires. L’ONU et d’autres organisations internationales craignent une extension du conflit, risquant d’embraser toute la région des Grands Lacs, alors même que la Mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays subit des assauts répétés et est régulièrement prise pour cible.
La Belgique, à travers son histoire et son engagement pour la stabilité de cette région, ne peut rester silencieuse.
Une résolution ambitieuse est dès lors nécessaire.
C’est dans ce contexte que nous avons signé cette proposition de résolution portée. Ce texte que nous examinons aujourd’hui poursuit différents objectifs, à savoir :
1. Condamner fermement l’invasion rwandaise et exiger le retrait immédiat des forces militaires étrangères de la République Démocratique du Congo.
2. Appeler à une nouvelle réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies, afin d’obtenir une condamnation explicite et des mesures contraignantes contre les responsables de ces violences.
3. Soutenir la MONUSCO dans leur mission de protection des civils et de stabilisation de la région.
4. Promouvoir des sanctions économiques et diplomatiques contre le Rwanda, incluant la suspension des accords commerciaux et financiers tant que ce pays n’aura pas cessé son soutien au M23.
5. Renforcer notre aide humanitaire, en collaboration avec l’Union européenne et les organisations non gouvernementales.
Mes chers collègues, au-delà des enjeux diplomatiques et stratégiques, c’est une question de responsabilité. La population congolaise attend de la communauté internationale qu’elle entende sa détresse et sa colère et qu’elle prenne pleinement ses responsabilités.
Aujourd’hui, il n’est pas exclusivement question de droit, mais avant tout et surtout : d’humanité. Les massacres, les exécutions sommaires, les violences sexuelles, les déplacements massifs de population ne peuvent être tolérés.
Il est de notre devoir de nous positionner avec fermeté. Cette résolution, loin d’être une simple déclaration de principe, est un appel à l’action. Elle engage la Belgique à peser sur la scène internationale, à utiliser les leviers diplomatiques et économiques pour mettre un terme à cette tragédie qui se déroule sous nos yeux.
Nous devons dépasser nos clivages politiques et parler d’une seule voix. La Belgique a toujours été un pays engagé pour la paix et la justice. En adoptant cette résolution, nous envoyons un signal clair : nous ne tolérerons pas l’impunité et nous défendrons, avec détermination, les principes du droit international et des droits de l’Homme.
Le fait que des propositions de résolutions similaires soient soumises dans plusieurs assemblées parlementaires de notre pays semble selon nous être une bonne chose. Cela renforce, en effet, le message que nous voulons délivrer. De plus, la portée des textes délivrés par notre haute assemblée demeure importante, notamment à l’étranger.
Je vous invite donc, Mesdames et Messieurs, à soutenir cette proposition de résolution.
Je vous remercie.
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/02/1.png10801080Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-02-21 14:38:362025-02-22 10:54:52Situation critique à l'Est du Congo : nous demandons une action immédiate !
Du 22 au 26 janvier, la sénatrice Véronique Durenne a participé à sa première session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), un organe clé de la démocratie européenne qui œuvre depuis 75 ans à la protection des droits humains et des valeurs fondamentales.
Créée en 1949, l’APCE réunit aujourd’hui 306 parlementaires issus des 46 États membres du Conseil de l’Europe. Elle joue un rôle majeur dans le renforcement des institutions démocratiques, le respect de l’État de droit et la promotion des libertés fondamentales. Elle a notamment été à l’origine de grandes avancées, comme l’abolition de la peine de mort en Europe ou l’accompagnement des pays de l’Est dans leur transition démocratique après 1989.
Tout au long de la semaine, les débats ont porté sur :
La situation politique en Géorgie : l’Assemblée a exprimé sa profonde inquiétude face au recul des droits fondamentaux dans le pays et s’est interrogée sur l’avenir de la délégation géorgienne au sein de l’APCE.
Les élections au Bélarus : un appel pressant a été lancé pour garantir la tenue d’élections libres et équitables, dans un contexte de forte répression politique.
Un engagement européen renforcé pour une paix durable en Ukraine : les parlementaires ont débattu de la nécessité de soutenir l’Ukraine face à l’agression russe et d’instaurer un nouvel ordre international basé sur le respect des règles et du droit international.
Régulation de l’influence étrangère et des entreprises militaires privées : en commission des questions juridiques et des droits de l’homme, plusieurs rapports ont mis en lumière les risques liés aux ingérences étrangères et à l’absence de cadre juridique clair pour les mercenaires et entreprises militaires privées.
Membre du groupe libéral ALDE, Véronique Durenne a pu échanger avec ses collègues européens sur ces défis majeurs. « L’Europe doit rester unie face aux menaces contre nos démocraties. L’APCE joue un rôle clé en tant que gardienne des droits fondamentaux, et il est essentiel que nous continuions à défendre ces valeurs communes », a-t-elle déclaré à l’issue de la session.
Enfin, cette semaine de travail s’est conclue par un moment de recueillement à l’occasion de la commémoration des 80 ans de la libération d’Auschwitz, un devoir de mémoire essentiel pour ne jamais oublier les horreurs du passé et lutter contre toute forme de haine et d’extrémisme.
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/02/Design-sans-titre.png10801080Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-02-03 15:56:462025-02-03 21:08:13Véronique Durenne participe à sa première session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe
Ce vendredi 17 janvier, le Groupe des Sages mis sur pied à l’initiative du Gouvernement fédéral a présenté au Sénat ses propositions sur les initiatives à prendre suite à l’implication des chemins de fer belges dans l’organisation de convois de déportation qui ont mené plus de 25.000 Juifs, Roms, prisonniers politiques et travailleurs forcés vers Auschwitz durant la Seconde Guerre mondiale.
Le groupe a ainsi adressé au Gouvernement 30 recommandations pour assumer collectivement cette page sombre de notre histoire, avec dignité et intégrité.
En décembre 2023, une étude du CegeSoma (le Centre d’Étude Guerre et Société des Archives de l’Etat) réalisée à la demande conjointe du Sénat et du Ministre de la Mobilité levait le voile sur l’implication des chemins de fer belges dans la Déportation de Juifs, des Roms, des prisonniers politiques et des travailleurs forcés durant la Seconde Guerre mondiale.
À la lumière de ces révélations, et considérant que ces faits relèvent d’une responsabilité collective historique, le Gouvernement fédéral a mis en place, sur proposition du Ministre de la Mobilité, un Groupe des Sages chargé de se pencher sur les suites à apporter aux conclusions de cette étude.
Le Groupe des Sages a été mandaté pour mener un travail sous trois volets : faire connaître vérité, assurer la transmission et proposer des formes de réparation.
Composé de douze membres aux profils variés en termes de genre, d’âge, de langue, de profil et de sensibilité, ce Groupe des Sages s’est réuni à huis clos à dix reprises entre le 27 mars et le 25 novembre 2024. Il a travaillé en totale autonomie, avec le soutien logistique du Sénat.
Le Groupe s’est fondé sur les conclusions de l’étude historique du CegeSoma, sur des auditions des acteurs concernés et sur des avis écrits. Il a notamment examiné les précédents belges et étrangers en matière de reconnaissance des traumatismes et de réparation. Il a entendu les parties prenantes pour formuler des suggestions d’actions à entreprendre en matière de réparation aux victimes, de transmission et de diffusion de la vérité historique. Les fruits de leurs travaux ont été consignés dans le rapport présenté ce vendredi 17 janvier.
Dans ses conclusions, le Groupe des Sages émet trente recommandations, privilégiant les actions concrètes et réalisables. Parmi elles, la poursuite, l’extension et le financement d’actions mémorielles, l’amélioration du statut des victimes, la présentation d’excuses officielles par la SNCB, la mise en œuvre de diverses actions de communication à destination du grand public et en particulier des jeunes générations, visant à faire connaître la réalité révélée par l’étude historique, le développement d’outils pédagogiques… Le Groupe souligne l’importance d’accentuer la coordination des dispositifs et initiatives existants en matière de mémoire, d’éducation et de renforcement de la citoyenneté, ainsi que leur évaluation.
Ces enseignements concernent, d’une part, le renforcement des règles de gouvernance, et, d’autre part, la formation du personnel du secteur public, au sens large, et du secteur privé, aux enjeux sociétaux et à l’esprit critique, et particulier à la gestion des dilemmes moraux. Ces mécanismes sont indispensables, insiste le Groupe, afin de préserver l’Etat de droit, la résilience démocratique de nos institutions, administrations et entreprises, et de garantir le respect des droits fondamentaux. Indispensables pour le présent et le futur, pour faire en sorte que ce passé ne se reproduise plus.
Le Groupe des Sages a remis ces recommandations au Gouvernement actuel. Il appelle à leur mise en œuvre. Elles devront ainsi figurer dans la prochaine Déclaration de politique générale.
Retrouvez ci-dessous le discours prononcé par la Présidente du Sénat Valérie De Bue
Mesdames et Messieurs,
Merci de votre présence et bienvenue au Sénat.
C’est un honneur particulier pour nous de vous accueillir ici aujourd’hui. Cette réunion marque un moment important dans le processus de réflexion sur un chapitre sombre de notre histoire : le rôle des chemins de fer belges pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment dans la déportation des Juifs, des Roms, des prisonniers politiques et des travailleurs forcés. Le Sénat a joué un rôle clair dans la genèse du Groupe des Sages.
