L’enseignement au coeur d’un conflit d’intérêts
Un nouveau conflit d’intérêts est arrivé sur la table du Sénat et de sa commission des Affaires institutionnelles. Objet de l’actuelle procédure : la proposition de décret flamand et ses conséquences sur la priorité accordée aux néerlandophones dans les écoles de la Communauté flamande à Bruxelles.
C’était le 18 décembre 2018. La commission de l’Enseignement du Parlement flamand votait la réforme du décret inscriptions. Une approbation loin d’être anodine puisqu’elle renforce la priorité accordée aux néerlandophones dans les écoles de la Communauté flamande à Bruxelles.
Concrètement, le texte en question fait passer de 55 à 65% le pourcentage d’élèves dont minimum un des parents maîtrise suffisamment la langue de Vondel (un niveau B2 est requis). Il ajoute, par ailleurs, une priorité de 15% pour les enfants qui ont suivi préalablement l’enseignement fondamental néerlandophone pendant neuf ans.
Cette proposition de décret, la Commission Communautaire francophone (Cocof) a décidé de la bloquer par le biais d’une motion en conflit d’intérêts… qui est finalement arrivé sur la table du Sénat malgré trois réunions de concertation qui n’ont donc pas permis d’aboutir à une solution.
Le Groupe MR a, lui aussi, soutenu la motion de la Cocof. Comme l’avait alors souligné le Député libéral bruxellois Gaëtan Van Goidsenhoven, un devoir de coopération et de solidarité entre les Communautés flamande et française s’impose.
Quelques semaines plus tard, au Sénat, les premiers échanges au sein de la commission des Affaires institutionnelles, présidée par Jacques Brotchi et dont font également partie Jean-Paul Wahl et Anne Barzin, ont débouché sur de nombreuses discussions que la cheffe de groupe MR Anne Barzin a adroitement résumées : « Nous ne sommes pas dans nos Parlements de Communautés pour y délivrer les bons et mauvais points. Nous sommes ici pour trouver un consensus. Tout ceci pose des questions sur le nombre de places dans les écoles bruxelloises, sur la qualité de l’enseignement, sur l’apprentissage des langues… Il faudra encore plus privilégier le dialogue, à l’avenir, pour apporter une solution à ces différents problèmes. »
L’issue des débats est attendue le vendredi 15 mars, lors de la prochaine réunion de la commission, où une proposition d’avis motivé à rendre au comité de concertation sera peut-être mise au vote.