Tout a commencé par une question parlementaire en 2018 sur le rôle de la SNCB pendant la Seconde Guerre mondiale. La réponse était claire : une recherche historique était essentielle. En 2019, la Chambre a adopté une résolution appelant à une étude indépendante. Ensuite, Monsieur François Bellot, ministre de la Mobilité de l’époque, a adressé une demande au Sénat, sous la présidence de Monsieur Brotchi et de Madame Laruelle respectivement, de faciliter cette recherche. Le Sénat a reconnu l’importance de cette mission et l’a assumée avec responsabilité.
Après une période de préparation, quelque peu retardée par la pandémie de COVID, le Sénat, sous la présidence de Madame D’Hose, et le gouvernement fédéral ont confié en janvier 2022 au CegeSoma la mission formelle d’une recherche approfondie, non seulement sur la déportation des Juifs, mais aussi des Roms, des prisonniers politiques et des travailleurs forcés. En décembre 2023, le chercheur Nico Wouters a présenté les résultats ici au Sénat.
Le ministre Gilkinet a ensuite souligné, au nom du gouvernement fédéral, la nécessité d’une suite appropriée à cet important rapport de recherche. C’est ainsi que le Groupe des Sages a été créé, avec la mission de réfléchir à des mesures concrètes. Le Groupe a pu compter sur le soutien logistique du Sénat pour l’organisation et le soutien des réunions.
La composition du Groupe a fait l’objet d’une grande attention, avec un souci d’équilibre en termes de langues, de genre, d’origine et d’expertise. Sous la direction compétente de Madame Tulkens et grâce à la précieuse expertise de Monsieur Wouters, le Groupe a reçu un mandat important et complexe : comment pouvons-nous, en tant que société, faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais ? Comment honorer les victimes de manière respectueuse ? Comment pouvons-nous reconnaître la souffrance et favoriser la réparation ? Et, peut-être le plus important, comment transmettons-nous ces leçons essentielles aux générations futures ?
Le Sénat étudiera les recommandations du Groupe des Sages avec la plus grande attention et cherchera des moyens concrets de contribuer à la mise en œuvre et à la diffusion des recommandations, en commençant par une présentation du rapport par le Groupe des Sages, suivie d’un échange de vues lors d’une des prochaines réunions de la Commission des Affaires institutionnelles.
Permettez-moi de conclure en affirmant, Mesdames et Messieurs, que le Sénat est fier d’avoir joué un rôle dans ce processus crucial de recherche historique et de réflexion. Il est d’une importance capitale que nous continuions à tirer les leçons du passé afin de construire un avenir meilleur, un avenir dans lequel de telles tragédies ne se reproduiront plus jamais.
Je donne maintenant volontiers la parole à Madame Françoise Tulkens, présidente du Groupe des Sages, et à Monsieur Guido Gryseels, vice-président du Groupe, pour un exposé sur les conclusions et les recommandations. Ensuite, le ministre Gilkinet prendra la parole, après quoi il y aura une séance de questions pour la presse.
Je vous remercie.
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/01/IMG_8885.jpg12601290Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-01-18 11:33:482025-01-18 11:33:48Implication des chemins de fer belges dans les déportations durant la Seconde Guerre Mondiale : le Groupe des Sages remet ses conclusions au Gouvernement fédéral
La fusion des administrations de la Chambre des représentants et du Sénat vient d’être approuvée, marquant une étape majeure dans la modernisation du Parlement fédéral.
Cette initiative, portée par Valérie De Bue, présidente du Sénat et soutenue par Peter De Roover, président de la Chambre (N-VA), incarne une vision commune d’efficacité, de rationalisation et de modernisation des institutions.
Le groupe MR au Sénat, mené par son chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven, a soutenu dès le départ cette proposition de notre présidente d’assemblée.
Depuis sa prise de fonctions, Valérie De Bue a fait preuve de détermination pour moderniser l’institution. Cette fusion, qui rassemblera d’ici la fin de l’année les 750 fonctionnaires des deux assemblées sous un même employeur, est une première en Belgique. Elle permettra de créer une structure administrative unifiée, dotée d’un statut unique pour le personnel et d’un budget commun.
« Cette fusion, que j’ai portée avec conviction, est une opportunité unique de mutualiser nos ressources tout en respectant les droits des employés. Elle représente une réponse concrète aux exigences actuelles d’efficacité et de modernisation », a déclaré Valérie De Bue.
Avec cette fusion, le personnel des deux assemblées travaillera selon une mission commune, au service à la fois de la Chambre et du Sénat. Des réformes ambitieuses prévoient également un fonds d’investissement pour la gestion commune des infrastructures parlementaires d’ici 2026. L’ensemble des modalités pratiques et juridiques sera défini dans les mois à venir, en concertation avec les fonctionnaires.
En dépassant les clivages politiques, le MR montre une fois de plus qu’il est un acteur incontournable pour relever les défis institutionnels du pays. Cette modernisation parlementaire ne préfigure pas la fusion des deux chambres, mais renforce leur efficacité tout en respectant les cadres constitutionnels.
https://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2025/03/485828908_18094098214552822_2908389963145216122_n.jpg14401440Olaf Vanhttps://www.mrsenat.be/wp-content/uploads/2023/09/Logo-senat.jpgOlaf Van2025-01-09 20:54:162025-03-26 19:02:07La Chambre et le Sénat approuvent la fusion de leurs administrations : un Parlement fédéral modernisé et efficace !
Le Sénat adopte la résolution du MR : soutien total à l’Ukraine, pression maximale sur la Russie
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf Van.
Ce vendredi 28 mars, à l’occasion du triste anniversaire des trois ans de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, le groupe MR au Sénat a fait adopter une proposition de résolution affirmant son soutien indéfectible à l’Ukraine et à sa population.
Ce vendredi 28 mars, à l’occasion du triste anniversaire des 3 ans de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, le groupe MR au Sénat a fait adopter une proposition de résolution marquant son soutien indéfectible à l’Ukraine et à sa population. Plus de naïveté. Plus de demi-mesure. L’Europe doit assumer un rapport de force avec la Russie.
Portée par notre chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven et nos sénateurs Valérie De Bue et Jean-Paul Wahl, cette résolution insiste sur la nécessité de renforcer l’aide militaire, économique et humanitaire à l’Ukraine, d’intensifier les sanctions contre la Russie et ses alliés, et de garantir une réponse diplomatique forte pour faire face aux menaces qui pèsent sur la sécurité européenne.
« La guerre en Ukraine n’est pas une guerre lointaine. C’est une guerre contre nos valeurs. Elle nous impose de sortir d’un confort géopolitique illusoire : la paix durable passe par la victoire ukrainienne » déclare Gaëtan Van Goidsenhoven.
Voici quelques chiffres qui ne traduisent pas seulement l’ampleur du conflit, mais aussi le basculement historique d’une Europe qui refuse de subir :
Le Président du Mouvement réformateur Georges-Louis Bouchez l’affirmait à l’issue du sommet de la Démocratie : « L’Europe ne peut plus être la passagère naïve du monde d’hier. Elle doit se doter d’une véritable puissance stratégique ».
Notre résolution condamne explicitement les crimes de guerre, les attaques contre les civils et les infrastructures, ainsi que l’utilisation du viol comme arme de guerre, tout en rappelant l’urgence de documenter ces crimes et de poursuivre leurs auteurs, notamment à travers la Cour pénale internationale et un tribunal spécial pour le crime d’agression.
« Nous ne pouvons fermer les yeux sur les violences sexuelles massives, les déportations forcées, et les violations systématiques des droits humains. Les femmes, premières victimes invisibles de ce conflit, doivent être au cœur des préoccupations de la justice internationale. » souligne Valérie De Bue.
Avec cette résolution, le MR demande au gouvernement fédéral de :
Le MR, plus que jamais, assume son rôle de force progressiste et responsable, en Belgique comme en Europe.
Retrouvez ici l’intervention complète de Gaëtan Van Goidsenhoven
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Trois ans.
Trois ans que l’Ukraine résiste, seule en première ligne, contre l’une des armées les plus brutales de notre époque. Trois ans que les Ukrainiens paient de leur sang et de leur liberté. Trois ans que nous regardons la Russie détruire des villes entières, assassiner des civils, violer des femmes, kidnapper des enfants. Trois ans que nous disons : « Nous soutenons l’Ukraine. »
Mais aujourd’hui, il faut aller plus loin. Parce que si nous soutenons vraiment l’Ukraine, alors nous devons l’aider à gagner. Si nous soutenons vraiment l’Ukraine, alors nous devons dire clairement que tout accord de paix qui légitimerait l’agression de Moscou est inacceptable. Si nous soutenons vraiment l’Ukraine, alors nous devons cesser de mesurer notre engagement à l’aune de notre lassitude.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas ici pour commenter l’histoire, mais pour peser sur son cours. Aujourd’hui, nous avons un choix à faire : céder aux voix du renoncement, aux sirènes de la résignation, ou affirmer, avec force et clarté, que nous ne trahirons ni l’Ukraine, ni l’Europe, ni nous-mêmes.
Ce conflit est un test. Un test pour nous, Européens. Un test pour notre détermination, pour notre solidarité, pour notre capacité à comprendre que ce qui se joue là-bas décidera de notre avenir ici.
Car ne nous y trompons pas : ce n’est pas seulement l’Ukraine que la Russie cherche à soumettre. C’est l’Europe tout entière qu’elle veut voir s’effondrer sous le poids de ses divisions et de sa faiblesse.
Soyons clairs : l’agression russe n’est pas une guerre comme une autre. Ce n’est pas un conflit entre États, une dispute de frontières. C’est une tentative brutale et méthodique de démantèlement d’un État souverain. C’est une déclaration de guerre aux principes mêmes qui fondent l’Europe et l’ordre international. Laisser Poutine gagner, c’est valider la loi du plus fort. C’est dire à chaque dictateur qu’il peut envahir son voisin s’il a assez de chars et de missiles. C’est condamner l’Europe à l’instabilité, à l’insécurité et, tôt ou tard, à la guerre.
Chers collègues,
Nous nous sommes trop souvent raconté des histoires.
En 2014, après l’annexion de la Crimée, nous avons pensé que Poutine se contenterait de ce territoire et que quelques sanctions suffiraient à le dissuader d’aller plus loin.
En 2022, lorsqu’il a lancé son offensive contre Kiev, nous avons espéré qu’il se heurterait à un échec rapide ; que l’Ukraine tiendrait et qu’en quelques semaines, quelques mois tout au plus, la Russie se retirerait, humiliée.
En 2023 et 2024, nous avons cru que les contre-offensives ukrainiennes allaient définitivement inverser le cours de la guerre.
Et nous sommes là, en 2025, à constater que la guerre continue. Que les lignes bougent peu, que les morts s’accumulent, que le soutien international vacille. Que les États-Unis hésitent. Que l’Europe, qui promet beaucoup, tarde parfois à livrer.
Nous sommes là, en 2025, à entendre des voix nous dire qu’il faut maintenant négocier, qu’il faut trouver un accord avec Moscou, que la guerre coûte trop cher, que l’Ukraine doit faire des concessions.
Mais je vous le demande : quelles concessions ?
L’Ukraine devrait-elle abandonner Donetsk et Louhansk ? Devrait-elle accepter que des millions de ses citoyens vivent sous une occupation russe brutale ? Devrait-elle tourner la page sur les massacres de Boutcha, d’Irpin, de Marioupol ?
Soyons sérieux.
Nous savons tous ce qui arriverait si nous poussions l’Ukraine à un « compromis » aujourd’hui. Ce serait un Minsk 3, une trêve temporaire, un gel des positions qui ne ferait que préparer la prochaine offensive russe, dans un an, dans cinq ans, dans dix ans.
Nous avons déjà vécu cela. Nous avons vu ce que les accords de Minsk ont produit après 2014 : un conflit larvé, des violations incessantes, puis une invasion totale.
Alors aujourd’hui, je vous le dis avec gravité : si nous laissons l’Ukraine perdre, nous préparerons notre propre défaite.
Chers collègues,
Nous sommes à un tournant. L’Europe n’a plus le droit d’être naïve.
L’histoire nous regarde. Ce que nous ferons – ou ne ferons pas – dans les mois à venir décidera de l’avenir de l’Ukraine, mais aussi du nôtre. Car ne nous y trompons pas : ce conflit n’est pas un affrontement lointain entre deux pays. Il est une épreuve pour l’Europe, pour l’Occident mais aussi pour la Belgique.
Car que nous apprend l’histoire ? Qu’aucune dictature ne s’arrête d’elle-même. Que chaque concession faite à un agresseur nourrit sa prochaine agression. Que chaque faiblesse nourrit sa prochaine audace.
Nous avons déjà trop tardé. Il a fallu l’horreur de Boutcha pour que nous comprenions qu’aucune négociation avec Poutine n’est possible. Il a fallu l’attaque contre la centrale de Zaporijjia pour que nous saisissions la gravité de la menace nucléaire. Il a fallu le sabotage des infrastructures énergétiques européennes pour que nous réalisions que nous étions aussi en guerre – même si nos villes ne brûlent pas.
Aujourd’hui, nous devons aller plus loin.
Dès lors, nous devons renforcer immédiatement notre soutien militaire. Pas demain, pas dans six mois, mais maintenant. L’Ukraine a besoin de munitions, de systèmes de défense aérienne, d’avions de combat. Elle a besoin d’armes pour tenir, et d’armes pour avancer.
Nous devons durcir nos sanctions. Non, la Russie n’est pas « à bout de souffle ». Non, le régime de Poutine ne vacille pas. Oui, il a subi des pertes colossales, mais il compense par la terreur et par une économie de guerre soutenue par la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Tant que Moscou pourra financer son effort de guerre, tant que ses entreprises pourront contourner nos sanctions en passant par des pays tiers, la guerre continuera.
Nous devons garantir à l’Ukraine son adhésion à l’Union européenne. Parce que l’Europe ne peut plus se permettre de rester à mi-chemin. Parce qu’un pays qui se bat pour défendre nos valeurs doit être accueilli parmi nous. Parce que c’est le seul signal de long terme qui puisse dire à la Russie : « Vous avez perdu. »
Enfin, nous devons nous préparer.
Car si l’Ukraine tombe, personne ne sait où s’arrêtera la Russie.
Certains pensent que l’OTAN suffira à dissuader toute nouvelle aventure militaire de Moscou. Peut-être. Mais peut-être pas.
Si demain, des « séparatistes » pro-russes apparaissent en Estonie, en Lettonie, en Moldavie, en Géorgie, que ferons-nous ?
Si demain, Moscou teste notre solidarité en provoquant une crise aux frontières de la Pologne ou de la Roumanie, serons-nous prêts à répondre ?
Nous devons comprendre une chose essentielle : nous sommes entrés dans une ère où la guerre n’est plus une hypothèse lointaine, mais une possibilité tangible.
Cela signifie que l’Europe doit se réarmer, et vite.
Cela signifie aussi que nous devons renforcer notre industrie de défense, mutualiser nos efforts, cesser d’attendre que les États-Unis fassent le travail à notre place.
Cela signifie, enfin, que la Belgique aussi doit prendre ses responsabilités. Augmenter notre budget militaire n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Contribuer à la défense de l’Ukraine, c’est investir dans notre propre sécurité.
Chers collègues,
Je sais que certains d’entre vous se disent que ce discours est trop alarmiste ; que ce type de résolution n’a pas sa place dans cet hémicycle.
Mais demandez-vous ceci : si nous avions tenu ces propos en 2014, en 2015, en 2016, peut-être que nous n’en serions pas là aujourd’hui. Demandez-vous comment les familles assiégées depuis trois, les soldats se sacrifiant au front accueilleront la nouvelle de notre soutien, celui du Sénat de Belgique. Est-ce réellement si inutile ?
Nous n’avons pas le droit de répéter les erreurs du passé.
Nous devons être lucides. Nous devons être fermes.
Nous devons soutenir l’Ukraine non pas par charité, non pas par émotion, mais parce que c’est notre intérêt stratégique. Parce que ce combat est celui de la liberté contre la dictature. Parce que nous n’avons pas d’autre choix si nous voulons préserver la paix sur notre continent.
C’est pourquoi la résolution que je dépose aujourd’hui est une nécessité. Elle est un engagement ferme, sans ambiguïté. Elle condamne, avec la plus grande fermeté, l’agression russe et ses crimes de guerre. Elle appelle à intensifier notre soutien à l’Ukraine – militairement, économiquement, diplomatiquement. Elle exige que la Belgique et l’Union européenne renforcent les sanctions contre la Russie et ses alliés. Elle affirme que la paix ne peut pas être un marché de dupes où l’Ukraine serait contrainte de céder ses territoires pour acheter un cessez-le-feu temporaire. Enfin, elle s’inscrit dans la droite ligne des 3 résolutions déjà adoptées par notre assemblée lors de la législature précédente et souligne, par la même occasion notre constance.
Alors je vous le dis, avec force : adoptons cette résolution. Renforçons notre engagement. Restons aux côtés de l’Ukraine jusqu’à la victoire.
Et que plus jamais, l’histoire ne puisse dire de nous que nous avons manqué à notre devoir.
Viviane Teitelbaum porte la voix des femmes afghanes au Sénat : Adoption d’une résolution contre l’apartheid fondé sur le sexe ou le genre imposé par les talibans en Afghanistan
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf Van.
Ce vendredi 28 mars en séance plénière, le groupe MR au Sénat a fait adopter une résolution dénonçant avec fermeté la situation dramatique des femmes en Afghanistan sous le régime des talibans.
« Les talibans ont transformé l’Afghanistan en prison pour la moitié de sa population. Invisibles et désormais silencieuses, les femmes sont victimes d’une régression alarmante et intolérable qui répond à la définition d’apartheid fondé sur le sexe », explique Viviane Teitelbaum. Il ne s’agit pas de discrimination, mais d’ un système de gouvernance fondé sur l’effacement des femmes.
Les faits sont accablants :
– 1,1 million de filles exclues de l’enseignement secondaire ;
– 0 femme dans les institutions publiques ou judiciaires ;
– 18 % des Afghanes n’ont rencontré aucune femme en dehors de leur famille depuis trois mois ;
– 68 % d’entre elles déclarent une santé mentale « mauvaise » ou « horrible » ;
– En 2023, près de 30 % des filles de moins de 18 ans étaient déjà mariées, dont près de 10 % avant l’âge de 15 ans
Les talibans interdisent désormais aux femmes de se déplacer seules, de travailler, de se rendre dans des lieux publics, elles ne peuvent plus faire entendre leur voix en public, chanter ou lire à voix haute, ni même entendre d’autres femmes dans l’espace public.
Par cette résolution, le MR demande au gouvernement fédéral de :
– D’exiger des Nations unies la reconnaissance de l’apartheid sexuel ou de genre comme crime contre l’humanité;
– Renforcer les sanctions diplomatiques et économiques ciblant les talibans ;
– Conditionner l’aide internationale au respect des droits des femmes
– Renforcer l’accueil et la protection des militantes afghanes
Viviane Teitelbaum : « Reconnaître et combattre l’apartheid fondé sur le sexe est un combat pour les droits humains universels, un combat pour la justice et la dignité. Ne laissons pas éteindre leur voix, disparaître leurs visages ».
Gaëtan Van Goidsenhoven, chef de groupe MR au Sénat, conclut : « Refuser d’agir, c’est consentir à la barbarie. Cette résolution est un signal fort : la Belgique ne détournera pas le regard ».
Le Mouvement réformateur réaffirme que les droits des femmes ne sont pas négociables, et que la lutte pour la dignité humaine ne s’arrête pas à nos frontières.
Retrouvez ici l’intervention complète de Viviane Teitelbaum :
Monsieur le Président, Cher.e.s collègues,
Il y a trois ans, en août 2021, le monde regardait avec effroi les talibans reprendre Kaboul, s’emparer du pouvoir, entraînant une régression rapide et alarmante des droits humains et des droits des femmes. Depuis, la situation des femmes afghanes continue de se détériorer sous les yeux du monde entier.
Le régime des talibans ne s’est pas contenté de restreindre les droits des femmes. Pour les femmes et les filles de ce pays, il ne s’agit pas d’une simple régression mais d’un véritable système organisé et institutionnalisé d’oppression fondé sur le sexe, qui vise à exclure les femmes et les filles de la vie publique, à les priver de leurs droits fondamentaux et, in fine, à les effacer de la société.
Elles ne peuvent plus aller à l’école, à l’université. Elles ne peuvent plus travailler. Elles ne peuvent plus se soigner, ni soigner les autres. Elles ne peuvent plus se déplacer seules, ni même se rendre dans un parc. Elles doivent se couvrir entièrement lorsqu’elles quittent leur domicile, jusqu’à mettre un masque sur la bouche. Elles ne peuvent plus faire entendre leur voix en public, chanter ou lire à voix haute. Le gouvernement taliban a transformé l’Afghanistan en une immense prison pour la moitié de sa population. Invisibles et désormais silencieuses.
Il faut une réponse internationale. Nous devons nommer ce crime pour ce qu’il est : un apartheid sexuel ou de genre.
L’apartheid, tel que défini par le droit international, n’est pas limité à la race. La Convention internationale de 1973 sur la répression du crime d’apartheid et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale définissent l’apartheid comme un système institutionnalisé de domination et d’oppression systématique d’un groupe sur un autre, dans l’intention de maintenir ce système.
Pour Annie Sugier, présidente de la ligue internationale des droits des femmes, le parallèle entre l’Afrique-du-Sud et l’Afghanistan ou l’Iran s’impose : il y a dans les deux cas « un système institutionnalisé qui se fonde sur une séparation et une inégalité », la définition de l’apartheid.
L’ONU, des juristes internationaux, des organisations de défense des droits humains reconnaissent aujourd’hui que ce qui se passe en Afghanistan correspond exactement à cette définition.
Ce n’est pas une simple série de lois misogynes. C’est un système de gouvernance fondé sur l’effacement des femmes. Le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation en Afghanistan, Richard Bennett, l’a clairement exprimé : « L’institutionnalisation de l’oppression des femmes en Afghanistan n’est pas une simple discrimination, c’est un apartheid de genre. Un système conçu pour exclure, dominer, terroriser les femmes. »
L’interdiction d’étudier touche aujourd’hui plus de 80 % des filles du pays. L’accès à l’université leur est interdit. L’interdiction de travailler a contraint les femmes à quitter les administrations, les entreprises et les organisations humanitaires, les condamnant ainsi à la dépendance économique et à l’invisibilité. L’interdiction de circuler est tout aussi implacable : elles ne peuvent pas voyager sans un homme de leur famille, ni prendre un vol intérieur sans tuteur, ni même marcher seules dans la rue. L’interdiction de parler et d’être entendue est un pas de plus vers leur effacement. En octobre 2024, une nouvelle directive leur a même interdit d’entendre d’autres femmes dans l’espace public.
Enfin, l’interdiction d’exister est devenue une réalité implacable. Elles sont emmurées vivantes chez elles. Un système qui réduit une moitié de la population à l’état de fantôme n’est pas par ignorance, et ce n’est ni une déficience, ni même une carence ou une absurdité, c’est une barbarie.
Ces interdictions ne sont pas seulement des atteintes aux droits fondamentaux. Elles ont des conséquences tragiques et immédiates. L’explosion des mariages forcés et précoces est l’une des plus dramatiques. En 2023, près de 30 % des filles de moins de 18 ans étaient déjà mariées, dont près de 10 % avant l’âge de 15 ans et parfois elles sont vendues dès l’âge de 6 ans à des hommes plus âgés pour nourrir leurs familles.
Privées d’éducation, ces jeunes filles sont enfermées dans des foyers où elles deviennent des servantes ou des esclaves sexuelles. L’interdiction de l’accès aux soins et les mariages forcés font exploser le nombre de grossesses précoces. D’après ONU femmes, d’ici 2026, les grossesses forcées augmenteront de 45 % et la mortalité maternelle de 50 %.
De plus, 68% pour cent des femmes afghanes déclarent souffrir de détresse mentale sévère. Cent quarante suicides de femmes ont été recensés en 27 mois. Et combien de suicides que nous ne saurons jamais, car dans une société où les femmes n’ont plus de voix, même leur mort passe sous silence. Nous assistons à un véritable féminicide d’État, un crime dont la seule finalité est l’effacement d’un sexe du corps social.
Parce que nous ne pouvons pas rester spectateurs, spectatrices, notre résolution demande au gouvernement fédéral d’exiger des Nations unies la reconnaissance de l’apartheid sexuel ou genre comme crime contre l’humanité. Nous devons durcir les sanctions contre les talibans, et faire du respect des droits des femmes et des filles une condition essentielle à notre niveau d’engagement avec les talibans dans tous les domaines, y compris dans le cadre de l’aide humanitaire. Nous devons renforcer l’accueil et la protection des militantes afghanes en danger.
Et surtout, nous devons être cohérent.e.s. Pas une once de légitimité, pas un compromis avec un régime qui asservit les femmes.
Chères, chers collègues,
N’ayant plus nulle part où se réfugier, victimes de viols collectifs et de tortures si elles sont emprisonnées, et les talibans ont dissous tous les mécanismes destinés à protéger les femmes contre un taux extrêmement élevé de violences domestiques. L’Afghanistan est aujourd’hui la situation la plus extrême pour les femmes.
A l’instar du courage des Afghanes, qui dans la foulée de la promulgation de la loi qui leur impose de cacher leur visage et éteindre leur voix, se sont filmées en train de chanter, nous devons agir.
A l’instar de Richard Bennet, le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Afghanistan qui a déclaré devant le Conseil des droits de l’homme que le système institutionnalisé d’oppression fondée sur le genre des talibans serait constitutif d’un crime contre l’humanité, et rappelant qu’en Iran aussi la répression contre les femmes est systémique, nous devons agir.
Nous devons poser un acte fort. Refuser à notre niveau d’être complices de cette situation, et exiger que ce crime soit reconnu et combattu.
Il faut reconnaître et mettre fin à l’apartheid fondé sur le sexe. Ce combat pour les droits des femmes Afghanes, et au-delà, pour les femmes iraniennes aussi, et partout, est un combat pour les droits humains universels, un combat pour la justice et la dignité.
Je vous remercie.
Colloque sur l’autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? – Courrier de Philippe Dodrimont
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf Van.
Alors que se clôturait le Colloque sur l’autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ?, la sénatrice Viviane Teitelbaum a aussi rendu hommage à l’initiateur de ce colloque, son collègue Philippe Dodrimont. Pour des raisons de santé, ce dernier n’a malheureusement pas pu être présent au Sénat ce 21 mars. Mais son engagement en faveur d’une société plus inclusive, porté notamment à travers la résolution adoptée le 17 mai 2024, a été le moteur de cette initiative. Viviane Teitelbaum a donc pris la parole pour lire un message qu’il a souhaité adresser à l’ensemble des participants.
Courrier de Philippe Dodrimont – Conclusion du colloque
Madame la Vice-Présidente du Sénat,
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les orateurs,
Chers participants,
C’est avec une grande émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui, bien que ce soit à distance et non depuis cette tribune où j’aurais tant aimé être présent à vos côtés. Croyez bien que mon absence est indépendante de ma volonté, et que je partage en pensée chaque échange, chaque témoignage, chaque engagement qui ont marqué cette journée.
Il y a quelques mois, lorsque j’ai eu l’honneur de déposer la proposition de résolution pour améliorer l’intégration des personnes porteuses d’une déficience mentale, c’était avec la conviction profonde qu’un changement était nécessaire et possible. Cette conviction, je ne l’ai pas portée seul. Elle est née des rencontres que j’ai faites sur le terrain, avec des familles, des associations, des éducateurs, des sportifs, des artistes, mais surtout avec ces hommes et ces femmes qui, malgré les obstacles, nous démontrent chaque jour qu’ils ont leur place pleine et entière dans notre société.
Ce colloque en est la preuve vivante : les idées avancent, les consciences évoluent, et la volonté d’agir est bien réelle. En unissant nos forces, nous avons le pouvoir de traduire cette volonté en actions concrètes.
L’inclusion ne doit pas être une promesse sans lendemain. Elle ne doit pas être une faveur accordée, mais un droit garanti. Et elle ne doit pas être vue comme un défi uniquement pour les personnes concernées, mais bien comme une richesse collective qui profite à toute notre société.
Aujourd’hui, nous avons posé des bases solides. Mais ce qui compte maintenant, c’est ce que nous allons en faire.
Je forme le vœu que les débats de cette journée nourrissent des engagements durables. Que les décisions politiques qui suivront s’inspirent des propositions formulées ici. Et que chacun d’entre nous, à sa manière, continue à porter cette cause.
Parce qu’au-delà des lois et des institutions, c’est par nos choix quotidiens, par notre manière de considérer l’autre, de lui donner sa place, que nous construirons une société réellement inclusive.
Je tiens à remercier chaleureusement les intervenants, le personnel du Sénat et toutes celles et ceux qui, aujourd’hui, ont partagé leurs idées et leurs expériences. Je vous assure que, même si je ne suis pas parmi vous aujourd’hui, mon engagement demeure total. La période de maladie que je traverse me permet aussi de mesurer ô combien il est nécessaire de pouvoir compter sur les autres pour affronter toute situation invalidante.
Les personnes les plus fragiles doivent être au cœur de nos préoccupations. Elles doivent savoir à quel point nous pensons à elles, en ce moment.
Et je vous donne rendez-vous, non pas dans un an, non pas dans dix ans, mais dès demain, pour continuer ensemble à transformer nos ambitions en réalités.
Avec toute mon amitié et ma reconnaissance,
Philippe Dodrimont
Colloque sur l’autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? – Intervention de Viviane Teitelbaum
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf Van.
Le 21 mars, à l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, le Sénat a accueilli le colloque « Autonomie et déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? » à notre initiative.
Cet événement s’inscrit dans la suite de la résolution portée par le sénateur Philippe Dodrimont, adoptée en séance plénière le 17 mai 2024. Experts, associations, responsables politiques et familles se sont réunis pour aborder les défis majeurs que rencontrent les 165 000 personnes vivant avec une déficience intellectuelle en Belgique, autour de thématiques clés comme l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins et à la vie citoyenne.
Pour conclure cette journée d’échanges, la sénatrice Viviane Teitelbaum a rappelé que l’inclusion des personnes porteuses d’un handicap intellectuel n’est pas un simple idéal, mais une exigence démocratique. En insistant sur la nécessité de traduire les engagements politiques en actions concrètes, elle a souligné l’importance de créer des environnements accessibles, de lutter contre les discriminations systémiques et de reconnaître pleinement la citoyenneté de chacun. Sa prise de parole a réaffirmé la volonté du MR de placer l’humain et la dignité au cœur de ses priorités politiques.
Retrouvez ici son intervention complète
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
En clôturant cette journée riche en échanges et en témoignages, je tiens tout d’abord à exprimer au nom de mon groupe, ma profonde gratitude envers l’ensemble des intervenant.e.s et organisateurs qui ont permis la tenue de ce colloque. Votre engagement est un moteur essentiel pour construire une société plus inclusive, plus juste et plus respectueuse de chacun.
Je suis désolée de n’avoir pu suivre en présentiel tous les débats, – je remplace mon collègue GVG qui regrette de ne pouvoir être là, mais je sais que ce fut une journée intense, marquée par des interventions de grande qualité, qu’il est nécessaire de mettre en lumière et de porter hors de ces murs.
Vous avez partagé des réflexions, des expériences et des solutions concrètes pour répondre à une question fondamentale : comment favoriser l’inclusion des personnes porteuses d’une déficience mentale ?
Cette journée a commencé en abordant une question essentielle : c’est à dire le regard que notre société porte sur les personnes en situation de handicap mental. Encore trop souvent, elles font face à des stéréotypes, à des discriminations, et à une forme d’invisibilité institutionnelle qui les empêche de prendre pleinement leur place en tant que citoyens à part entière.
Nous avons pris conscience de l’importance d’un changement de paradigme et de la nécessité d’une approche holistique de la problématique, fondée sur le droit et plus particulièrement les droits de ces concitoyen.ne.s.
Vous avez mis en avant l’évolution du cadre législatif et les nécessaires adaptations pour garantir une réelle autonomie aux personnes en situation de handicap mental. Il nous a aussi été rappelé – et évidemment nous en sommes conscient- que le combat pour l’inclusion doit être un engagement permanent. Et c’est aussi notre responsabilité. Également quant à l’accompagnement des familles dès l’annonce du diagnostic.
Il est clair que nous devons aller au-delà des textes et faire en sorte que les droits consacrés deviennent effectifs dans la vie quotidienne.
L’inclusion ne peut être complète sans une véritable intégration dans le monde du travail et de l’éducation. Pourtant, aujourd’hui encore, les taux de scolarisation et d’emploi des personnes porteuses d’une déficience mentale restent bien en deçà de la moyenne nationale.
Il faut inverser cette tendance et des exemples inspirants ont été apportés.
Un autre exemple, que je connais, c’est celui de la Ferme Nos Pilifs qui réussit à offrir des opportunités professionnelles réelles et valorisantes aux personnes en situation de handicap, en sublimant leurs compétences et en leur offrant un cadre adapté. Un modèle qui mérite d’être soutenu, multiplié et promu massivement.
Il a aussi été question de l’importance d’un enseignement spécialisé accessible et bien intégré dans le parcours éducatif global, permettant aux jeunes de se préparer au monde du travail tout en bénéficiant des aménagements nécessaires.
Car si des protections existent, elles restent encore trop souvent contournées ou mal appliquées. L’enjeu est donc double : adapter les dispositifs pour les rendre réellement inclusifs et sensibiliser les employeurs à la richesse que représente la diversité.
Une inclusion réussie passe par un accès garanti à des soins adaptés et à un accompagnement continu tout au long de la vie. Ce fut le sujet du troisième panel où on a insisté sur l’importance de soins de qualité et la réalité de la transversalité des soins, qui permettent aux personnes porteuses d’un handicap mental d’améliorer leur autonomie et leur qualité de vie. Il a aussi été souligné la nécessité de renforcer ces services et de garantir une prise en charge personnalisée, en tenant compte des spécificités de chaque personne.
Ce panel nous rappelle une chose fondamentale : le handicap mental ne disparaît pas à l’âge adulte. Il nécessite un suivi constant et quotidien, qui ne doit pas être une charge pour les familles mais une responsabilité collective de notre société.
Enfin, nous avons exploré une dimension souvent sous-estimée mais essentielle : le rôle du sport et de l’art dans l’inclusion.
Dans le dernier panel, on nous a présenté le formidable travail du Créahmbxl, qui permet à des artistes en situation de handicap mental d’exprimer leur talent et de trouver une place dans le paysage culturel. Pascal Duquenne, à travers son parcours exceptionnel, nous a montré que le handicap n’est pas une barrière à la réussite artistique. (Son engagement et sa carrière sont une inspiration pour nous tous).
Christine De Keersmaeker et Celine Ramaekers, de Special Olympics Belgium, ont, quant à elles, mis en avant l’impact du sport dans l’intégration des personnes porteuses d’une déficience mentale. Le sport n’est pas seulement un loisir, c’est un puissant vecteur de socialisation et d’estime de soi.
Ce colloque s’inscrit, en ces murs, dans une dynamique initiée par la Résolution déposée par le sénateur Philippe Dodrimont, avec le soutien de Special Olympics Belgium l’an dernier.
Cette résolution souligne des mesures concrètes à mettre en œuvre :
• Un recensement plus précis des personnes concernées, basé non sur des critères administratifs, mais sur leurs besoins réels.
• Une meilleure accessibilité des infrastructures sportives et culturelles.
• Une révision des dispositifs de soutien à l’emploi pour favoriser une intégration professionnelle effective.
• Une réflexion approfondie concernant le renforcement des aides aux soins et à l’accompagnement, notamment par la création de nomenclatures spécifiques à l’INAMI.
Mais une résolution ne suffit pas. Elle doit être suivie d’actions concrètes.
Car l’inclusion des personnes en situation de handicap mental ne doit plus être une simple promesse. Elle doit être une réalité tangible, portée par une volonté politique forte.
Colloque sur l’autonomie et la déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? – Intervention de Valérie De Bue
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf Van.
À l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, le Sénat a accueilli ce 21 mars un colloque intitulé « Autonomie et déficience mentale : comment favoriser l’inclusion ? », à notre initiative.
Cet événement s’inscrit dans la continuité de la résolution portée par le sénateur Philippe Dodrimont et adoptée en séance plénière le 17 mai 2024.
Soutenu par Special Olympics Belgium, ce colloque a réuni experts, associations, décideurs politiques et familles autour d’un objectif commun : améliorer concrètement l’inclusion des 165 000 personnes vivant avec une déficience intellectuelle en Belgique, en agissant notamment sur l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins et à la participation citoyenne.
Valérie De Bue, vice-présidente du Sénat, a ouvert ce colloque avec un message en rappelant l’importance de garantir à chaque personne en situation de handicap intellectuel sa pleine place dans notre société : accès aux droits, à l’éducation, à l’emploi, à la culture. Une société inclusive est une société plus juste.
Découvrez l’intégralité de son intervention ici
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
C’est avec une grande émotion et une immense fierté que je vous accueille aujourd’hui pour ce colloque intitulé « Autonomie et déficience mentale: comment favoriser l’inclusion ? ». Cette rencontre est bien plus qu’une discussion : c’est un engagement collectif, un pas vers une société plus juste, où chacun a sa place, indépendamment de ses capacités.
Met dit colloquium zetten we het inhoudelijke werk voort dat hier is aangevat, meer bepaald in het kader van het voorstel van resolutie dat we samen met Special Olympics Belgium hebben opgesteld. Dit initiatief, dat door de Senaat is aangenomen, streeft naar een betere inclusie van mensen met een mentale stoornis in onze samenleving. We willen daartoe concrete stappen zetten: het onderwijs toegankelijker maken, de professionele integratie vergemakkelijken, sportieve en culturele activiteiten aanmoedigen en aangepaste zorg verzekeren. Kortom, uit dit voorstel van resolutie blijkt onze vastberaden wil om woorden in daden om te zetten en daadwerkelijk het verschil te maken.
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Prenons l’exemple de Lou B., parrain de notre évènement. Ce jeune artiste talentueux, aveugle et atteint d’un trouble du spectre autistique, a su transformer son handicap en une force. Grâce à sa passion pour la musique et à un environnement bienveillant, il s’est révélé être un pianiste et chanteur exceptionnel, touchant le cœur du public lors de son passage dans « The Voice Belgique ». Son histoire illustre combien il est essentiel d’offrir des opportunités d’expression et de reconnaissance aux personnes en situation de handicap, car elles ont tant à apporter à notre société.
Aan de andere kant van de taalgrens herinnert voormalig minister Wivina Demeester, moeder van een zoon met het syndroom van Down en oprichtster van Monnikenheide, ons eraan hoe belangrijk de ondersteuning van de families is. Met dit dienstverleningscentrum creëerde ze een plek waar mensen met een mentale stoornis zich kunnen ontplooien, terwijl hun naasten even op adem kunnen komen. Het verhaal van Monnikenheide is een bron van inspiratie, uit een tijd waarin er nog weinig structuren of ondersteuning beschikbaar waren. Het bewijst bovendien dat er oplossingen kunnen worden gevonden voor een waardige opvang, aangepast aan de behoeften van iedereen.
L’histoire de Pascal Duquenne est également révélatrice du pouvoir de l’art et du spectacle comme outils d’inclusion. Acteur talentueux et artiste accompli, il a su prouver que le syndrome de Down n’était pas un frein à l’épanouissement personnel et professionnel. Récompensé pour son rôle marquant dans « Le Huitième Jour », il est aujourd’hui un modèle inspirant pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Son parcours démontre qu’avec le bon accompagnement et la reconnaissance de leurs talents, les personnes déficientes mentales peuvent exceller et participer pleinement à la société.
Quant à Quentin Parent, artiste du Créahmbxl, il illustre une autre facette de l’inclusion à travers l’expression théâtrale. Grâce à son engagement dans diverses productions artistiques, il montre que le handicap ne doit pas être un obstacle à la créativité. Le théâtre lui permet de s’exprimer librement, de renforcer son autonomie et de partager ses émotions avec le public. Son parcours nous rappelle à quel point l’accès aux arts est fondamental pour l’épanouissement de chacun.
Laten we het tot slot hebben over Celine Ramaekers, turnster en atlete bij Special Olympics Belgium. Met haar parcours bewijst ze dat sport een krachtige hefboom kan zijn voor inclusie. Door verschillende medailles te winnen op de Nationale Spelen en deel te nemen aan de Wereldspelen in Berlijn, is zij een toonbeeld van doorzettingsvermogen en succes. Haar inzet als ambassadrice voor inclusie in de sport getuigt van de positieve impact van deze initiatieven op welzijn en persoonlijke groei.
Le monde du travail constitue un enjeu crucial. Trop peu d’employeurs sont sensibilisés aux bénéfices de l’inclusion et hésitent encore à embaucher des personnes porteuses d’une déficience mentale. Pourtant, des initiatives existent : en Wallonie et à Bruxelles, comme c’est le cas avec la Ferme Nos Pilifs, des entreprises de travail adapté permettent à ces personnes de s’insérer professionnellement, tandis qu’en Flandre, des programmes offrent aux personnes en situation de handicap des opportunités d’apprentissage sur le terrain. Malgré ces efforts, beaucoup de travailleurs en situation de déficience mentale restent confrontés à des contrats précaires, à des rémunérations insuffisantes ou à des aménagements inadaptés à leurs besoins spécifiques.
Ik ben ervan overtuigd dat iedereen zijn plaats moet kunnen vinden op de arbeidsmarkt en gewaardeerd moet worden om zijn of haar capaciteiten. Bedrijven kunnen worden aangemoedigd om een inclusiever beleid te voeren, niet door overdreven verplichtingen, maar via concrete stimulansen, zoals een systeem van subsidies voor de aanpassing van de werkplek. Gelijke kansen moeten een drijvende kracht zijn in onze samenleving, en professionele inclusie is daar een essentieel onderdeel van.
Un autre défi majeur est la sensibilisation des collègues et des employeurs. De nombreux travailleurs en situation de déficience mentale se heurtent encore à des préjugés ou à un manque d’adaptations dans leur environnement professionnel. La mise en place de formations spécifiques à destination des employeurs et des équipes de travail, ainsi que des aides financières incitatives, peut favoriser une intégration plus fluide et durable.
Tot slot moet de toegang tot zorg en sociale ondersteuning worden verbeterd. In België blijft het zorgaanbod versnipperd over de verschillende regio’s en beleidsniveaus. Mensen met een mentale stoornis en hun families worden vaak geconfronteerd met een ware lijdensweg om de juiste zorg te verkrijgen. De wachttijden voor een plaats in een gespecialiseerd centrum lopen soms op tot verschillende jaren, en de toegang tot gezondheidswerkers die opgeleid zijn in de specifieke behoeften van deze patiënten, blijft ontoereikend.
Les soins médicaux et psychologiques doivent être adaptés aux besoins spécifiques des personnes avec une déficience mentale. Par exemple, la communication avec un patient atteint d’une déficience mentale requiert des méthodes différentes, adaptées à sa compréhension et à son rythme. De même, les suivis en santé mentale pour ces publics sont rares, alors même que de nombreuses personnes souffrent de troubles anxieux ou dépressifs liés à leur isolement social et aux difficultés qu’elles rencontrent au quotidien.
We moeten de toegankelijkheid van de zorg opnieuw bekijken door de procedures te vereenvoudigen, innovatie te stimuleren en zorgverleners te ondersteunen die hun praktijken willen aanpassen. De keuzevrijheid van de families moet worden gewaarborgd, zodat ze kunnen opteren voor oplossingen die het beste aansluiten bij de behoeften van hun dierbaren. Er is een collectieve inspanning nodig om ervoor te zorgen dat iedereen, waar hij of zij ook woont in België, toegang heeft tot medische en therapeutische zorg op maat van zijn of haar situatie.
L’autonomie des personnes en situation de déficience mentale ne peut être un simple vœu pieux. Elle doit être une priorité politique et sociale. L’inclusion n’est pas un acte de charité, c’est un droit fondamental. Nous devons œuvrer pour une société qui valorise la diversité et reconnaît le potentiel de chacun.
Vandaag biedt dit colloquium ons de kans om ideeën uit te wisselen, voorstellen te doen en vooral in actie te komen. Want alleen samen kunnen we een samenleving opbouwen waarin iedereen, ongeacht zijn of haar mogelijkheden, zich volledig kan ontplooien.
Merci à toutes et tous pour votre engagement. Place aux discussions, place aux solutions !
Valérie De Bue clôture sa présidence ad interim : une présidence marquée par l’action et la modernisation
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf Van.
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Ce vendredi 21 février, Valérie De Bue a officiellement passé le relais après sept mois à la présidence ad interim du Sénat. Une période intense durant laquelle elle a œuvré pour moderniser l’institution.
Durant son mandat, Valérie De Bue a porté une réforme institutionnelle d’envergure : la fusion des services de la Chambre des représentants et du Sénat.
Elle a également cloturé des travaux mémoriels importants, avec la mise en lumière du rôle des chemins de fer belges dans les déportations durant la Seconde Guerre mondiale et la remise de 30 recommandations concrètes.
Sur le plan diplomatique, son mandat a été rythmé par de nombreuses rencontres avec des partenaires internationaux. Canada, France, Allemagne : autant de collaborations renforcées pour affirmer la place de la Belgique sur la scène internationale.
Lors de son dernier discours en tant que Présidente, Valérie De Bue a tenu à saluer l’ensemble des équipes du Sénat. Des juristes aux communicants, en passant par les collaborateurs politiques et les équipes logistiques, elle a souligné l’importance de leur engagement quotidien.
« Une institution n’est rien sans celles et ceux qui la font vivre. Derrière chaque séance plénière, chaque rapport, chaque réforme, il y a des femmes et des hommes engagés, qui garantissent, souvent dans l’ombre, le bon fonctionnement de cette maison. » a-t-elle déclaré.
Valérie De Bue a adressé ses vœux de succès à son successeur, Vincent Blondel, qui prend la tête d’une institution en pleine mutation.
Notre groupe ainsi que l’ensemble du Mouvement réformateur salue son engagement et son travail au service d’un Sénat plus moderne et plus efficace.
Retrouvez ici le discours prononcé par Valérie De Bue
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Beste personeelsleden van de Senaat,
Het is met ontroering dat ik u vandaag toespreek bij de overdracht van het voorzitterschap. Het was een eer en een voorrecht om deze functie op te nemen. Ik wil dan ook iedereen bedanken die heeft bijgedragen tot de goede werking van onze instelling.
À vous, Monsieur « le Président » Blondel, je souhaite tout le succès possible dans cette mission qui est désormais la vôtre. Vous prenez la tête d’une assemblée dont le rôle, est amené à évoluer.
Comme le disait Winston Churchill : « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. »
Zoals u weet, bepaalt het meerderheidsakkoord de afschaffing van de Senaat tegen 2029.
Une institution n’est rien sans celles et ceux qui la font vivre au quotidien. Aujourd’hui, pour ma dernière prise de parole au perchoir, je tiens à adresser un hommage appuyé à l’ensemble du personnel du Sénat.
Derrière chaque séance plénière, chaque commission, chaque rapport, il y a des femmes et des hommes qui, souvent dans l’ombre, assurent avec rigueur et engagement le bon fonctionnement de cette maison.
Onder jullie zijn er juristen die de teksten en procedures tot in de puntjes beheersen en daardoor de kwaliteit van het wetgevend werk waarborgen. Er zijn secretarissen en adviseurs die, dankzij hun expertise en onpartijdigheid, zorgen voor de continuïteit van de parlementaire werkzaamheden. Er zijn logistieke en technische diensten die gewoon onmisbaar zijn om onze zittingen in goede omstandigheden te kunnen laten plaatsvinden.
Il y a des communicants, qui veillent à ce que nos débats soient accessibles et compris du public. Il y a aussi les équipes du protocole, garantes du bon déroulement des cérémonies et des relations officielles. Nous pouvons également compter sur les personnes, qui nous assistent à l’étranger dans nos missions et facilitent nos échanges internationaux.
Enfin, il y a celles et ceux qui assurent le bon fonctionnement administratif du Sénat, depuis la gestion des ressources humaines jusqu’à la gestion financière, en passant par l’accueil, la documentation et les archives.
Je tiens à exprimer également mes remerciements au Directeur général et au Greffier, véritables chefs d’orchestre de notre institution, qui jonglent avec les dossiers, les urgences et parfois même avec notre impatience, le tout avec un flegme admirable !
Zonder uitzondering draagt ieder van hen bij tot de rijkdom en efficiëntie van deze instelling. De expertise die zij in de loop der jaren hebben opgebouwd, is kostbaar en moet meegenomen worden in de toekomstige fusie met de Kamer van volksvertegenwoordigers. Het is essentieel dat die overgang plaatsvindt met respect voor ieders loopbaan, vaardigheden en specificiteiten.
Cette période de transition ne doit en aucun cas faire oublier le travail remarquable accompli chaque jour par celles et ceux qui, par leur engagement et leur compétence, garantissent le bon fonctionnement de cette assemblée. Le Sénat, c’est avant tout vous.
Aux côtés des sénateurs, il y a aussi les collaborateurs politiques, qui jouent un rôle essentiel et souvent méconnu dans la vitalité du débat parlementaire. Ils assistent les élus dans la rédaction des textes, l’analyse des dossiers et la préparation des interventions en commission ou en séance plénière. Ils sont les chevilles ouvrières de nos travaux, apportant leur expertise, leur capacité d’analyse et leur engagement au service du débat démocratique.
Achter de schermen van het openbaar debat waken zij nauwlettend over het wetgevende aspect. Zij stellen onderbouwde argumenten op en zorgen ervoor dat de senatoren in staat zijn hun rol voluit te vervullen. Het zijn gepassioneerde vrouwen en mannen, vaak nog jong, die ook de toekomst van onze democratische instellingen belichamen.
Leur rôle doit être pleinement reconnu et valorisé, et je tiens aujourd’hui à les remercier pour leur engagement sans faille. Ils contribuent, chaque jour, à faire vivre cette maison et à donner du sens à nos travaux.
Pour ma part, ces 7 mois à la tête du Sénat ont été une expérience intense et enrichissante, que j’ai vécue du fond du cœur et avec un réel plaisir.
Ik verlaat deze functie met de voldoening dat ik een assemblee heb gediend waarvoor ik een diepe waardering heb, en met de overtuiging dat u, meneer de Voorzitter, dit werk vastberaden zult kunnen voortzetten.
Merci à toutes et tous pour votre engagement, et longue vie à notre démocratie.
Valérie De Bue
Présidente du Sénat
Situation critique à l’Est du Congo : nous demandons une action immédiate !
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf VanMonsieur le Président,
Chers collègues,
Aujourd’hui, nous vous appelons à prendre position sur une crise d’une gravité extrême : la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Cette crise ne peut plus être ignorée. Depuis plusieurs mois, la ville de Goma ainsi que l’ensemble de la région frontalière entre la RDC et le Rwanda sont en proie à une escalade de violence qui dépasse le cadre d’un simple conflit local. Nous parlons ici d’une invasion déguisée, d’une violation flagrante du droit international, et d’un drame humanitaire qui appellent une réaction forte de notre part.
Des milliers de soldats de l’armée régulière rwandaise, en soutien au groupe rebelle du M23, ont franchi la frontière et sont directement impliqués dans les combats. Cette agression, dénoncée par de nombreux représentants au sein de l’Union européenne, constitue une atteinte intolérable à la souveraineté de la RDC. Face à cette situation, plusieurs grandes puissances occidentales ont conseillé à leurs ressortissants de fuir la ville de Goma, devenue un théâtre de guerre et ont rappelé leur personnel voir suspendu leur coopération.
Les chiffres sont accablants : plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année. Les infrastructures vitales sont détruites, plongeant des centaines de milliers de civils dans des conditions de survie précaires. L’ONU et d’autres organisations internationales craignent une extension du conflit, risquant d’embraser toute la région des Grands Lacs, alors même que la Mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays subit des assauts répétés et est régulièrement prise pour cible.
La Belgique, à travers son histoire et son engagement pour la stabilité de cette région, ne peut rester silencieuse.
Une résolution ambitieuse est dès lors nécessaire.
C’est dans ce contexte que nous avons signé cette proposition de résolution portée. Ce texte que nous examinons aujourd’hui poursuit différents objectifs, à savoir :
1. Condamner fermement l’invasion rwandaise et exiger le retrait immédiat des forces militaires étrangères de la République Démocratique du Congo.
2. Appeler à une nouvelle réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies, afin d’obtenir une condamnation explicite et des mesures contraignantes contre les responsables de ces violences.
3. Soutenir la MONUSCO dans leur mission de protection des civils et de stabilisation de la région.
4. Promouvoir des sanctions économiques et diplomatiques contre le Rwanda, incluant la suspension des accords commerciaux et financiers tant que ce pays n’aura pas cessé son soutien au M23.
5. Renforcer notre aide humanitaire, en collaboration avec l’Union européenne et les organisations non gouvernementales.
Mes chers collègues, au-delà des enjeux diplomatiques et stratégiques, c’est une question de responsabilité. La population congolaise attend de la communauté internationale qu’elle entende sa détresse et sa colère et qu’elle prenne pleinement ses responsabilités.
Aujourd’hui, il n’est pas exclusivement question de droit, mais avant tout et surtout : d’humanité. Les massacres, les exécutions sommaires, les violences sexuelles, les déplacements massifs de population ne peuvent être tolérés.
Il est de notre devoir de nous positionner avec fermeté. Cette résolution, loin d’être une simple déclaration de principe, est un appel à l’action. Elle engage la Belgique à peser sur la scène internationale, à utiliser les leviers diplomatiques et économiques pour mettre un terme à cette tragédie qui se déroule sous nos yeux.
Nous devons dépasser nos clivages politiques et parler d’une seule voix. La Belgique a toujours été un pays engagé pour la paix et la justice. En adoptant cette résolution, nous envoyons un signal clair : nous ne tolérerons pas l’impunité et nous défendrons, avec détermination, les principes du droit international et des droits de l’Homme.
Le fait que des propositions de résolutions similaires soient soumises dans plusieurs assemblées parlementaires de notre pays semble selon nous être une bonne chose. Cela renforce, en effet, le message que nous voulons délivrer. De plus, la portée des textes délivrés par notre haute assemblée demeure importante, notamment à l’étranger.
Je vous invite donc, Mesdames et Messieurs, à soutenir cette proposition de résolution.
Je vous remercie.
Véronique Durenne participe à sa première session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf Van.
Du 22 au 26 janvier, la sénatrice Véronique Durenne a participé à sa première session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), un organe clé de la démocratie européenne qui œuvre depuis 75 ans à la protection des droits humains et des valeurs fondamentales.
Créée en 1949, l’APCE réunit aujourd’hui 306 parlementaires issus des 46 États membres du Conseil de l’Europe. Elle joue un rôle majeur dans le renforcement des institutions démocratiques, le respect de l’État de droit et la promotion des libertés fondamentales. Elle a notamment été à l’origine de grandes avancées, comme l’abolition de la peine de mort en Europe ou l’accompagnement des pays de l’Est dans leur transition démocratique après 1989.
Tout au long de la semaine, les débats ont porté sur :
Membre du groupe libéral ALDE, Véronique Durenne a pu échanger avec ses collègues européens sur ces défis majeurs. « L’Europe doit rester unie face aux menaces contre nos démocraties. L’APCE joue un rôle clé en tant que gardienne des droits fondamentaux, et il est essentiel que nous continuions à défendre ces valeurs communes », a-t-elle déclaré à l’issue de la session.
Enfin, cette semaine de travail s’est conclue par un moment de recueillement à l’occasion de la commémoration des 80 ans de la libération d’Auschwitz, un devoir de mémoire essentiel pour ne jamais oublier les horreurs du passé et lutter contre toute forme de haine et d’extrémisme.
Implication des chemins de fer belges dans les déportations durant la Seconde Guerre Mondiale : le Groupe des Sages remet ses conclusions au Gouvernement fédéral
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf VanCe vendredi 17 janvier, le Groupe des Sages mis sur pied à l’initiative du Gouvernement fédéral a présenté au Sénat ses propositions sur les initiatives à prendre suite à l’implication des chemins de fer belges dans l’organisation de convois de déportation qui ont mené plus de 25.000 Juifs, Roms, prisonniers politiques et travailleurs forcés vers Auschwitz durant la Seconde Guerre mondiale.
En décembre 2023, une étude du CegeSoma (le Centre d’Étude Guerre et Société des Archives de l’Etat) réalisée à la demande conjointe du Sénat et du Ministre de la Mobilité levait le voile sur l’implication des chemins de fer belges dans la Déportation de Juifs, des Roms, des prisonniers politiques et des travailleurs forcés durant la Seconde Guerre mondiale.
À la lumière de ces révélations, et considérant que ces faits relèvent d’une responsabilité collective historique, le Gouvernement fédéral a mis en place, sur proposition du Ministre de la Mobilité, un Groupe des Sages chargé de se pencher sur les suites à apporter aux conclusions de cette étude.
Le Groupe des Sages a été mandaté pour mener un travail sous trois volets : faire connaître vérité, assurer la transmission et proposer des formes de réparation.
Composé de douze membres aux profils variés en termes de genre, d’âge, de langue, de profil et de sensibilité, ce Groupe des Sages s’est réuni à huis clos à dix reprises entre le 27 mars et le 25 novembre 2024. Il a travaillé en totale autonomie, avec le soutien logistique du Sénat.
Le Groupe s’est fondé sur les conclusions de l’étude historique du CegeSoma, sur des auditions des acteurs concernés et sur des avis écrits. Il a notamment examiné les précédents belges et étrangers en matière de reconnaissance des traumatismes et de réparation. Il a entendu les parties prenantes pour formuler des suggestions d’actions à entreprendre en matière de réparation aux victimes, de transmission et de diffusion de la vérité historique. Les fruits de leurs travaux ont été consignés dans le rapport présenté ce vendredi 17 janvier.
Dans ses conclusions, le Groupe des Sages émet trente recommandations, privilégiant les actions concrètes et réalisables. Parmi elles, la poursuite, l’extension et le financement d’actions mémorielles, l’amélioration du statut des victimes, la présentation d’excuses officielles par la SNCB, la mise en œuvre de diverses actions de communication à destination du grand public et en particulier des jeunes générations, visant à faire connaître la réalité révélée par l’étude historique, le développement d’outils pédagogiques… Le Groupe souligne l’importance d’accentuer la coordination des dispositifs et initiatives existants en matière de mémoire, d’éducation et de renforcement de la citoyenneté, ainsi que leur évaluation.
Ces enseignements concernent, d’une part, le renforcement des règles de gouvernance, et, d’autre part, la formation du personnel du secteur public, au sens large, et du secteur privé, aux enjeux sociétaux et à l’esprit critique, et particulier à la gestion des dilemmes moraux. Ces mécanismes sont indispensables, insiste le Groupe, afin de préserver l’Etat de droit, la résilience démocratique de nos institutions, administrations et entreprises, et de garantir le respect des droits fondamentaux. Indispensables pour le présent et le futur, pour faire en sorte que ce passé ne se reproduise plus.
Le Groupe des Sages a remis ces recommandations au Gouvernement actuel. Il appelle à leur mise en œuvre. Elles devront ainsi figurer dans la prochaine Déclaration de politique générale.
Télécharger le rapport
Retrouvez ci-dessous le discours prononcé par la Présidente du Sénat Valérie De Bue
Mesdames et Messieurs,
Merci de votre présence et bienvenue au Sénat.
C’est un honneur particulier pour nous de vous accueillir ici aujourd’hui. Cette réunion marque un moment important dans le processus de réflexion sur un chapitre sombre de notre histoire : le rôle des chemins de fer belges pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment dans la déportation des Juifs, des Roms, des prisonniers politiques et des travailleurs forcés. Le Sénat a joué un rôle clair dans la genèse du Groupe des Sages.
Tout a commencé par une question parlementaire en 2018 sur le rôle de la SNCB pendant la Seconde Guerre mondiale. La réponse était claire : une recherche historique était essentielle. En 2019, la Chambre a adopté une résolution appelant à une étude indépendante. Ensuite, Monsieur François Bellot, ministre de la Mobilité de l’époque, a adressé une demande au Sénat, sous la présidence de Monsieur Brotchi et de Madame Laruelle respectivement, de faciliter cette recherche. Le Sénat a reconnu l’importance de cette mission et l’a assumée avec responsabilité.
Après une période de préparation, quelque peu retardée par la pandémie de COVID, le Sénat, sous la présidence de Madame D’Hose, et le gouvernement fédéral ont confié en janvier 2022 au CegeSoma la mission formelle d’une recherche approfondie, non seulement sur la déportation des Juifs, mais aussi des Roms, des prisonniers politiques et des travailleurs forcés. En décembre 2023, le chercheur Nico Wouters a présenté les résultats ici au Sénat.
Le ministre Gilkinet a ensuite souligné, au nom du gouvernement fédéral, la nécessité d’une suite appropriée à cet important rapport de recherche. C’est ainsi que le Groupe des Sages a été créé, avec la mission de réfléchir à des mesures concrètes. Le Groupe a pu compter sur le soutien logistique du Sénat pour l’organisation et le soutien des réunions.
La composition du Groupe a fait l’objet d’une grande attention, avec un souci d’équilibre en termes de langues, de genre, d’origine et d’expertise. Sous la direction compétente de Madame Tulkens et grâce à la précieuse expertise de Monsieur Wouters, le Groupe a reçu un mandat important et complexe : comment pouvons-nous, en tant que société, faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais ? Comment honorer les victimes de manière respectueuse ? Comment pouvons-nous reconnaître la souffrance et favoriser la réparation ? Et, peut-être le plus important, comment transmettons-nous ces leçons essentielles aux générations futures ?
Le Sénat étudiera les recommandations du Groupe des Sages avec la plus grande attention et cherchera des moyens concrets de contribuer à la mise en œuvre et à la diffusion des recommandations, en commençant par une présentation du rapport par le Groupe des Sages, suivie d’un échange de vues lors d’une des prochaines réunions de la Commission des Affaires institutionnelles.
Permettez-moi de conclure en affirmant, Mesdames et Messieurs, que le Sénat est fier d’avoir joué un rôle dans ce processus crucial de recherche historique et de réflexion. Il est d’une importance capitale que nous continuions à tirer les leçons du passé afin de construire un avenir meilleur, un avenir dans lequel de telles tragédies ne se reproduiront plus jamais.
Je donne maintenant volontiers la parole à Madame Françoise Tulkens, présidente du Groupe des Sages, et à Monsieur Guido Gryseels, vice-président du Groupe, pour un exposé sur les conclusions et les recommandations. Ensuite, le ministre Gilkinet prendra la parole, après quoi il y aura une séance de questions pour la presse.
Je vous remercie.
La Chambre et le Sénat approuvent la fusion de leurs administrations : un Parlement fédéral modernisé et efficace !
/dans Georges-Louis Bouchez, Gaëtan Van Goidsenhoven, Actualités /par Olaf VanLa fusion des administrations de la Chambre des représentants et du Sénat vient d’être approuvée, marquant une étape majeure dans la modernisation du Parlement fédéral.
Cette initiative, portée par Valérie De Bue, présidente du Sénat et soutenue par Peter De Roover, président de la Chambre (N-VA), incarne une vision commune d’efficacité, de rationalisation et de modernisation des institutions.
Le groupe MR au Sénat, mené par son chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven, a soutenu dès le départ cette proposition de notre présidente d’assemblée.
Depuis sa prise de fonctions, Valérie De Bue a fait preuve de détermination pour moderniser l’institution. Cette fusion, qui rassemblera d’ici la fin de l’année les 750 fonctionnaires des deux assemblées sous un même employeur, est une première en Belgique. Elle permettra de créer une structure administrative unifiée, dotée d’un statut unique pour le personnel et d’un budget commun.
« Cette fusion, que j’ai portée avec conviction, est une opportunité unique de mutualiser nos ressources tout en respectant les droits des employés. Elle représente une réponse concrète aux exigences actuelles d’efficacité et de modernisation », a déclaré Valérie De Bue.
Avec cette fusion, le personnel des deux assemblées travaillera selon une mission commune, au service à la fois de la Chambre et du Sénat. Des réformes ambitieuses prévoient également un fonds d’investissement pour la gestion commune des infrastructures parlementaires d’ici 2026. L’ensemble des modalités pratiques et juridiques sera défini dans les mois à venir, en concertation avec les fonctionnaires.
En dépassant les clivages politiques, le MR montre une fois de plus qu’il est un acteur incontournable pour relever les défis institutionnels du pays. Cette modernisation parlementaire ne préfigure pas la fusion des deux chambres, mais renforce leur efficacité tout en respectant les cadres constitutionnels.
Retrouvez l’article complet dans Le Soir